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LE NUMÉRO PEUR

Trempés dans l’acide

Holy Fuck se compose d’un tas de gens différents mais la plus grosse partie du taf est effectuée par Brian Borcherdt et Graham Walsh. Ces mecs ne répètent jamais, ne se rasent pas souvent et portent des hoodies qui sentent le chien mouillé. Il y a...

Holy Fuck se compose d’un tas de gens différents mais la plus grosse partie du taf est effectuée par Brian Borcherdt et Graham Walsh. Ces mecs ne répètent jamais, ne se rasent pas souvent et portent des hoodies qui sentent le chien mouillé. Il y a trois ans, ils ont monté le label Dependent Music, qui a produit Land of Talk, Wintersleep et plein d’autres trucs biens. Ils viennent plus ou moins de Toronto et forment un vague collectif. Ils essaient de faire de la dance électronique en utilisant du matériel analogique d’époque. Dit comme ça, ça l’air atroce, mais à l’écoute ça sonne comme une version du «Future Days» de Julian Cope trempé dans un bain d’acide (ça vous parle?). Les enfants des blogs se moquent d’eux à cause de leur nom, mais personne ne s’intéresse à l’avis de gosses de 14 ans qui viennent de découvrir leur pénis et ne pourront jamais voir un live de Pavement. Finalement, c’était plutôt mignon, parce que ça ressemble un peu à quand on crie tous les gros mots qu’on connaît après s’être cogné le petit doigt de pied dans une table basse. Vice: Vous êtes hyper nombreux sur scène mais là vous n’êtes que deux. Qu’est-ce que vous avez fait du reste de votre bande? Brian Borcherdt (effets/synthés): Holy Fuck est un ensemble, mais la composition du groupe change tout le temps. En fait on est tous potes mais on ne sait pas gérer les conflits, donc dès qu’il commence à y avoir embrouille on change de formule. Graham et moi on est les capitaines du bateau, et on n’a pas peur d’avoir à couler avec lui. Pourquoi est-ce que vous vous faîtes chier à faire de la dance sans équipement électronique, juste parce que c’est vachement dur à faire? Graham Walsh (effets/synthés): On cherche pas à ce que notre musique sonne plus vieille qu’elle ne l’est. Le truc c’est qu’en utilisant du matériel moderne on a beaucoup trop de contrôle sur le résultat final, tandis que là, avec nos vieux synthés Casio et notre matériel de mixage un peu pourri, on peut pas se mettre artificiellement à l’abri de nos propres limites. Je ne sais pas me servir de matériel hi-fi et je ne suis pas assez patient pour apprendre de toutes façons. J’ai entendu dire que vous ne répétiez jamais. Vous branlez quoi? Graham: Non mais on aimerait bien répéter, c’est juste qu’au début on le faisait pas parce qu’on trouvait ça marrant de voir ce qu’on était capable de faire en impro, sans avoir trop réfléchi à l’avance à ce que notre musique devrait être. Brian: Maintenant notre problème c’est qu’on habite tous dans des villes différentes, mais on s’en sort quand même. Il nous suffit de quelques soirées pour avoir des morceaux prêts quand on est en tournée. Enfin bon, plus ou moins des morceaux. Ça serait quoi le «holiest fuck»? Baiser la Vierge Marie? Brian: Ouais, mais Dieu l’a pas déjà fait? Bien vu. Mais qui sont les plus gros «fuckers», vous ou Fucked Up? Graham: Tu veux dire, si un mec tenait un pistolet au-dessus de sa tête et qu’à partir du moment où il tire tout le monde devrait baiser tout le monde? Dans ce cas, ce serait les mecs de Fucked Up qui gagneraient. Ils n’ont aucune éthique ces mecs là. Ils baiseraient n’importe quoi. On a demandé à Damian le chanteur de Fucked Up ce qu’il pensait de la dernière réponse et il a dit: «Je baiserais quand même pas n’importe quoi non plus. Je baiserais jamais avec la meuf de Metric par exemple.»
«Holy Fuck» de Holy Fuck sort sur Young Turks/XL. myspace.com/holyfuck