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Vérifier les conseils anti-Ebola de Red Pepper

Thomas Morton de VICE était en Ouganda au début du mois et il y a découvert le meilleur quotidien du monde, Red Pepper.

Thomas Morton de VICE était en Ouganda au début du mois et il y a découvert le meilleur quotidien du monde, Red Pepper. Dans le numéro du 2 août, les rédacteurs du journal nous filaient plusieurs conseils pratiques pour ne pas contracter la pire fièvre connue à ce jour, Ebola. Parmi eux, on retrouvait des choses telles que : éviter de baiser dans les toilettes, s'abstenir de faire la fête et résister à l'envie de fréquenter n'importe quel lieu susceptible de regrouper plus de deux personnes.

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Pour être certain que ces conseils me permettraient d'éviter une mort douloureuse impliquant des épanchements sanguins par des orifices inconnus, j'ai demandé à Kevin Bonham, étudiant à Harvard en microbiologie cellulaire – et spécialisé dans quelque chose de compliqué tournant autour de la transmission des virus – ce qu'il en pensait. Quand il n'est pas occupé à étudier des virus mortels, Kevin tient un blog scientifique qui défonce : We, Beasties où il traite aussi bien d'immunologie, de vaccins que de mort par Internet.

Kevin, étudiant à Harvard, hilare à l'idée de contrarier les plans du virus Ebola.

VICE : Salut Kevin, tu peux me donner ton avis sur les conseils anti-Ebola de Red Pepper ?

Kevin Bonham : On pourrait résumer toutes leurs techniques en une seule ; éviter les endroits bondés, ce qui est un très bon conseil dès qu'il s'agit de virus contagieux. Mais ce n'est pas toujours possible de le faire. La bonne nouvelle c'est que le virus Ebola ne peut être transmis que par fluides corporels, et quand les gens sont infectés, ils se sentent généralement assez mal et ne vont pas danser.

OK. Et la mauvaise ?

La mauvaise nouvelle c'est qu'Ebola se transmet via tous les fluides corporels : le sang, la sueur, la salive, etc. Du coup, même lors d'un contact léger, il est possible de contracter le virus.

Justement, comment les gens l'attrapent-ils généralement ?

La transmission la plus courante s'effectue entre les malades et ceux qui s'occupent d'eux – la plupart du temps, des membres de la famille ou du personnel médical. Comme l'article le laisse suggérer, la contamination peut aussi avoir lieu lors des funérailles des victimes du virus, ces funérailles impliquant souvent des contacts intimes avec le cadavre.

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L'article de Red Pepper à propos des trucs à éviter pour ne pas choper Ebola.

En effet, il y a une mise en garde à ce sujet dans Red Pepper. Qu'en est-il d'avoir des rapports sexuels dans des toilettes publiques ? Selon les rédacteurs, il s'agit d'un comportement à risques.

En effet, mais on peut l'étendre à l'ensemble des rapports amoureux. Pour être franc, il y a 9 chances sur 10 que vous attrapiez Ebola si vous embrassez une personne contaminée.

Et admettons que je décide de coucher avec l'une de ces personnes.

C'est encore plus élevé dans ce cas. Je dirais 95 chances sur 100.

Est-ce qu'on a plus de chances d'être contaminé en massant un ami à moitié à poil comme l'indique le quotidien ougandais ?

Je ne crois pas. À peu près autant de chances que si vous lui parliez, face à face. Quoique le fait de toucher la personne contaminée augmenterait peut-être le risque. Je ne sais pas, à vrai dire.

Si jamais je devais me retrouver dans une zone à risques – une église, un supermarché ou une boîte de nuit – quels seraient les symptômes les plus visibles ?

Les premiers symptômes sont ceux de n'importe quel virus ; tout commence avec une montée de fièvre, la migraine, puis d'éventuelles douleurs articulaires et maux de gorge. Plus, un état de fatigue généralisé.

D'un autre côté, j'ai l'impression de ressentir ce genre de symptômes tous les jours. Il n'y a rien de plus spécifique ?

Avec Ebola, on peut aussi s'attendre à des troubles gastriques impliquant des diarrhées, nausées et douleurs intestinales à répétition. Plus tard, des rougeurs sur tout le corps et les yeux injectés de sang. De plus, comme Ebola est une fièvre hémorragique, tu te doutes bien qu'il est très souvent question de saignements, internes et externes. Mais en ce qui concerne les récents cas en Ouganda, il n'y a pas eu d'hémorragies.

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Dis comme ça, j'ai l'impression qu'il est possible de s'en sortir.

Ça dépend de la façon de voir les choses. Le virus est extrêmement dangereux pour les personnes qui se font infecter – le taux de mortalité pouvant aller jusqu'à 70% dans certains pays.

Merde. Red Pepper préconise aussi de cesser toute activité sexuelle.

C'est un peu extrême. Comme je l'ai mentionné dans l'article Ebola Outbreak In Uganda, il est simple d'éviter la contamination si on sait quoi faire. Quand on soupçonne la présence d'Ebola, il suffit de porter des gants et des masques pour limiter au maximum le risque d'infection.

Les patients décèdent ou s'en remettent en quelques semaines. Il suffit pour le couple d'attendre un peu et de reprendre ses jeux amoureux dès que toute suspicion est écartée.

Combien de personnes Ebola a-t-il tué ces dernières années ?

Depuis la découverte du virus il y a 26 ans, on compte moins de 2000 décès. En comparaison, la grippe tue chaque année des centaines de milliers de personnes !

Il suffit donc de prendre ses précautions.

Exact, parce-que les fluides corporels contiennent le virus en grand nombre, et la contagion peut survenir très rapidement. Mais comme le virus ne peut pas se transmettre dans l'air et qu'il meurt très vite en séchant (par exemple, aucun risque de l'attraper en tenant une barre dans le bus), en réalité, si l'on fait bien attention, il n'y a pas tant de risques.

OK, tu n'as pas d'autres consignes officielles à faire passer ?

Le gouvernent américain a préparé une série de procédures à suivre en cas de contamination, applicable dans tous les pays, notamment ceux avec peu de moyens. Je vous laisse vous y référer ; il y a à peu près tout ce que je pense dedans.