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Culture

De quoi Finn Wolfhard, l’acteur de « Ça », a-t-il peur ?

L’adolescent nous a parlé de ses phobies, des clowns et de son rôle dans l'adaptation du roman de Stephen King.
Hannah Ewens
London, GB

Que font la plupart des Canadiens de 14 ans le lundi matin, à 9 heures ? Ils jonglent probablement entre divers groupes WhatsApp, tentent péniblement de plaire à l'objet de leur affection et attendent impatiemment que la journée de cours touche à sa fin. Finn Wolfhard, en revanche, est chez lui, et profite de sa rare pause pendant le tournage de Stranger Things pour répondre à quelques interviews téléphoniques.

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Avec sa masse de cheveux, ses grands yeux bruns et son cœur tendre, Mike Wheeler, son personnage dans Stranger Things, est l'incarnation même de l'enfant typique du film d'aventure des années 1980 qui dupe ses parents et sauve la journée. Aussitôt après que les spectateurs ont « binge-watché » la série l'été dernier, Wolfhard a été propulsé sur des shootings photo pour Gosha et Gucci et a fait fondre les internautes qui se sont pleinement investis dans sa romance à l'écran. C'est simple, tout le monde voudrait l'avoir comme petit frère.

L'acteur joue désormais dans une adaptation de Ça, le roman d'horreur de Stephen King. Il y interprète le rôle de Richie, un des sept gamins du « Club des Ratés », qui luttent contre une entité aux multiples formes qui gangrène leur petite ville, dont celle de Grippe-Sou le clown dansant, interprété par Bill Skarsgård, qui apparaît régulièrement tout au long de l'histoire pour terroriser et tuer les enfants. Chacun doit faire face à sa propre histoire d'horreur, aussi littérale que métaphorique, de l'abus à la négligence, en passant par les brutes de l'école. Cette adaptation suit de près le classique de King ; elle est implacable dans son rythme, faisant apparaître un clown l'espace d'une minute, une projection de sang la suivante.

J'ai interrogé Finn au sujet de Ça et de ce qui pourrait possiblement l'effrayer plus que le clown le plus cauchemardesque de l'histoire de la pop culture.

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Finn Wolfhard et le Club des Ratés (Photo publiée avec l'aimable autorisation de Warner Brothers)

VICE : J'ai lu Ça quand j'avais neuf ou dix ans, en vacances. C'est en quelque sorte le premier livre d'adulte que je me suis acheté. J'en ai fait des cauchemars. As-tu lu le roman ?
Finn Wolfhard : On a tous essayé. On s'est dit : « On doit le faire, pas vrai ? » J'en ai lu deux chapitres avant de me rendre compte qu'il était beaucoup trop long et que je n'aurai jamais le temps de le finir. Surtout, on voulait aborder le film de manière naturelle, sans copier le bouquin. Ma cousine l'a lu – elle voulait savoir dans quoi je jouais. Ça, c'est de la motivation. Elle a trouvé que c'était une histoire très spéciale.

Penses-tu le lire un jour ?
Un jour, je le ferais.

Quel est le livre le plus effrayant que tu aies lu ?
Carrie de Stephen King, sans hésiter. Ça fout vraiment, vraiment la trouille, car plusieurs points de vue s'entremêlent : celui de Carrie, celui de ses camarades, celui des enquêteurs. Ce n'est pas pareil dans le film.

Le film le plus effrayant, dans ce cas ?
Peut-être The Thing ou It Follows. Je regarde pas mal de films d'horreur depuis deux ans. Avant, je n'aimais pas tellement ça. Maintenant, je suis accro – j'adore les films d'horreur. Ils font vraiment réfléchir. Selon moi, le drame et l'horreur sont les deux genres qui activent le plus le cerveau, car vous êtes constamment sur le qui-vive à vous demander : Que se passe-t-il, cela pourrait-il arriver dans la vie réelle ? Le visionnage de films d'horreur vous rend plus intelligent sur le long terme.

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Que ce soit dans Stanger Things ou dans Ça, tu fais partie d'un groupe d'enfants vous êtes-vous liés d'amitié pendant le tournage ?
C'était vraiment bizarre, parce qu'on s'est tous immédiatement bien entendus. La production nous a laissés deux semaines pour faire connaissance avant le début du tournage. Ça a été efficace. Nous avons fait des exercices avec un professeur de théâtre. Par exemple, nous mettions du rock des années 1980 pour nous étirer et nous mettre dans l'ambiance. Nous faisions également des jeux de confiance lors desquels nous devions nous déplacer dans la pièce et avoir des conversations normales, et une fois que quelqu'un disait « tombez », nous devions tomber dans les bras de notre partenaire. Nous allions aussi souvent chez Wyatt [Oleff] – qui joue Stanley – pour des dîners ou des soirées pyjama.

C'est marrant. Mis à part la bonne compagnie, qu'est-ce qui t'as poussé à accepter le rôle ?
Ça a une grosse communauté de fans et le personnage est vraiment intéressant. À l'extérieur, vous le voyez comme ce pitre qui fait des blagues à ses potes, mais à l'intérieur, c'est un garçon malheureux – personne ne lui prête vraiment attention à la maison. Je n'ai jamais joué de rôle comme celui-ci, ça a donc été un grand changement. Stranger Things a été incroyable, mais j'ai eu plus de liberté créative dans Ça.

Ton personnage a un flash quand il révèle sa phobie des clowns. Que penses-tu d'eux ?
Les clowns ? J'ai du respect pour eux. J'aime leur éthique professionnelle. Je n'irais pas jusqu'à en faire venir un à ma fête d'anniversaire, mais d'autres enfants le font. C'est une question de goûts. Ce n'est juste pas mon truc. J'aimerais présenter mes plus plates excuses au syndicat des clowns pour leur avoir donné une mauvaise réputation dans Ça. Sans les clowns, ce film n'existerait pas. Alors merci les clowns.

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Qui est le plus grand clown que tu connaisses ?
Mon père : c'est un vrai guignol. Nous regardons beaucoup de films ensemble, nous promenons mon chien et jouons à des jeux. Il est toujours là pour me donner des conseils de vie, ce qui est vraiment bien, mais il ne me donne jamais son avis sur mon jeu d'acteur, sauf quand je le lui demande. Il me dit de ne jamais laisser personne me changer pour le pire sinon quoi je vais finir sous pression. Mon père fait des recherches sur les revendications territoriales autochtones et a écrit beaucoup de scénarios, donc il connaît bien ce milieu.

Le film se passe dans les années 1980, comme Stranger Things. Es-tu nostalgique de cette période, même si tu ne l'as jamais vécue ?
Carrément – j'adore les années 1980 ; ça a été génial de replonger dedans pendant aussi longtemps. J'ai regardé beaucoup de films des années 1980 avant de jouer dans Ça et Stranger Things. J'adore Seize bougies pour Sam [Wolfhard demande à sa mère de lui rafraîchir la mémoire au sujet de ses films préférés des années 1980]. J'adore Les Goonies. Fatal Games aussi. Cela dit, j'aimerais bien jouer dans un film qui se passe à une époque différente, un de ces quatre.

Quelle époque, par exemple ?
Les années 1960 et 1970. Les années 1990 aussi, en fait, tout simplement parce que les différences entre les années 1980 et 1990 sont énormes et que tout le monde parle toujours des années 1990.

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De quoi avais-tu peur quand tu étais petit ?
J'étais terrifié par les rats. Les rats, les souris, les ratons laveurs – ce type d'animaux de rue. J'en ai toujours peur. Je tolère les écureuils parce qu'ils sont partout, mais les autres rongeurs ne se montrent presque pas, et quand ils le font, je trouve ça un peu dégoûtant. Les films qui me faisaient peur à l'âge de trois ou quatre ans sont maintenant certains de mes films préférés de tous les temps.

Et quels sont-ils ?
Un jour, quand j'étais vraiment petit, mon père et mon frère ont regardé Team America, police du monde, le film de Trey Parker et Matt Stone. Je suis entré dans la pièce sans qu'ils ne le remarquent et j'ai vraiment flippé à la vue des marionnettes – leur apparence, leur bouche, leur rictus. Cette image s'est ancrée dans mon cerveau. Je l'ai regardé une nouvelle fois à l'âge de dix ans et j'ai rigolé comme un fou. C'est sans aucun doute l'une de mes comédies préférées.

Quelle a été la scène de Ça la plus terrifiante à tourner ?
Celle dans laquelle je suis dans une pièce minuscule avec tous les visages de clowns. C'est la seule scène du film où j'étais tout seul. Tourner une scène tout seul, ça fait peur – il n'y a personne d'autre sur qui se reposer. Le combat final entre Grippe-Sou et nous était tout aussi effrayant, pour la simple et bonne raison que nous avons fait plusieurs journées de répétition et que nous battions Bill [Skarsgård] – ce qui était émancipateur, mais aussi très bizarre.

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Il est si perturbant. Était-il complètement habillé en clown ou y a-t-il beaucoup d'images de synthèse ?
Tout était on ne peut plus concret : son costume, son maquillage, tout. Les images de synthèse ont été utilisées pour réaliser des choses impossibles, comme quand son corps se tord et que sa tête se retrouve derrière son cou. À part ça, la plupart des choses que vous voyez dans le film sont réelles.

C'est justement pour ça qu'il est aussi effrayant ; la texture de son maquillage, sa perruque aux contours flous… Qui en avait le plus peur ?
Wyatt [Oleff]. Quand il a vu Bill [Skarsgård] pour la première fois, il portait un débardeur blanc, son pantalon de clown, et avait du maquillage jusque dans le cou. Il était assis sur une chaise et buvait un café. Wyatt avait peur de lui quand il était dans son personnage.

Comment s'est passé le premier visionnage ?
Nous étions entassés dans une petite pièce avec un projecteur et nous sommes tous tenus la main au début. Lorsque nous avons vu le logo de Warner Brothers avec le ballon, nous avons paniqué. C'était génial. Nous étions tellement fiers et heureux. Pourtant, il ne s'agissait que d'un premier montage avec de la musique d'archives, sans trame sonore et sans correction de couleur. Après l'avoir vu, j'ai pensé : Oui ! Nous l'avons fait ! Nous avons réussi à effrayer les gens !

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