« Sven Computer » (Photo : Chris Bergeron)
Ils étaient une dizaine de personnes, samedi dernier, à assister à une rencontre autour du thème de la non binarité de genres, dans le cadre du festival SXSW à Austin, au Texas. « Il y en avait qui voyaient d’autres gens comme eux pour la première fois, raconte Chris Bergeron, directrice de création de l’entreprise de publicité québécoise Cossette, présente au regroupement samedi. C'est rare qu’on ait ce genre d’occasion de se rassembler ».
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L’homme en question — un dénommé « Sven Computer » sur les réseaux sociaux — est un stagiaire chez CRTV, une chaîne conservatrice américaine en ligne. CRTV diffuse notamment l’émission quotidienne Louder with Crowder, un talk-show aux thématiques proarmes, antiféministe et transphobe animé par Steven Crowder, ancien collaborateur de la chaîne FOX News. L’animateur est banni de SXSW pour avoir perturbé des conférences l’an dernier et a donc délégué le stagiaire à sa place cette année.Ayant infiltré le panel sur la non binarité pour l’émission, l’homme-robot filmait, à l’insu de tous, ses interactions avec les membres de la rencontre, répétant les mots que Steven Crowder lui soufflait en direct dans une oreillette. « Il était là undercover, pour nous piéger, nous attaquer, dénonce Bergeron. Il s’est mis à nous pointer en disant "Si moi je suis fou, pourquoi eux ne sont pas considérés comme des fous?" ». « Depuis combien de temps n’es-tu plus une femme? », a-t-il demandé à un des organisateurs de l’évènement, Stuart Getty.« Il était là undercover, pour nous piéger, nous attaquer »
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Il n’y a pas eu d’affrontements physiques ce jour-là, malgré la tension. « Il ne faisait pas très peur, c’était un petit nul, un petit gars habillé en robot qui a perdu contenance et ne dominait pas la situation lorsqu’on l’a confronté », affirme Bergeron.« C’était un petit nul »
Le danger, toutefois, réside notamment dans l’enregistrement de l’incident, qui a été brièvement partagé hier soir sur les comptes YouTube - qui a 1,5 million d’abonnés - Twitter et Facebook de Louder with Crowder, avant d’en être rapidement retirée. Au moment d’écrire ces lignes, elle est cependant de retour sur Facebook. À travers les trois plateformes, depuis mardi, la vidéo a été vue plusieurs centaines de milliers de fois.
« Il y a l’agression de base, qui s’est passée sur place alors que nous nous croyions en sécurité, mais par la suite, il y a surtout le fait d’apprendre que ça sera diffusé dans une émission qui va potentiellement chercher des millions de vues », explique Bergeron, qui dit redouter les répercussions si des membres du panel étaient identifiés sur les réseaux sociaux et devenaient la cible « de conservateurs qui voudraient en découdre avec [eux] ». « C’est extrêmement violent comme procédé ».Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.