Photo via l'utilisateur Flickr François et fier de l'être
Ces chiffres témoignent de la nouvelle configuration de la société – société qui a vu les traditions maritales des décennies précédentes être chamboulées. Alors que nos parents quittaient souvent le cocon familial pour embrasser la vie de couple, aujourd'hui, la modification des normes amoureuses et l'âge moyen au premier mariage de plus en plus tardif diffèrent l'envol des oisillons hors du nid douillet et confortable de leurs géniteurs.Pourtant, on ne peut pas dire que c'est l'absence de volonté d'autonomie des « jeunes d'aujourd'hui » qui explique cette évolution. Une étude de l'Insee datée de 2006 mettait en avant le désir d'indépendance des jeunes – qui est la première motivation des déménagements chez les moins de 30 ans. Dès lors, comment expliquer ces chiffres ? Le mythe d'un Tanguy accroché aux basques de ses parents et incapable d'affronter les vicissitudes du système administratif hexagonal semble bien éloigné de la réalité. Les raisons socio-économiques, en revanche, pèsent lourd dans la balance.Pour ma part, je viens tout juste de rentrer dans la ville qui m'a accueillie pendant mon enfance et mon adolescence, après quatre années de vagabondage estudiantin. Quatre années d'études supérieures, au cours desquelles j'ai dû déménager cinq fois – dont une fois à l'étranger, dans le cadre du fameux semestre Erasmus.À l'époque, j'avais choisi de quitter la maison de mon enfance car je ressentais le besoin souverain de partir d'une ville que je pensais connaître de part en part, et dont je n'avais plus rien à tirer. Le secteur qui emploie le plus par chez moi est celui de l'ingénierie aéronautique – et ça n'est pas tellement mon truc. Certes, j'aurais pu rester pour mes études, mais j'avais fermement décrété qu'il était temps de partir. J'ai donc fait mes cartons pour aller embrasser les embruns à plusieurs heures de train de chez ma mère, et me suis installée seule dans mon premier studio – qui faisait plus de 15 m2.
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Revenir chez ses parents, c'est se prémunir contre les emmerdes, et avoir la possibilité de mettre de l'argent de côté en attendant de voir ce dont l'avenir sera fait. Cependant, à trop patienter, je me dis qu'il pourrait bien me filer entre les doigts.
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Photo via l'utilisateur Flickr Eric