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Culture

Soumettez-vous à The Submissives et à sa nouvelle pop langoureuse

À la première écoute, The Submissives semble faire dans la simplicité : chansons pop avec une touche années 50, qu'un ami a comparé aux bandes dessinées Archie. Mais vite un message plus subtil se révèle.

L'article original a été publié sur Noisey Canada. En concert, le groupe pop montréalais The Submissives se compose de six membres, souvent vêtues de chics robes blanches, dont deux chanteuses qui attachent des roses à leur micro. Dans ses albums, par contre, la musique du « groupe » est l'œuvre solo de Deb Edison. Elle compose, joue et enregistre tout elle-même. À la première écoute, The Submissives semble faire dans la simplicité : chansons langoureuses pop avec une touche années 50, qu'un ami a comparé aux bandes dessinées Archie. Mais vite un message plus subtil se révèle. Dans Forces, pièce du prochain album sur l'étiquette montréalaise Fixture Records, elle commence à se dévoiler : « People call me crazy / but women are crazy, chante-t-elle. My old lover told me that last year. »

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Nous avons rencontré Deb au centre-ville de Montréal pour en savoir plus sur la subtilité et la subversion des Submissives.

Noisey : Est-ce que c'est vrai qu'aucune membre du groupe, à part toi, n'avait joué de musique avant?
Deb Edison : Une des guitaristes joue depuis un certain temps, mais les autres débutaient. C'était fantastique de leur apprendre et de leur demander de participer. Elles me répondaient : « Vraiment? Mais je n'ai pas de basse! » Je ne suis pas une perfectionniste, je sens qu'on peut toujours s'arranger, et c'est plus important que se bien se connaître et de bien s'entendre sur ce qu'est le groupe, ce qu'il représente pour nous. Et pour ça, il faut s'en faire une idée très précise et savoir ce qu'on veut dire au monde inconsciemment. Dans les Submissives, j'essaie juste de toucher à plusieurs sens et de faire en sorte que le monde ressente ce que je voudrais qu'il ressente sans le dire. Je ne veux pas dire directement ce que ça doit être. Si je le faisais, j'en dirais trop.

Comme tu as déjà enregistré avec tes autres groupes, pourquoi as-tu décidé de poursuivre avec ce projet en solo?
J'enregistre des trucs solos depuis que j'ai 18 ou 19 ans. C'était un autre projet dans lequel je montrais aux autres leurs parties. Mais les chansons que je composais pour ça… elles ont un peu épuisé ces sentiments.

Quel genre de sentiments?
Avant, je me sentais vraiment en colère, il y avait beaucoup de bouleversements. J'avais besoin de faire le plein avant d'enregistrer. Je ne me sens plus comme ça maintenant. Alors The Submissives, tout simplement, se soumet. Je sens que c'est enfin le temps de jouer directement pour les hommes et les garçons, parce que je sens que c'est ce qu'on a toujours attendu de moi, ou la raison pour laquelle le monde pense que je fais ce que je fais. Donc c'est important de parler directement à tous les gars. C'est pour eux et personne d'autre. C'est de temps de leur donner. Je veux aussi composer des chansons pop parce que je ne l'avais encore jamais essayé, et c'est dur d'arrêter. Parce que j'enregistre depuis toujours et c'est la première fois que le monde me dit : « Wow, ça, c'est de la musique que je peux écouter! »

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C'est donc aussi une soumission à la musique pop?
Oui, exactement. J'ai trouvé le nom du groupe avant tout le reste. Et je savais que c'était l'idée principale : la soumission aux gars. Jouer pour eux et être belle pour eux juste pour voir ce qui se passera. Peut-être que c'est plus facile. Peut-être que c'est ce que je suis censée faire.

Est-ce que c'est une façon d'éviter la lutte que tu devais mener avant?
Bien, ce sera toujours une lutte. Pour le reste de mes jours, je vivrai dans ce monde où les hommes sont… c'est difficile à décrire, mais il n'y a pas de fin à l'horizon. On doit accepter que ce sera toujours comme ça. Je veux juste me vider de toutes ces chansons d'amour à propos de tous les gars et toutes les expériences. Mais je pense que je n'en serai jamais vidée. C'est sans fin.

Combien d'albums pourras-tu composer?
Je ne sais pas. On verra.

Max Easton est un journaliste de Montréal. Suivez-le sur Twitter.