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LE NUMÉRO NÉANDERTHAL

Video Game Killed The Radio Star

Le dernier bon truc à être sorti sur PSP, c’est Patapon, un jeu musical à 110 BPM qui vous demande de taper régulièrement et de manière appliquée sur les boutons de votre portable. Des petites créatures y partent en guerre contre d’autres petites...

GOD OF WAR V2
Plateforme: PSP Editeur: SCE America Le dernier bon truc à être sorti sur PSP, c’est Patapon, un jeu musical à 110 BPM qui vous demande de taper régulièrement et de manière appliquée sur les boutons de votre portable. Des petites créatures y partent en guerre contre d’autres petites créatures sur un rythme enjoué. Musicalement, on pourrait dire que c’est du «down tempo», très bon pour les chill out rooms. Passer à God of War ensuite, c’est faire un choix un peu radical, c’est zapper entre une session de Kruder et un mix de Manu le Malin, avec le parti pris esthétique qui s’y rattache. Mais si on recherche un bon jeu pour sa console, il ne faut pas se priver. Après deux épisodes remarqués sur PS2, God of War sur PSP est un peu le premier beat’em all 3D digne de ce nom à débarquer sur portable. Et très franchement, c’est kiffant parce que Kratos, le héros spartiate et iconoclaste du jeu, il est super violent, et il se laisse manipuler très aisément. Pas besoin d’être trop technique (même si on peut la jouer comme ça), rien qu’en tapant sur les boutons à 180 BPM, on est à peu près sûr de s’en sortir. Si c’est pas du premier coup, il suffira de pas beaucoup plus pour niquer les boss en mode normal, à coups de double hache de feu. Sur console de salon, God of War rend désuet le succès de Devil May Cry, un autre beat’em all, qui prônait l’art du massacre «avec style», et de ce fait assumait pleinement ses goûts discutables. Kratos, lui, est simplement fier d’être kitsch, c’est le nouveau Conan, qui ne connaît que le premier degré. L’univers dans lequel il évolue n’est pas passionnant. Il est même super geek, en fait: évoluer dans un décor genre Grèce antique, c’est pas forcément le rêve ultime d’un joueur. Mais ça bouge bien, le level design est varié, le gameplay très agréablement développé et aux heures de pointe dans le métro, quel exutoire… Si la Dual Shock est la meilleure manette du monde, la PSP n’en est pas la digne héritière. Déjà, jouer à Katamari Damacy (qui n’a rien à voir avec God of War) dessus s’avérait douloureux. Taper comme un malade et tenir le rythme usait les cartilages. Bon, God of War n’est pas un jeu musical, donc on s’en fout un peu, mais dans l’enchaînement incessant des combats, il pourrait le devenir, s’il laissait un peu de répit. La PSP n’a pas été pensée pour accueillir une telle sauvagerie. Le prix à payer, dans l’attente du Ninja Gaiden à venir sur DS, et qui lui se jouera au stylet, c’est une crise d’arthrite après chaque partie. Mais ça le vaut bien. Et le spectacle des individus aux mains tétanisées, happés par le jeu, sera des plus saisissants. Il vous permettra également d’échanger un regard complice avec vos voisines de strapontins, qui, elles, se demandent quelle forme de rage habite l’animal à leurs côtés. AL BATARD LOST: LES DISPARUS
Plateforme: Xbox, PS3, PC
Editeur: Ubisoft Tout commence pareil. On est dans l’avion. Il s’écrase et on est perdu dans la jungle. On incarne un personnage qui n’existe pas à la télé et qui est amnésique. Il ne se souvient de rien, pas même de son nom. Mais rapidement, il fait copain-copain avec tout le monde. Sa quête est de découvrir qui il est. Le jeu a été conçu en collaboration étroite avec les scénaristes de la série, et ça se sent. Tout est respecté, des résumés de votre game à chaque épisode, aux flashbacks des souvenirs de chacun (Kate et ses menottes, Charlie et la drogue)… Même les voix françaises sont celles de la télé: classe. Enfin, je dis ça mais ça m’impressionne pas trop, vu que j’ai l’habitude de mater Lost en V.O. Y’a même eu du retard dans la sortie du jeu à cause de la grève des scénaristes et tout. Dans le genre jeu d’aventure, Lost se place dans la lignée des vieux Silent Hill ou Resident Evil, mais en moins glauque, quand même, faut pas déconner, y’a pas d’immondes stremons à deux têtes qu’on latte à coups de barre de fer. On se perd dans la jungle, on se fait attaquer par l’ombre, on ramasse des objets, on doit trouver des combinaisons… Attention, qui ne connaît pas la série risque de se sentir un peu lost dans cet univers où rien n’est expliqué ni explicable, mais pour nous les fans c’est un vrai régal. À un moment j’ai vraiment eu le sentiment que j’étais sur cette putain d’île. J’ai eu envie de baffer Jack le connard de despote dès le début, Kate est toujours aussi bonne, pareil, et Sawyer est vraiment un enfoiré de cleptomane. Même cette coquinette de Sun m’a parlé en coréen—alors qu’on sait tous très bien qu’elle parle anglais… Globalement, ce premier titre reprend les deux premières saisons, et si vous avez une bonne douzaine d’heures devant vous, c’est à peu près le temps qu’il vous faudra pour arriver au bout de votre quête. C’est moins que de remater l’intégrale de la saison 1 et ça fait une satisfaction personnelle. Mais si adapter des séries en jeu vidéo est le nouveau truc des éditeurs, alors j’attends The Wire avec impatience, ça me changera du ramassage de noix de coco. EMMA1212