FYI.

This story is over 5 years old.

LE NUMÉRO BRÉSILIEN

Avec les indiens d’amazonie

On a pris ces photos pendant notre traque à la grenouille dans la jungle amazonienne. Pour trouver la dite grenouille et afin de nous envoyer un peu de son venin, on a dû voyager...

On a pris ces photos pendant notre traque à la grenouille dans la jungle amazonienne (voir «

Les chroniques de Sapo »). Pour trouver la dite grenouille et afin de nous envoyer un peu de son venin, on a dû voyager trois jours durant sur un canoë à travers la forêt tropicale. On est parti du trou de cul de la Colombie et du Brésil, une ville nommée Leticia pour les premiers, Tabatinga pour les seconds. Pour faire simple, Leticia/Tabatinga était un avant-poste militaire pour les deux pays jusqu'à ce que les années 80 se pointent et que la ville devienne la plaque tournante du trafic de cocaïne au Brésil. On suppose qu'environ une personne sur sept dans ce bled vit grâce au marché de la cocaïne. La nuit précédant notre départ, nous rencontrions Juan, notre guide, lequel nous a appris que les communautés indigènes que nous irions voir seraient insensibles à l'argent mais apprécieraient à coup sûr quelques vêtements - des t-shirts, des chapeaux, des robes, des sacs, peu importe. Du coup on est allé faire notre shopping à Leticia/Tabatinga, et en passant d'une boutique à l'autre on s'est rendu compte que la moitié des sapes étaient des contrefaçons de marques de luxe. Mais vu qu'il y avait de grandes chances que nos nouveaux amis se tapent de porter un t-shirt à paillettes ou pas, on s'est approvisionné au mieux avant de disparaître tels des missionnaires de la mode. La tribue Mayoruna qu'on s'apprêtait à rencontrer n'a eu par le passé que peu de contact avec le monde extérieur, et toujours par l'entremise du FUNAI (l'organisation gouvernementale brésilienne qui s'occupe de la question indigène). Ces personnes étaient, dans un sens, vierges de notre monde, et on était persuadés que les logos ne signifieraient rien à leurs yeux, mais une fois sur place la moitié des gamins de la tribu qui couraient autour de nous portaient des Nike, des adidas et du Versace. Et s'il est vrai que les marques et les logos ne leur évoquaient rien, ils n'avaient rien d'extraordinaire pour autant - c'était juste des fringues, acheminées par la rivière depuis je-ne-sais-où ils pouvaient s'imaginer qu'on venait. Bon, ils étaient quand même super contents de recevoir des cadeaux. Et fallait voir la distribution. Le chef de tribu a fait se mettre tout le monde en file indienne, comme à l'école, et chacun a eu droit à un truc, sans se préoccuper de savoir s'il rentrait dedans ou s'il en avait besoin. Aussitôt qu'ils avaient leurs objets, chacun partait le planquer dans la forêt pour pouvoir réintégrer la file comme si de rien n'était. Un peu plus tard, ils ont été assez sympa pour nous laisser les photographier dans leurs nouveaux ensembles.