Une sexualité artistique ouverte a élargi les possibilités de l'érotisme en art, mais comme dit grand-père, il faut laisser une part à l'imagination. Hernan Bas, connu pour ses peintures de jeunes hommes languissants à la tension sexuelle contenue, fait exactement ça. L'érotisme n'est jamais loin dans ses compositions — même les paysages dystopiques semblent luxuriants, inspirant ce mélange familier de peur et d'excitation qui précède souvent une rencontre amoureuse. Ses oeuvres ont été fortement associées au romanticisme du XIXe siècle, rappelant les écrits de J. K. Huysmans et Oscar Wilde et leur homosexualité à peine dissimulée, qui abondent de beaux garçons sirotant du vin dans des scènes bucoliques.
Publicité
Dans sa nouvelle exposition cependant, Bas fait un — léger — bond dans le temps. « Bright Young Things », à la Lehmann Maupin Gallery de Chelsea, dévoile l'intérêt de Bas pour la jeunesse aisée et dissolue de l'entre-deux-guerres en Grande-Bretagne. Ces aristocrates ont été appelés « jeunes gens modernes » par les médias, et le fait qu'ils transgressaient les limites de l'hétérosexualité comme, en raison de leur fortune et de leur relations, sinon réellement tolérable, un aspect charmant de la jeunesse. L'homosexualité était « tolérée dans les années 20 si l'on était excentrique », raconte Bas à The Creators Project, « ce que cette exposition rapporte en quelque sorte ».En comparaison avec ses précédentes peintures, cette série use d'une palette claire et colorée, et les scènes prennent place dans de florissants jardins plutôt que les sauvages forêts de ses travaux antérieurs. « La remarque que j'ai le plus entendue — ce qui est plutôt surprenant mais aussi une bonne chose — c'est que mes personnages semblent heureux », dit Bas. « Il y a toujours un peu de mélancolie ici, parce que c'est, disons, moi. Mais dans un sens, c'est comme si je grandissais, à l'instar de mes personnages. »Laissez-vous happer par la beauté languissante des garçons d'Hernan Bas :« Bright Young Things » de Hernan Bas sera exposée à la galerie Lehmann Maupin, à New York, jusqu'au 23 avril. Pour plus d'informations, cliquez ici.