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Un scientifique payé un million d’euros par des pétroliers pour nier l'impact de l'homme sur le climat

L’astrophysicien Wei-Hock « Willie » Soon a reçu un million d’euros de compagnies pétrolières pour financer des publications scientifiques défendant la thèse d’un réchauffement climatique motivé par le soleil.
Image via Heartland Institute

Des documents obtenus par Greenpeace et le Climate Investigations Center qui officie sous le Freedom of Information Act révèlent qu'un ingénieur aérospatial de premier plan, pour qui le soleil serait le principal responsable du réchauffement climatique, aurait reçu plus d'un million d'euros de la part de l'industrie pétrolière pour financer ses recherches.

Le scientifique, Wei-Hock « Willie » Soon, est employé à mi-temps du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics et a reçu peu de fonds gouvernementaux pour mener ses recherches ces dix dernières années selon le journal The New-York Times. Soon a choisi une autre stratégie : recevoir de confortables financements privés, acceptant notamment 360 000 euros d'une filiale de l'entreprise américaine Southern Company, productrice d'électricité aux États-Unis, et au moins 200 000 euros de la part de la Charles G. Koch Charitable Foundation. Koch industries est une société américaine qui exerce entre autres dans les secteurs du pétrole, de l'énergie ou du gaz naturel.

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Exxon Mobil et l'American Petroleum Institute ont aussi financé Soon. Les deux entreprises ont décidé de stopper leur financement ces dernières années. Au moins 11 des publications de Soon depuis 2008 ne mentionnent pas les sources de financements de ses enquêtes — une disposition éthique pourtant habituelle dans les revues scientifiques.

— MIT Water (@MITwater)February 22, 2015

Soon déclare que les humains ont joué un rôle négligeable dans le changement climatique et que le réchauffement de la planète peut être en grande partie expliqué par des changements de l'activité solaire. En 2003, Soon et l'astronome Sallie Baliunas ont avancé qu'une période de réchauffement significatif au Moyen Âge — qui s'est jouée au tournant du précédent millénaire — a connu des températures plus élevées que celles observées au XXe siècle. Cette démonstration prouverait selon le scientifique que le récent réchauffement ne serait pas inhabituel, et permettrait de douter de la responsabilité des activités humaines.

Des reconstitutions climatiques ont pourtant montré que les températures observées depuis la fin du XXe siècle sont plus élevées que celle de la Période Chaude Médiévale — selon le National Climatic Data Center. Et, l'augmentation de l'activité solaire qui a débuté à la fin du XIXe s'est calmée dans les années 1960 selon l'American Institute of Physics, alors que l'atmosphère et les océans ont continué de se réchauffer. L'année passée fut l'année la plus chaude enregistrée. La dernière décennie fut aussi la plus chaude de l'histoire, et chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que la précédente.

Who is next after — Michael Shank (@Michael_Shank)February 23, 2015

Le soleil ne compterait que pour 10 pour cent du récent réchauffement, selon une autre étude de Gavin Schmidt, le directeur du Goddard Insitute for Space Studies de la NASA. Il a déclaré au Times : « Le type de science à laquelle s'adonne Soon est quasiment inutile. »