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Music

Sunn O))) vomit les tièdes

Stephen O'Malley nous parle d'engagement, de sexisme, des attentats parisiens et de sa future collaboration avec Ice Cube et Michelle Obama. Sans rire.

Photo - Peter Beste
Si la terre tremble depuis vendredi dernier, cela n'a rien à voir avec l'apocalypse imminente prédite pendant la Cop21. Dors sur tes deux oreilles, citoyen du monde : il s'agit seulement du septième disque de Sunn O))) venu donner aux platines mondiales des tronches de sismographes. Recentré autour du triumvirat Attila Csihar / Gregg Anderson / Stephen O'Malley, Kannon (nommé en référence à une déessse est-asiatique de la clémence) est le premier « vrai » disque de Sunn O))) depuis plusieurs années, après une série de collaborations avec Nurse With Wound, Ulver et Scott Walker. Oren Ambarchi aurait dit de Kannon qu'il s'agit du « disque pop de Sunn », on se contentera quant à nous de vous épargner l'expression « retour aux sources ». Parce qu'on n'est pas dans une chanson de Tryo et que malgré son minimalisme apparent, Kannon demeure un objet complexe, qu'il serait dommage de comparer bêtement à ses prédécesseurs. On a profité de ce beau dimanche d'élections (on n'avait pas encore les résultats, hein) pour discuter de tout ça avec Stephen O'Malley, Parisien d'adoption depuis maintenant quelques années.

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Noisey : Je me souviens avoir vu le nom Kannon apparaitre il y a quelques années dans une interview donnée pour The Wire, à l'époque de Monoliths And Dimensions. C'est un projet sur lequel vous bossiez depuis longtemps ? Stephen O'Malley : Pas vraiment, on a commencé quelques démos il y a une dizaine d'années, mais cela n'a pas prix dix ans à faire cet album. En fait, l'ensemble a été enregistré et produit cette année à Seattle, avec Randall Dunn. Juste que certaines idées ont pris un peu de temps à mûrir et se concrétiser.

Je vois. Mais du coup qu'est ce qui a été l'élément décisif pour vous lancer dans un nouvel album de Sunn O))) après 3 disques de collaborations ?
C'est marrant cette image que le public peut parfois avoir de nous parfois, de nous voir comme une entité inactive [Rires]. Oh pardon, on a juste décidé de passer deux ans à bosser sur un disque avec Scott Walker, effectivement nous n'avons rien fait [Rires]. Je veux dire, entre avoir l'opportunité de bosser avec un de nos héros, qui plus est un des plus grands compositeurs de ces dernières décennies et se concentrer sur un disque de Sunn, le choix est vite fait. L'expérience que cela nous a apporté en tant qu'artistes est immense, ce mec est incroyable. Mais revenons à Kannon. Une fois Soused fini, on s'est retrouvé avec cette question « Et maintenant ? On fait quoi ? ». Bien sûr nous avons toujours des concerts pour jouer ensemble, mais ça reste difficile de pouvoir se retrouver dans un même studio, puisque nous vivons pour la plupart dans des pays différents. Autant créer ensemble, réfléchir sur des idées, n'a jamais étéun problème, autant la logistique demeure quelque chose de compliqué à gérer.

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Dans Kannon il y a un gros travail sur la nuance, tandis que Monoliths And Dimension opérait un changement de cap radical par rapport aux disques précédents. Quel exercice s'est après coup révélé être le plus difficile pour vous ?
Kannon se concentre sur le trio Attila Csihar, Gregg Anderson et moi-même, une unité centrale et concentrée, alors que Monoliths And Dimensions impliquait de bosser avec énormément de gens extérieurs, ce qui rend le processus totalement différent. En fait la majorité de la production a consisté à gérer les acteurs externes, que ça soit entre les chœurs, les arrangements, les invités. Alors que Kannon incarne ce qui se rapproche plus du line up et de l'expérience live de Sunn. C'est d'ailleurs le résultat de six ans de concerts avec Attila. Comme je le disais, le plus difficile réside dans l'aspect logistique. J'ai commencé à lire des reviews de Kannon, et franchement je crois que je n'aurais pas dû [Rires]. Plusieurs journalistes racontaient la même chose à savoir « Comment est-il possible pour Sunn O))) de surpasser Monoliths And Dimensions ? » Mais pourquoi devrions nous absolument surpasser Monoliths And Dimensions ? C'est quoi cette façon de voir les choses, sérieux ? Monoliths And Dimensions était un album ambitieux, mais qui nous a presque ruinés, et le label avec ! Depuis, on a eu envie d'essayer plein d'autres choses, que ce soit avec Ulver ou Scott Walker…. Et là, l'idée était de faire un LP de 35 minutes, soit la durée d'une symphonie classique. La continuité, c'est la seule réalité qui vaille dans le parcours d'un artiste. Les albums ne sont que des photos qui jalonnent ce chemin. On n'est pas dans une compétition sportive où chaque disque doit surpasser le précédent en termes de complexité et de performance. Kannon fonctionne comme un mantra, c'est un travail sur le minimalisme et la répétition. Quelque chose que nous n'avions pas vraiment expérimenté jusqu'à présent, du moins pas à ce degré de complexité. Malheureusement, j'imagine que certains journalistes se contentent d'une ou peu d'écoutes, et passent à côté de plein de choses. Je comprends, ça m'arrive aussi de n'écouter un disque que quelques fois, mais la répétition est gratifiante. Effectivement ça m'a pris du temps avant de pouvoir percevoir certaines finesses de Kannon, comme le clavier de Steve Moore fondu dans la masse qui d'un seul coup se fait entendre après trois-quatre écoutes, comme une épiphanie.
Exactement. Je crois que ce qui peut être frustrant avec Sunn, c'est le fait de ne pas pouvoir percevoir toutes les nuances d'un seul trait. Certaines personnes vont avoir tendance à trouver ça ennuyeux, du moins au début. Mais si elles prennent le temps de nous écouter avec attention, profondément, il y aura pour elles une récompense à la clé. Cela vaut pour la plupart des disques dits « minimalistes », d'ailleurs. Et en même temps, je trouve ce disque plus accessible que la plupart des disques de Sunn, mais paradoxalement il exige une autre forme d'écoute, d'implication et de relation avec le temps et la répétition. Si tu passes Kannon en boucle pendant plusieurs heures, tu peux percevoir toutes les couches d'arrangements, toutes les subtitlités de la production. Je sais que notre musique n'est pas faite pour tout le monde, et notre but n'est en aucun cas de la rendre plus facile d'accès, mais je t'assure qu'on passe un temps fou dans la production et que rien n'est laissé au hasard. Pour en revenir aux thématiques du disques, c'est assez inhabituel cette notion de clémence développée dans les textes, ça contraste avec la réthorique habituelle du metal.
Tant mieux. Je dirais que c'est une approche métaphorique. Kannon n'est en aucun cas un album bouddhiste ou religieux. Mais la poésie qui émane de cette idée vient de la façon dont nous parlons et jouons de la musique nous-même : de façon extatique. Si tu as déja mis les pieds dans un concert de Sunn, tu sais de quoi je parle. Il y a une énorme puissance qui se dégage de tout ça, une énérgie libératrice, tu es dans le son. Notre musique n'est pas composée de formules, elle demeure ouverte à de nombreux champs d'interprétations. C'est son caractére abstrait - enfin pas complètement abstrait - qui offre l'espace de mettre un cadre autour, de suggérer d'autres idées. Et cette idée de se fondre dans le son, d'en être ému, nous paraissait intéressante. Même si j'entends que le disque ne se veut pas religieux, injecter un peu de croyances orientales casse aussi la binarité chrétienne du « bien contre le mal » qu'on retrouve souvent dans la mythologie fondatrice du metal.
Le metal et son esthétique m'ont toujours fasciné, mais tout ça s'articule souvent autour de concepts très monothéistes auxquels je n'ai jamais vraiment adhéré en tant qu'artiste. Je peux te citer Hvist Lyset tar Oss de Burzum, un disque magnifique tissé autour du concept d'apostasie, ce qui finalement demeure assez paradoxal. Et comme bien souvent, tout tourne autour de la chrétienté ou plutôt de son rejet, ce qui tend à ressembler à une forme de fondamentalisme, mâtiné d'un caractère fantasmé. Et c'est ce que j'ai toujours reproché au metal, d'être très puissant mais aussi très faible à la fois. C'est un échappatoire au monde réel, ce qui est un excellent outil à avoir dans la vie, mais qui peut aussi se révéler dangereux par son aspect délirant. Je pense notamment au Black Metal, qui s'enferme souvent dans une vision du monde fantaisiste complètement déconnectée du réel. Je veux dire, à quoi bon déclarer une guerre contre quelque chose d'aussi insignifiant que le christianisme quand dans le monde réel tu as des menaces concrètes, comme je ne sais pas, l'industrie militaire ? C'est pourquoi le métal se coltine cette image un peu juvénile aux yeux de la société et qu'il n'est souvent pas pris au sérieux, philosophiquement parlant. Après, cela reste un art et une musique magnifique.

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Photo - Peter Beste Les notes de pochettes ont été rédigées par une théroricienne et plasticienne engagée, Aliza Shvarts, et constituent un manifeste contre le masculinisme du metal. Est-ce que c'est un moyen d'injecter une dimension militante dans Sunn O))) ?
Aliza et moi sommes entrés en contact par hasard, on m'a envoyé un de ses textes, un truc très féminisite dans lequel elle parlait de Sunn. Ce qu'elle avait écrit était radicalement différent de tout ce que j'avais pu lire sur notre musique jusqu'à présent, m'amenant à considérer les choses un peu différemment. C'est ce qui m'a donné envie de la contacter pour écrire ces notes de pochette, de la même manière que certains écrivains ou philosophes - et pas forcément des critiques musicaux - étaient commissionnés pour écrire les notes d'un disque de jazz ou de musique contemporaine dans les années 70. Je trouve ce texte audacieux, il y a de la prise de risque là-dedans. Cependant, je pense que le terme « militant » n'est pas du tout approprié. C'est un texte fort rédigé par une théoricienne, qui présente une interprétation possible de notre musique. Et mettre ses écrits en perspective avec ce disque donnera peut-être aux gens d'autres choses auxquelles réfléchir en écoutant Sunn. Comme je le disais, il y a assez d'abstraction dans Sunn pour pouvoir se permettre de faire des suggestions conceptuelles autour de notre musique. C'est une formidable opportunité d'avoir ce territoire d'expression supplémentaire. Après, je sais que certaines personnes veulent que les choses soient simples, que le disque soit présenté comme un package complet où tout est lié à la musique, ou c'est un tout. Mais au même titre que la sculpture sur la pochette, mon intention était avant tout de présenter un jeu d'élements différents à prendre en considération avec notre musique. Que tu sois d'accord ou non avec, que cela te touche ou non. Personnellement, je suis très à l'aise avec la partie anti-sexiste et antiraciste de ce texte. J'adore la scène métal mais malgré toute sa beauté et son ouverture à d'autres philosophies, beaucoup de ses fondations demeurent basées sur des préjugés. Des préjugés contre les religions, contre certains aspects de la société, mais aussi contre les femmes. Quoiqu'on en dise, on ne peut ignorer qu'une partie de la scène est sexiste et raciste. Je ne fais pas de grande déclaration politique ici, mais Sunn - bien que certains commentaires ont tendance à affirmer le contraire - fait partie de cette scène metal. Et en tant qu'acteur de cette scène, je pense qu'il est important de dire quelque chose là-dessus. Plus globalement, après ce qui vient de se passer à Paris, je crois que le temps est venu de faire des constats plus virulents sur la société.

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Du coup ce sont des questionnements qui te tiennent à cœur à titre personnel, pas forcément en tant qu'artiste.
Je sais que j'ai une responsabilité en tant qu'artiste vis à vis de mon public. J'y songe beaucoup, mais c'est dur à faire. C'est quelque chose dont je discute beaucoup avec mes amis musiciens, et on met déjà tellement d'énergie dans les compositions, dans les arrangements, dans notre art en général qu'ajouter une dimension politique dans l'équation semble hyper compliqué. Et flippant, car tu sais que tu te lances dans une forme de conflit.Je suis vraiment admiratif de certains de mes collaborateurs qui y arrivent. Je pense surtout à Gisèle Vienne, qui met en scène des pièces sur lesquelles je bosse - qui pas plus tard que la semaine dernière venait parler du rôle de la violence dans la société, de l'importance de la représentation de la violence dans l'art au micro de Radio France. Ma réaction a été « Wow, tu as le courage d'aborder ce genre de thème juste après les attentats, sur une radio française ? » Et pourtant, c'est totalement approprié, ça ne veut en aucun cas promouvoir la violence mais plutôt de discuter de son expression poétique. Il y a plein de moyens d'améliorer son discours, c'était peut-être une première tentative à l'instant [Rires].
Tu vis à Paris depuis quelques années maintenant, comment tu as vécu les attentats ? Et comment tu ressens le climat actuel en tant que Parisien d'adoption et musicien ?
Un truc qui me fait vraiment chier en France maintenant, c'est cette réaction culturelle mainstream du « Oh rien à foutre, allons faire la fête, vivre nos vies normalement et encore faire la fête ». Et de l'autre côté, ce gouvernement qui clame « Nous sommes en guerre, nous allons défoncer l'Etat Islamique à gros coups de bombes ! ». Ok, donc nous sommes en guerre mais faisons quand même la fête ? C'est vraiment problématique, cette déconnection totale. Moi j'ai plutôt tendance à penser que la ville n'a pas été anéantie, et qu'il y a dans l'art et dans ses formes d'expression une complexité qui dépasse de loin des actes perpétrés par bande d'abrutis suicidaires et décérébrés. Bien assez pour ne pas se laisser décourager par ce qui vient de se passer.
Après, je ne te cache pas que je suis assez préoccupé par l'évolution de cet état d'urgence nationale. J'ai peur qu'au terme de celui-ci, en février, on se retrouve avec des lois qui compromettent les droits civils les plus élémentaires. La France est le pays qui défend ces droits le plus fortement, et j'ai peur que ça change de la même manière qu'aux US avec le Patriot Act. C'est hyper bizarre, car je vivais à New York au moment du 11 septembre, et je suis déjà passé par là. Bien sûr, ces deux événements n'ont rien à voir, mais ça te fait prendre conscience qu'aucune liberté ne doit être considérée comme acquise.

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À peine une semaine plus tard, tu remontais sur scène pour le Guess Who ?, un festival dont vous assuriez une partie de la programmation. Une pote qui était là-bas m'a dit que votre set ressemblait à une énorme catharsis.
C'était aussi intense pour le public que pour nous. On partageait l'affiche avec plein de groupes français [Magma, Aluk Todolo], dont certains avaient certainement perdu des amis. Je peux être assez romantique quand on en vient à parler du pouvoir de la musique, mais crois-moi, ce soir-là il y avait une énergie. Particulièrement en résonnance avec les idées développées dans Kannon

, de cette entité capable d'entendre et de faire résonner les souffrances du monde. C'est d'ailleurs dommage qu'on ait pas pu jouer à Paris…

Oui, il y a eu beaucoup d'incompréhensions et de vives réactions suite à cette annulation…
On a beaucoup discuté entre nous à propos de ce concert, et aussi avec notre crew. D'entrée de jeu, on ne savait même pas si nous allions être autorisés à jouer. De notre côté, on était plutôt en mode « Ok, faisons ce putain de concert ». Mais il s'est avéré que nous aurions dû nous compromettre artistiquement parlant, que le concert n'aurait pas pu être l'expérience Sunn complète. Nous n'aurions pas eu le droit de mettre de la fumée, de la même façon que nous aurions dû réduire le volume. Pour la simple et bonne raison que la sécurité ne voulait en aucun cas se retrouver dans la situation d'une salle pleine à craquer où l'on ne peut rien voir ni entendre. Tout cela supposait également beaucoup plus d'agents de sécurité, et ce n'est vraiment pas le genre d'atmosphère dans laquelle nous envisagions ce concert.

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Bien sûr on aurait pu la jouer bête et borné avec une version réduite de Sunn, mais franchement, à quoi bon ? Nous ne sommes pas un groupe de rock qui jouons nos chansons, c'est plutôt de l'ordre de la performance dans le club d'un musée, le Palais de Tokyo. Je comprends la déception des fans, et vraiment j'en suis peiné. Mais un truc m'a beaucoup enervé, c'est de voir certains fans se mettent en colère à propos de ça. Essayez d'avoir un peu de compréhension et d'empathie pour la situation générale, sérieusement. Et essayez aussi de comprendre que Sunn ne se compromettra pas artistiquement. Toute notre démarche se base sur repousser nos limites, pourquoi on devrait subitement faire machine arrière ? Et ce qui m'a encore plus gonflé, c'est cet espèce de défi macho à la con du « Vous avez peur de jouer ? » Va chier mec ! Et si, effectivement, j'étais effrayé ? Qu'est ce que cela a à voir avec tout ça ?
Ah oui, le fameux mot d'ordre du #notafraid. Comme si c'était interdit d'avoir peur…

Tout à fait. Je vais être honnête avec toi, évidemment que je ne suis pas rassuré. En prenant le métro pour aller voir un spectacle à Châtelet la semaine dernière, je n'étais absolument pas serein. Je veux dire l'armée est partout, ça aide pas à se sentir tranquille. Mais tu peux éprouver de la peur et la confiance en même temps, ce n'est en aucun cas incompatible. Et j'ai l'impression que c'est plutôt la mentalité parisienne actuelle, et ce qui fait aussi sa force.

Pour finir sur une note plus légère… Durant vos quinze ans d'existence, vous avez pu bosser avec énormément de gens que tu admirais personnellement, comme certains musiciens dont tu parlais déjà à l'époque de ton fanzine Descent. Il te reste encore des cases à cocher ou c'est bon, tu as fait le tour ?
Normalement c'est là que j'arrête les interviews, il ne faut pas s'attendre à ce que je révèle une collaboration secrète en cours, un scoop du style « Sunn O))) va faire un disque avec Ice Cube » [Rires].

Avoue que ça aurait de la gueule.
Haha, non, on ne va pas bosser avec Ice Cube. Du moins de ce que j'en sais. Plus sérieusement, une des forces du groupes à toujours été de voir nos espérances à la baisse, réalistes du moins. Je pense pas que ça soit approprié de dire quelque chose comme « Je rêve de bosser avec disons- j'en sais rien - Michelle Obama ». Ça serait assez arrogant. Il y a quelque chose de très important dans le fait de garder son art proche de soi. Quand Sunn s'est lancé dans cette collaboration avec Scott Walker, on a décidé de le garder complètement pour nous et nos cercles intimes. Parce qu'on avait envie que cela demeure quelque chose de spécial pour nous, mais aussi pour avoir le minimum de distractions venant de l'extérieur. Histoire de pousser l'expérience le plus loin possible. Et puis c'est assez dur de se projeter sachant qu'on a déjà eu de belles opportunité. Jamais à l'époque je n'aurais imaginé travailler avec Scott, Ulver ou Attila. François Vesin va peut être contacter Ice Cube lui-même du coup. Il est sur Twitter.