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C'est quelqu'un de brillant, de vraiment brillant. Et les maisons de disque l'ont lancé comme un contrepied à Antoine… Alors que le mec est juste à des années lumières de ça ! C'est bruitiste, étrange, quasi-expérimental. Il y a aussi ce morceau de Long Chris, « Névralgie Particulière », qui sonne quasiment comme du Metal Urbain.
Carrément ! Et écoute le texte, c'est ultra violent, proto-punk. Le mec, c'est de la haine pure qu'il sort, ce qui extrêmement rare pour l'époque, parce que tout passait par l'insolence. Mais là, le mec a la rage. Il est mauvais, ce morceau, foncièrement mauvais. Et c'est d'autant plus marrant quand tu sais que c'est le mec qui a écrit « Gabrielle » de Johnny Hallyday.
Non, malheureusement. Ce sont des disques ultra rares, je sais très peu de choses dessus. A priori, Joanna, ce serait un truc belge… Mes infos se résument à ça. Mais je ne pouvais pas passer à côté, les deux titres sont vraiment géniaux. Je parlais au début de l'interview de deux différences majeures par rapport aux précédentes Wizzz! La deuxième différence, justement, c'est que le ton général de celle-ci est nettement plus sombre, plus chelou, plus dur aussi.
Parce que j'ai évolué. Quand j'ai commencé à exhumer des choses des 60's, j'étais dans un rapport totalement différent à la musique. Sur la première Wizzz!, tous les trucs genre « Les filles c'est fait pour faire l'amour », je peux plus. J'ai plus le même âge, plus la même vie, et puis, plus tu découvres de choses et plus tu vas vers des choses difficiles. C'est le principe meme de la culture : plus tu maîtrises les codes, plus tu as de clés pour aller plus loin dans ta perception des choses. Si je voulais, je pourrais faire 15 volumes de Wizzz! Parce qu'il y a du matos et que ça se vend hyper bien ! Mais moi, ça me fait chier. Ce nouveau volume, ça fait 3 ans que je bosse dessus et je suis vraiment satisfait du résultat : c'est frais, insolent, déconneur et tous les morceaux défoncent. Et tu rends compte à quel point ça devait être unique à l'époque, il y a des choses ludiques dans le tas mais on est pas que dans le gag, il y a des trucs très très forts.
Tu imagines un groupe qui sortirait ça, aujourd'hui ? Tu comprends pas pourquoi ils ont fait ça ! Pourquoi les paroles ? Pourquoi ce truc là ? En plus c'est pas « La Zoubida » non plus, les mecs sont hyper lookés dandys… C'est chelou ! Et là encore, le type derrière tout ça, c'est Richard Bennett, qui avait fait Les Papyvores sur le volume 1 et Les Bain Didonc sur le volume 2 - toujours le mêmes, je te dis ! Mais j'imagine que dans 50 ans, si quelqu'un se met en tête de compiler la musique des années 2000 en France, ce sera pareil, il tombera tout le temps sur moi ou Froos de Teenage Menopause.Au final, qu'est-ce qui a été le plus dur avec cette nouvelle compile ?
Retrouver les gens, comme d'habitude. Parce qu'on parle de disques qui n'ont pas marché, des gens qui n'ont pas fait carrière, dont la discographie se résume souvent à un 45-tours, deux grand maximum. Sur ce volume là, celui qui en a sorti le plus, c'est Bernard Chabert qui en a fait quatre en tout. Mais en même temps, c'est ça qui rend le truc marrant. Ça me plait de documenter tout ce pan de notre culture. Si j'étais pas Français, j'en aurais probablement rien à foutre. Et puis c'est un peu la ligne directrice de Born Bad : récupérer des indices pour retracer l'Histoire de cette musique là en France, avec des pièces du passé, du présent, qui se répondent entre elles et qui parfois, vont au-delà de la musique.La compilation Wizzz! Vol. 3 sera disponible à partir du 5 juin sur Born Bad. Lelo Jimmy Batista est le rédacteur en chef de Noisey France. Il est sur Twitter - @lelojbatista