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À l’intérieur d’un crématorium roumain abandonné

Naître poussière et redevenir poussière, quelque part dans les Carpates.
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR

Cet article a initialement été publié sur VICE Roumanie.

Les Roumains sont moins d'un pour cent à se faire incinérer après leur mort. En fait, les crémations sont si rares en Roumanie qu'il n'y a qu'un seul crématorium en activité à Bucarest – une ville qui compte plus de deux millions d'habitants. À des fins de comparaison, Londres – dont la population avoisine les 8,7 millions – en possède plus de 20.

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La religion y est pour beaucoup. Plus de 80 pour cent des Roumains sont chrétiens orthodoxes, une foi qui rejette la crémation. Selon sa doctrine, le corps doit être préservé afin qu'il puisse ressusciter le Jour du Jugement dernier. Certains vont même jusqu'à comparer la crémation à un rituel païen.

Contrairement à la plupart des Roumains, le photographe Mihai Petre, âgé de 30 ans, a grandi dans un quartier qui abritait un crématorium au cœur de sa communauté. Bâti en 1928, Cenusa est l'un des plus anciens bâtiments de ce genre dans les Balkans et a pratiqué des crémations jusqu'à sa fermeture en 2002. Mihai et moi avons exploré cet immeuble désormais à l'abandon, mais très présent dans ses souvenirs d'enfance.

Les vitraux à l'intérieur du crématorium

« Petit, mon quartier était envahi par la fumée qui s'échappait de cet endroit, c'est pour ça qu'il m'a toujours intrigué », m'explique Mihai alors que nous parcourons les lieux. Les enfants qui vivent dans les alentours se racontent des histoires de fantômes, de tunnels secrets et autres choses effrayantes à son sujet. « Il fait l'objet de beaucoup de légendes urbaines, déclare Mihai, mais quand on y vient, on ne trouve rien d'autre que des araignées et de la poussière. »

Depuis sa fermeture, Cenusa a été laissé à l'abandon. Du gâchis, selon Mihai. « Chaque élément décoratif a sa propre signification. La plupart n'ont pas pour but d'alléger le chagrin des personnes en deuil, mais de l'aggraver. » Il espère que le gouvernement local trouvera un moyen de le préserver – pourquoi pas en rénovant les lieux pour en faire un musée.

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Plus de photos ci-dessous.

La chambre funéraire

La salle dans laquelle se trouve l'autel

Des urnes stockées dans le columbarium

Le columbarium

Le hall des services funéraires

L'endroit où était placé le cercueil avant d'être abaissé dans le four

L'entrée de la chambre de crémation

La chambre de crémation

Les escaliers menant à la chambre de crémation