FYI.

This story is over 5 years old.

LE NUMÉRO DU VILAIN BOUC

Livres et dvd

Depuis que je ne trouve plus les sorties Bach Films chez mon soldeur des Grands Boulevards, je suis un peu triste. C’est un peu de l’âge d’or du DVD cheap qui s’envole.

LE PARISIEN

Thomas Lélu

Flammarion

Il y a deux méthodes pour réussir un bouquin quand on se sert de sa propre vie comme base de son roman : avoir une vie de barge ou inventer. Thomas Lélu a choisi un entre-deux audacieux mais discutable, puisqu’il nous raconte sa vie chiante et pas romancée dans

Le Parisien

. 288 pages de la vie d’un mec qui va au Régine, fait de la muscu, s’engueule avec sa meuf, va au Régine, baise avec sa meuf, fait de la muscu, s’engueule en baisant avec sa meuf, mange des pommes et va au Régine. Le mec a tenu un journal de ces six mois difficiles, et on espère tous que ça lui a fait le plus grand bien. On lui pardonne même d’avoir cédé à la tentation de le publier. En revanche, on ne pardonne pas à l’éditeur qui pensait flairer un bon gros buzz et qui a dû se faire au moins autant chier que nous. Julien Doré a dit que Lélu était l’un de ses auteurs favoris, ce qui prouve que ce gars a un putain de sens de l’humour.

Publicité

GEORGE W BROUSSE

KAFKA COLA

Alessandro Mercuri

Léo Scheer

Le jeu de mots est pas mal, mais le rapport à Kafka dans tout ça ? En cours, je m’étais élevée contre le point de vue de la fille qui venait de faire une abominable présentation du

Procès

ou de

La Métamorphose

je sais plus trop, dans laquelle elle disait que c’était hyper sombre. Je lui avais expliqué que Kafka c’était super marrant et que je rigolais presque à chaque page. J’avais pas de citation sous la main, mais j’en ai trouvé une entre-temps dans un bouquin de Berthet, donc comme j’ai jamais pu gagner la discussion pendant le cours j’en profite maintenant : «

La grande époque du bouffon est sans doute passée et ne reviendra plus (…) qu’importe, l’institution de la bouffonnerie peut bien cesser désormais d’appartenir à l’humanité et se perdre, j’en aurai tout de même joui jusqu’au bout.

» Kafka, le premier des bouffons, 29 juillet 1917. Je crois qu’il est là le rapport.

Kafka Cola

pourrait venir compléter l’arsenal No Logo et

Story Telling,

mais en bouffon. OK, Alessandro Mercuri fait partie de ces philosophes postmodernes énervants, qui font de la pop philosophie en construisant leurs petits trucs dans leur coin, sans ambition d’élaborer un système global, et on voit pas trop bien, après avoir refermé le bouquin, où il voulait en venir, mais au moins lui il est marrant. Enfin, de l’humour de trentenaire. En attendant je vais retrouver la liste des gens qui étaient dans ma conf de « Figures de l’écrivain » pour leur envoyer un exemplaire dédicacé de ce magazine.

Publicité

BARBIE D’AUREVILLY

FACES B

Étienne Menu & Jan KRSN

Éditions Diantre !

J’aime bien les dessins noir et blanc livides de KRSN et j’adorais entendre la voix d’Étienne Menu du temps où il animait une émission sur radio Campus. Sa voix pince-sans-rire et son érudition amusée, on a l’impression de les entendre tout au long de cette BD qui se déroule dans un studio radio où un journaliste raconte les carrières solo imaginaires des quatre membres d’un groupe texan imaginaire (sauce Nuggets) séparé à la fin des années 1970. Le curieux a mené l’enquête et retrouvé leur trace. Le batteur amateur de sono mondiale est devenu producteur de « shoegaze caucasien » et de « free zouk ». Le guitariste a fait fortune en inventant la musique pédagogique au kilomètre (« la guerre de Cent Ans en cent chansons »). Le chanteur a mis en scène sa propre mort pour mieux profiter des dividendes de sa carrière posthume. Et le synthé est passé producteur de « visual metal » – puisque c’est l’image qui compte avant tout alors autant ne vendre que les pochettes – des Soucoupes Roulantes, «

mélange de musique pour les tout-petits et d’effets électroniques violents, aux paroles inspirées du langage enfantin et du lexique des nouvelles technologies

», et des Queues Raides de Brest, un quatuor de rap pédé hardcore (« Koup 2 foudre à la cave »). Tout ceci est très amusant et très bien peint.

BERNT OLD

LA CONSCIENCE VENGERESSE

Publicité

ADW Griffith

Bach Films

Depuis que je ne trouve plus les sorties Bach Films chez mon soldeur des Grands Boulevards, je suis un peu triste. C’est un peu de l’âge d’or du DVD

cheap

qui s’envole. Je me demande si c’est depuis qu’ils ont DW Griffith à leur catalogue qu’ils se la pètent et n’offrent plus leurs produits que dans de grandes enseignes.

La Conscience vengeresse

est un film fantastique, tiré de différentes histoires d’Edgar Allan Poe. Griffith étant un peu l’inventeur du cinéma moderne, c’est pas peu dire que de préciser qu’avant Murnau et Lang, il était aussi l’inventeur du cinéma fantastique moderne. Le DVD est bien rempli, proposant un autre court de Griffith racontant la vie de Poe en 10 minutes et une adaptation cool de

La Chute de la maison Usher

datant de 1928 d’un autre réalisateur en fin de programme. Le tout est mis en musique par notre copain Rurik Sallé, grosse tête de chez Mad Movies. Et je l’ai pas trouvé chez mon soldeur…

AL BATARD