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LE NUMÉRO TROMPE-LA-MORT

Livres et dvd

L’année dernière, un beef a failli éclore entre mon rédac chef et moi autour de La Nuit nous appartient de ce fayot de James Gray. Lui trouvait le film « admirable », moi trop for­mellement démonstratif...

PETITE HISTOIRE DE LA MASTURBATION
de Pierre Humbert et Jérôme Palazzolo
Éd. Odile Jacob Lu dans Libération du samedi 30 et dimanche 31 mai : « Plus on est diplômé, plus on se masturbe », encadré relatant l’Enquête sur la sexualité en France (éd. La Découverte). En effet, « seuls 3 % des hommes et 20 % des femmes diplômés du supérieur ne l’ont jamais fait (notons qu’en plus de salaires inférieurs pour un diplôme équivalent, elles auraient donc aussi moins tendance à jouer à touche-bibi. Salope de vie). Chez les sans-diplômes, c’est 15 % pour les hommes et 51 % pour les femmes. » Une explication ? Peut-être qu’à force de réviser exam après exam et à rester cloîtré chez soi pendant que les autres draguent, flirtent et lèvent à tout va, il ne reste qu’une solution pour faire taire le petit cri de frustration qui se fait entendre depuis la culotte/le caleçon. Et hop ! Pris la main dans le sac comme on dit. Naaan, évidemment (mais oh oui ! oh oui ! ouuiii !! quand même). Écrit par un médecin et un psychiatre, ce livre retrace ce qu’ont dit les médecins depuis l’Antiquité sur la masturbation et ses effets, longtemps considérés comme néfastes. Avis, donc, à tous les lecteurs munis d’un Bac + quelque chose : help yourself! LOUISE BOURGEOISE

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FRÉDÉRIC MAGAZINE 3
http://fredericmagazine.free.fr C’est Johnny Ryan qui m’a fait découvrir le travail de Frédéric Fleury en m’envoyant une série de lui qui s’appelle « Ice Fuckers » et qui m’a ouvert les yeux sur le génie de ce type et de son magazine. Au départ, Frédéric Magazine est un site Internet dédié au dessin. Depuis 2004, il présente quotidiennement des travaux de dessinateurs venus des quatre coins du monde. Pour la troisième édition papier, magistrale, chacun des cinq membres fondateurs de Frédéric Magazine a convié des artistes dont il se sentait proche à travailler dans une direction commune. Au final, 220 pages de pure joie graphique, réalisées par vingt-quatre artistes dont certaines connaissances publiées dans notre dernier numéro illustration, comme Fleury lui-même, Matt Lock, ou Misaki Kawaï. Mais comme je suis bien incapable de décrire par le menu les petites merveilles hilarantes ou glauques présentées ici, il ne vous reste plus qu’à vous procurer Frédéric Magazine 3 ou à vous rendre à l’exposition itinérante qui, après Paris, sera présentée à Toulouse du 26 juin au 1er août à l’espace GHP. MATT BLOCK

ART CONCEPTUEL, UNE ENTOLOGIE
Les éditions MIX. Au lieu de choisir un essai ou un livre, ma philanthropie m’entraîne à vous servir carrément toute une maison d’édition. Attention, pas par esprit de discount et autres cinq-pour-le-prix-de-deux-et-si-vous-trouvez-moins- cher-ailleurs-on-vous-rembourse-la-différence-mais-nous-vous- proposons-aussi-notre-super-­crédit-pour-bien-vous-niquer-la- face-à-vous-et-votre-portefeuille-bande-de-gueux-pas- soumis-à-l’ISF. Créée en 2004 par Fabien Vallos (écrivain et professeur de philosophie et d’anthropologie de l’art), MIX. (www.editionsmix.org) est une des maisons d’édition les plus pertinentes, une tête chercheuse littéraire, qui mène la réflexion hors des sentiers radotés et rebattus. Ainsi de l’Art conceptuel, une entologie (sous la direction de Gauthier Herrmann, Fabrice Reymond et Fabien Vallos) : première anthologie française à réunir les textes des artistes conceptuels des années soixante et soixante-dix. Soit 42 artistes (Vito Acconci, Robert Barry, Dan Graham, Robert Morris, Bruce Nauman, Yoko Ono, Lawrence Weiner… entre autres) et près de 300 textes pour la plupart inédits en français. Rien que ça. Mais vous pourriez aussi faire votre petit effet, en répondant à l’assommante question : « Et toi, tu lis quoi en ce moment ? » par : « Oh moi ? Démence pugilistique chez un artiste alcoolique atteint d’un nanisme achondroplasique. » COCO DUFOUR

FROZEN RIVER
FTD L’année dernière, un beef a failli éclore entre mon rédac chef et moi autour de La Nuit nous appartient de ce fayot de James Gray. Lui trouvait le film « admirable », moi trop for­mellement démonstratif et « premier de la classe » au possible. Aujourd’hui, j’ai envie de lui dire : « Si tu veux voir un film admirable qui prend la forme du polar, va t’acheter Frozen River, un film de meufs pas que pour les meufs, tendu du début à la fin, concentré sur deux femmes accouchant d’un dénouement mélo qui sied fort bien à certains polars. » Flamboyant et artificiel chez Gray. Cru et sincère chez Courtney Hunt qui se place avec ce premier film à mi-chemin entre Kathryn Bigelow et Penelop Spheeris version East Coast. James Gray et ses références éculées – qu’il partage avec Maurice Barthélémy, à moins que ce ne soit un autre membre des Robins des bois –, ou n’importe quel autre réalisateur vaniteux n’ont qu’à aller se recoucher. AL BATARD