Apocalypse porn

Vernon Chatman, l'homme derrière la géniale série comique (et vouée à l'échec)

Wonder Showzen, vient de sortir un tout nouveau DVD. Ça s'appelle Final Flesh, et voilà de quoi ça parle : il a retrouvé une entreprise spécialisée dans les films pour adultes, dont la particularité est de reproduire sur pellicule tous les scripts qu'on leur envoie, mais en porno. En gros, les acteurs disent à voix haute toutes les conneries que vous avez écrites. C'est ce que Vernon a fait ; et comme il est ce genre de mec que les gens normaux appellent un « putain de détraqué », les films sont vraiment putain de détraqués. Hilarants, aussi. Et flippants, avec ça. La série de courts-métrages Final Flesh (il y en a quatre en tout) se passe dans un monde post-apocalyptique dans lequel des chefs d'entreprise perplexes ne se parlent qu'en devinettes codées. Je n'ai aucune idée de ce que les gens vont en penser. J'imagine qu'il va forcément diviser le public : il y aura ceux qui vont trouver ça génial et les autres, qui vont détester. Le camp des gens qui vont détester va sans doute prétexter que ce truc exploite encore plus les acteurs que lorsqu'ils sont gangbangés par voix anale, parce qu'ils sont obligés de vraiment jouer, et dieu sait qu'ils jouent mal, et c'est peut-être encore plus humiliant pour eux que de devoir montrer leurs orifi (c'est un pluriel du mot « orifice » que je viens d'inventer) illuminés par une lumière trop forte. Mais ça serait des conneries, tellement les acteurs ont l'air de se bidonner en tournant ce truc et qu'ils sont reconnaissants pour le jour de repos sans rapport sexuel. C'est sûr, les gens sont nus dans Final Flesh, mais il n'y a aucune scène de sexe. On voit une gaule. On voit un gros plan sur un vagin en train d'être masturbé par un stylo. On voit une femme qui allaite une chatte. On voit une fille qui chie un muffin. On voit même du ketchup tomber dans un vagin. Mais pas de pénétration. Dans l'autre camp, certains diront quelque chose du genre de « De nos jours, la plupart des films porno jouent sur l'humiliation qui est souvent simulée par les acteurs, alors que dans ce cas précis l'humiliation est réelle parce que les acteurs ne peuvent pas se cacher derrière leurs vagins ou leurs pénis. Ils sont obligés d'être plus eux-mêmes quand ils déclament les répliques écrites que lorsqu'on les filme en train de baiser avec un inconnu. ». Ce à quoi je répondrais aussi : « vous dites des conneries ». Il est impossible de décrire Final Flesh. C'est l'un des trucs les plus bizarres que j'ai jamais vus. J'allais faire un petit commentaire explicatif sous chaque capture d'écran, mais vous savez quoi ? J'ai laissé tomber. C'est impossible. Il suffit de regarder ces images pour avoir envie d'aller jusqu'au vendeur de DVD le plus proche et l'acheter. Parce que Drag City sort Final Flesh ce mois-ci. C'est exact. Ce mois-ci. Final Flesh. En DVD. Achetez-le. JOHN BLOUGH