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Les climatosceptiques sont les pires humains du monde

Désolé, Forbes : le pire reste à venir.

En général, j'aime bien Forbes. Certains de leurs journalistes font du travail de qualité et ils ont écrit plein de belles choses sur nous.

C'est pourquoi j'ai été très surpris de lire ce torchon rédigé par John Tammy. En réponse à mon reportage sur la fonte des glaces dans le Groenland, Tammy m'a traité « d'alarmiste » et s'est demandé si j'allais déménager à Dallas pour survivre à la montée du niveau des eaux.

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Ironiquement, la une du New York Times de ce matin titrait « Avertissement sur les risques climatiques : le pire reste à venir ». Un article similaire a été publié dans le Wall Street Journal d'aujourd'hui, qui disait : « L'impact du réchauffement climatique est très important selon l'ONU. Les scientifiques appellent à une rapide réduction des émissions de gaz à effet de serre ».

Ces deux articles font référence à la récente publication du rapport du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Publiée lundi, cette étude est le résultat du travail de 309 scientifiques originaires de 70 pays. Dans son article sur le sujet, le Guardian a qualifié le rapport « d' image la plus complète des risques climatiques publié à ce jour ».

À l'occasion d'une conférence de presse, Rajendra Pachauri, le président du GIEC, a déclaré espérer que cette publication allait faire réagir les gens. L'étude a lié le réchauffement climatique avec une augmentation des feux de forêts, de la sécheresse et des inondations.

« Nous sommes maintenant dans une ère où le réchauffement climatique est plus qu'une hypothèse », a publié le Guardian, citant Christopher Field, principal auteur du rapport. « Nous vivons dans une ère où les impacts du réchauffement climatique sont déjà fréquents et importants. »

Dans le même temps, le secrétaire d'État John Kerry a déclaré dans un communiqué que « nier les évidences scientifiques serait malhonnête : la science nous a prouvé que notre mode de vie est littéralement en danger, à moins que nous agissions rapidement et drastiquement ».

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Tamny a expliqué que son « analyse » n'était « pas du tout scientifique, étant donné [qu'il n'est] pas un scientifique ». Il a néanmoins étalé ses talents en la matière en remettant en question l'impact de la fonte des glaces dans le Groenland avec la montée du niveau des mers et en l'assimilant, assez curieusement, à un glaçon fondant dans un verre d'eau. Il a sûrement loupé la publication d'un rapport dans la revue Nature Climate Change, dans lequel il était expliqué qu'une partie de la glace avait fondu dans le nord-est du Groenland, une zone longtemps considérée comme stable.

« La calotte glaciaire du Groenland a grandement contribué à la montée du niveau des eaux depuis ces 20 dernières années », ont expliqué les auteurs. Ils pensent que les estimations du niveau de montée de la mer ont été sous-estimées car les scientifiques n'ont auparavant pas tenu compte de cette fonte surprenante.

Au lieu de se baser sur la science, Tamny préfère les « signaux du marché » qui, dit-il, « promettent un avenir sans catastrophe, en concordance avec le point de vue des 'négationnistes' du réchauffement climatique. »

Les marchés avaient-ils prévu l'ouragan Katrina ? (125 milliards de dollars de dégâts/coûts)

L'ouragan Sandy ? (71 milliards de dollars de dégâts/coûts)

Le désastre de Fukishima ? (58 milliards de dollars de réparations)

Non.

Les analystes du marché n’ont pas su anticiper ces problèmes parce qu’ils étudient l’économie – et pas l’environnement. Ces gens cherchent juste à se faire du blé, tandis que les scientifiques se sont accordés sur le fait que le réchauffement climatique était une réalité, et que le pire restait à venir.

Ces éléments montrent que l’article de Tammy est particulièrement trompeur, parce qu’en plus de faire l’autruche, il nie l’existence du réchauffement climatique sous prétexte que des riches continuent à acheter des maisons sur la côte.

Et son timing est sacrément mal choisi. Au moment où le monde entier est appelé à agir, Forbes nie la nature même du problème. Pourquoi ? Parce que, selon Tammy, Warren Buffet a déclaré qu’il en était ainsi (et en réalité, le point de vue de Buffet est bien plus nuancé que ce que Tammy laisse croire).

Pour répondre à la question de Mr. Tammy, non, je ne vais pas déménager au Texas – un État qui a subi la pire sécheresse de son histoire en 2011. Là-bas, les fermiers semblent déjà prêts à affronter le prochain Dust Bowl.