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Les étudiants québécois pourraient être privés de 80 millions de dollars du fédéral

Le gouvernement Couillard hésite à consentir aux programmes de prêts et bourses les sommes libérées par Ottawa.
Photo : Flickr de Garry Knight

En mars dernier, le gouvernement fédéral annonçait un réinvestissement de 300 millions de dollars par an dans le programme canadien de bourses étudiantes. Le hic, c'est que, pour bonifier ainsi le programme de bourses canadiennes, le gouvernement Trudeau prévoir abolir les crédits d'impôt pour études et manuels scolaires dès 2017.

Et comme le Québec a son propre programme d'aide financière aux études, il exerce son droit de retrait avec compensation, sans condition. Traduction : le Québec reçoit sa part du gâteau, soit 80 millions de dollars par an, et c'est au gouvernement Couillard de déterminer où, quand et comment cet argent sera dépensé. La province ne s'est toutefois pas engagée à verser la somme aux étudiants québécois, ce qui laisse planer la possibilité que ceux-ci ne soient pas compensés pour la perte de crédits d'impôt au même titre que les étudiants des autres provinces.

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La ministre québécoise de l'Enseignement supérieur, Hélène David, a signifié ce mois-ci qu'elle souhaitait que les 80 millions de dollars provenant des transferts fédéraux soient destinés à la population étudiante du Québec.

Ce qui manque, selon les groupes étudiants et les partis d'opposition, c'est une garantie. «Depuis le mois de mars, c'est le flou le plus total, puisque la ministre Hélène David refuse de dire précisément ce qu'elle compte faire de ces sommes», dénonce le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

Les groupes étudiants exigent que les sommes soient directement investies dans l'aide financière aux études. «Ce qu'on souhaite, c'est vraiment éviter un vol des étudiants. Est-ce que l'argent va aller dans les établissements scolaires, dans les cégeps, les universités? Ça, ça n'aidera pas directement les étudiants», martèle la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Rose Crevier-Dagenais.

La FECQ et l'Union étudiante du Québec (UEQ) mènent une campagne d'information depuis la rentrée scolaire. Ils exigent que les 80 millions de dollars du fédéral servent à modifier le calcul de l'aide financière aux études, en augmentant les dépenses admises et en retirant les pensions alimentaires de l'équation, une mesure qu'ils jugent injustifiée, et qui touche près de 3000 étudiants québécois.

À date, ces groupes étudiants ont reçu l'appui de la CAQ, du Parti québécois (ainsi que des quatre candidats à la chefferie du parti), du Comité jeunesse du Parti libéral du Québec (CJPLQ) et de la Commission relève de la Coalition avenir Québec (CRCAQ). Mais ils attendent toujours la décision du gouvernement Couillard.