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LE NUMÉRO DU VILAIN BOUC

Video games killed the radio star

Je me pose régulièrement des questions sur la valeur de cette proverbiale chronique. Combien de lecteurs vont se dire : « J’aime bien la chronique de jeu d’Al Batard, il est un peu teubé mais plutôt pertinent et c’est souvent...

FORZA MOTORSPORT 3

Plate-forme : XBOX 360

Éditeur : Microsoft

Je me pose régulièrement des questions sur la valeur de cette proverbiale chronique. Combien de lecteurs vont se dire : « J’aime bien la chronique de jeu d’Al Batard, il est un peu teubé mais plutôt pertinent et c’est souvent grâce à lui que je choisis quel jeu aller acheter ce mois-ci et j’ai jamais été déçu » ? Et parmi ceux-là, combien seront surpris que je chronique

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Forza Motorsport 3

dans ce numéro plutôt que

Borderlands

? Je vais lâcher un secret honteux (mais qui se dira : « Cool, je vais en savoir un peu plus sur Al Batard ! » ?) : j’ai un truc particulier avec les jeux de bagnoles. À l’époque où les jeux étaient encore pixellisés, dessiner un plombier ou une voiture, c’était le même enjeu. Aujourd’hui, la meilleure manière de voir ce qu’une console a dans le bide, c’est de lui mettre un jeu de caisses dans la fente. Pour deux raisons : d’abord, rendre réalistes les effets de lumières sur les différentes textures d’une bagnole nécessite pas mal de puissance. Pour cette raison, mais aussi parce que ce sont les plus grosses killer apps du monde, drainant sur le marché leur lot de yuppies pétés de thunes qui ne reculeront pas devant le prix d’une machine qui sert à rien foutre, les jeux de bagnoles sont les vitrines de Noël des constructeurs de consoles. On en parle sur TF1, M6, tout ça. Moi, en bon beauf, quand j’achète un jeu de bagnoles, faut que ça brille. Et autant jusque-là je m’en branlais complètement de la manière dont ça se conduisait, autant en grandissant, j’ai envie d’apprendre à jouer comme un blair et de maîtriser tous les paramètres de pilotage, je trouve ça aussi excitant que de piloter un robot, mais une simu de robot c’est un truc qui a existé une fois et n’est pas prêt de revoir le jour. Dans

FM3

, ça brille grave. Les reflets brûlés sur les chromes t’aveuglent, c’est méga classe. Il y a une tonne de modèles disponibles (mais il manque la Chevy 55 de

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Two-Lane Blacktop

, ce qui pour moi ferait de

FM3

non seulement le jeu de bagnole ultime, mais UN jeu ultime, point), de la Camaro 69 à la Peugeot 908, tous les circuits du monde, et je vais pas vous faire la fiche produit du jeu, mais argument valable pour n’importe quel jeu,

FM3

est kiffant à jouer. Et surtout, j’ai été super surpris d’avoir en main une vraie simulation qui pouvait s’appréhender comme un jeu d’arcade de base. C’est dément parce que souvent les jeux d’arcade comme

Burn Out

sont plus cool mais beaucoup moins beaux que les simulations. Là, on a le meilleur des deux mondes avec en plus le moyen de pousser l’action vers un truc extrêmement pointu. Fun et beauf à la fois, quand tu sors du Micromania Game Show, tu sais que tu pourrais pas mieux définir ce qui compose le marché du jeu vidéo, donc ce qui fait son essence.

AL BATARD

DJ Hero

Éditeur : Activision

Plates-formes : PS3, Xbox, Wii, PS2

DJ : disc jockey. Didjay, deedjay, ambianceur, sélecta. Il a parfois pour particularité de scratcher, d’être le roi du bouton, de caler en 4/4, de rewinder (ça fait chier), d’être le king des dancefloors. Hero : héros en anglais. Demi-dieu, personnage légendaire, surhomme. Dans la littérature, c’est le personnage principal d’une œuvre de fiction. Selon Wikipédia, «

le rôle du héros se situe entre l’aspiration métaphysique, presque religieuse, de dépasser la condition humaine, notamment d’un point de vue physique, et l’aspiration plus réaliste d’œuvrer pour le bien de la communauté, d’un point de vue moral

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». Okaaaaay, je résume : un DJ hero, c’est un ambianceur tellement fort qu’il peut invoquer le dieu du groove sur les dancefloors et offrir de l’amour aux clubbers. C’est beau. Et y’a pas à dire, je me sens comme l’Athéna des platoches aujourd’hui. Après

Guitar Hero

– où l’âme d’Hendrix était en moi – Activision a concocté cette fois-ci une belle platine pour faire comme si on était les Daft Punk ou Grandmaster Flash. Le tout sur le même principe que

Guitar Hero

, sauf que là, en plus, on scratche à gogo, on tripote les effets, on joue du crossfader, on essaie de se prendre pour DJ Shadow. Si la prise en main n’est pas évidente, l’addiction, en revanche, est indiscutable. Pourtant, les morceaux ne sont que des mashed up, des bootlegs… Et ça, c’est un peu pénible parce que vraiment des fois, on préférerait jouer les originaux. À la limite, s’exciter comme une zinzin sur un Jay-Z vs Eminem, ou un Daft Punk vs Young MC, ça va encore, mais dès qu’on touche à genre Eric Prydz vs The Killers, là, ça fait super mal aux oreilles. J’ai joué toute seule chez moi, je ne crois pas que mes voisins aient été envoûtés par mes performances mais j’ai quand même senti un truc mystique survoler mon appart’. Mais moins que quand je passe des disques pour de vrai et que les gens se mettent à genoux, ouais, moins quand même.

DIDIER CHAT D’EAU