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Gaming

Le nouveau jeu « Adventure Time » est l’épitomé de la médiocrité

Quelque part, il fallait s'y attendre : il s'agit du quatrième jeu vidéo inspiré de la série, et aucun des précédents n'a réussi à convaincre.

Même le plus grand fan de Adventure Time sera pardonné d'avoir raté la sortie de ce nouveau jeu tiré de la série. Finn et Jake mènent l'enquête, développé par Vicious Cycle, est sorti le 6 novembre dernier : soit le même jour queBlack Ops III et la même semaine que Fallout 4. Aucune chance.

Attention, ce jeu n'est pas la plus grosse merde licenciée qu'un studio ait jamais sortie, (je ne vais pas faire la liste ici, on en aurait pour une bonne semaine), mais il est incroyablement chiant. Et ce, incroyablement vite. Ce qui, pour un jeu basé sur l'un des univers les plus originaux, colorés et rafraîchissants du XXIe siècle, est un geste criminel.

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Quelque part, il fallait s'y attendre : Finn et Jake mènent l'enquête est le quatrième jeu vidéo inspiré du chien magique et de son pote humain, et aucun des précédents n'a réussi à convaincre. Le meilleur reste sans doute le premier, Hey Ice King! Why'd You Steal Our Garbage?! , qui alternait vue de dessus et séquences de saut et de combat en 2D. Je préfère éviter de parler des deux autres. C'est une expérience que je ne souhaite à personne, et j'évite de l'évoquer de peur de raviver les terreurs nocturnes qu'ils m'ont inspiré. Finn et Jake mènent l'enquête ne mérite pas qu'on brûle toute l'équipe qui a conçu le jeu ainsi que tout le matériel et les êtres vivants avec qui elle est entrée en contact, mais il ne mérite pas non plus de se retrouver sur les étagères du supermarché mondial de la culture de masse.

On peut déjà signaler qu'il ne s'agit pas d'un jeu haut de gamme, ce que confirme son prix, et qu'il ne va donc pas exploiter toutes les capacités de votre console. En fait, le jeu est même plutôt dégueu et on est en droit de penser qu'il a été conçu pour un moteur graphique de Playstation 2. Voilà, c'est dit. Le jeu se joue en 3D mais manque d'ampleur à à peu près tous les niveaux, sauf en ce qui concerne la palette de couleurs qui vous cramera tout autant la rétine que le dessin-animé. Les persos semblent toujours à côté de la plaque, il n'y a aucune synchronisation des lèvres, les environnements sont faiblards quand ils ne sont pas simplement déprimants et les PNJ disparaissent carrément de l'écran une fois leur rôle terminé — et ça, c'est quand on arrive à interagir avec eux, ce qui est loin d'être gagné et qui est vraiment problématique dans ce genre de jeu.

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Allez, tiens, on dirait bien qu'il est temps que je vous dise de quel genre de jeu il s'agit. En fait, Finn et Jake mènent l'enquête est essentiellement un point-and-click qui consiste à résoudre des énigmes au moyens d'indices disséminés dans le monde jouable, que vous devrez faire interagir avec d'autres objets ou les personnages du jeu, pour progresser dans les cinq scénarios existants. Il faut parfois combiner différents objets pour en avoir un utile — impossible, par exemple, de peindre un sympathique PNJ aux couleurs d'un pingouin si vous n'avez pas assemblé les pinceaux et les pots de peinture dans l'inventaire. Les solutions sont parfois incroyablement contre-intuitives : attendez-vous donc à tenter toutes les combinaisons imaginables de votre inventaire avant de tomber sur quelque chose qui fonctionne sans bien comprendre pourquoi. Vous devez faire sortir un loup de feu de la cave ? Alors, vous aurez besoin d'un… guidon. Ça vous rappelle Monley Island ? À moi aussi. Échangeons un regard métaphorique entendu avant de regretter ensemble que l'humour propre au dessin animé ne fasse pas la moindre apparition pour sauver le gameplay rudimentaire de l'affaire.

Vous avez des chances de sourire tout au long de ces dix heures de jeu (on peut sans doute le finir plus vite, mais je suis passé à côté de quelques objets évidents et j'ai dû me taper des retours en arrière à la recherche d'objets qui n'étaient pas là, soit parce que je suis un gros débile, soit parce que le jeu est un véritable fourni — je laisse le soin à ceux qui achèterons le jeu de me faire part de leur avis en privé), mais ne vous attendez pas à rire. Je n'avais plus regardé South Park depuis des années avant de jouer au Bâton de la vérité en 2014, mais son humour bien scato m'a fait délirer. Voilà une adaptation à la hauteur de sa source. Ce que j'ai trouvé le plus drôle dans Finn et Jake, c'est le moment où je me suis servi du futal gluant du Roi des Glaces comme d'une catapulte pour propulser un morceau de pizza ramolli que j'avais trouvé sous une chaise dans le bec d'un pingouin errant. Je crois que j'ai autant ri que chaque fois qu'un pingouin faisait « wenk », parce qu'on dirait presque une insulte en anglais. Donc oui, il y a de l'humour, mais il faut savoir le trouver et le savourer. Les voix, qui sont celles du dessin-animé, galèrent à cause du script pourri et le joueur doit constamment fermer les yeux sur les excès de flemme des progammeurs — par exemple quand deux personnages discutent sans se regarder — pour se rappeler que ce jeu aurait pu être correct. Un peu plus d'amour, un peu plus de travail, et qui sait…

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Il y a des sourires qui se perdent tout au long des dix heures de Finn et Jake mènent l'enquête (vous le finirez peut-être plus vite, mais j'ai passé beaucoup de temps à ne pas retrouver des éléments évidents, en revisitant des lieux pour les passer au peigne fin, à la recherche d'indices qui n'étaient pas là, soit parce que je suis idiot ou parce que le jeu n'est pas vraiment clair à ce sujet), mais pas de franche rigolade. Cela fait des années que je n'avais pas vu South Park avant de jouer à RPG en 2014 pour l'adaptation Le Bâton de la vérité , mais j'ai hurlé de rire devant son humour scatologique. C'est une adaptation qui a vraiment bien pigé sa source. Pour moi, les moments les plus fun de Finn et Jake mènent l'enquête étaient probablement quand je me suis servi des pantalons puant du Roi des Glaces comme catapulte extensible, pour lancer une tranche de pizza en bouillie trouvée sous une simple chaise, dans le bec d'un pingouin qui passait par là. J'ai souri en coin, je pense, juste comme je l'ai fait chaque fois qu'un pingouin faisait « wenk » (parce que je suis British et que c'est presque malpoli). Il y a donc de la rigolade, mais peu, pourtant c'est rendu de manière si misérable. Les acteurs de la voix originale du show se coltinent naturellement un script déficient, alors que le gamer doit constamment passer outre des trucs navrants comme le fait que des personnages ne se font pas face lorsqu'ils se parlent, pour tenter de visualiser ce que ce jeu aurait pu être. Un peu plus de soin, un test un peu plus long et qui sait.

Quand vous n'êtes pas occupé à pousser Finn l'humain suivi comme son ombre par Jake-le-chien-jamais-jouable dans tous les recoins d'un nouveau territoire pour multiplier vos chances de tomber sur un objet d'une quelconque utilité, vous prenez part à des phases de combat qui consistent à appuyer frénétiquement sur tous les boutons de votre manette. Des moments pénibles, souvent hors de propos à l'exception des boss. Je comprends bien qu'un jeu d' Adventure Time doit avoir des phases de combat — le jeu est en partie inspiré de Donjons et Dragons, et j'imagine que ça implique de se mettre sur la gueule — mais là, c'est fait à la truelle. Finn peut mobiliser certains pouvoirs assez cools selon l'épée qu'il utilise (ses lames s'améliorent au fil du jeu) et quand vous infligez assez de coups, les deux amis s'associent pour des coups spéciaux, mais croyez moiau bout d'un moment, chaque combat prend l'allure d'une corvée plus que d'un défi à relever, quels que soient les trésors qu'on gagne à la fin.

Certains morceaux du jeu font écho à la saison six de la série, principalement avec Princesse Lumpy Space, ce qui est bien sympa, et vous retrouverez à n'en pas douter tous les persos de la série que vous vous attendez à voir, même ce connard de Magic Man. Mais c'est mal fait, sérieux : ces visages familiers ne sont là que pour flatter le consommateur et ne jouent aucun rôle important. Les jeunes et les idiots apprécieront peut-être l'aspect complètement « random » de certaines situations, certains glousseront même chaque fois qu'ils entendront « dog buns », mais à moins que vous ne soyez un fan névrotique d' Adventure Time et que vous n'ayez rien à foutre du monde du jeu vidéo, ce jeu est à éviter à tout prix. Il est d'une médiocrité déconcertante. Mais bon après tout, qui a besoin de jeux vidéos quand on sait que la vraie aventure est au coin de la rue ? Je déconne. On a tous besoin de jeux vidéos. Mais pas de celui-ci.

Adventure Time : Finn et Jake mènent l'enquête est désormais disponible sur pratiquement toutes les plateformes contemporaines de cette planète, mais a été testé sur Wii U. Parce que c'est chouette de jouer à quelque chose de nouveau sur Wii U, pas vrai ? Cet article a été rédigé en partenariat avec Nvidia Shield - cliquez ici pour découvrir leur catalogue.