Comme lui, ils sont plusieurs dizaines de professionnels à investir tous les week-ends les salles communales, les écoles ou les mairies des villages pour faire rire leurs habitants. En plus de l'animation d'une commune, les bénéfices réalisés sur la vente des billets permettent souvent de financer des projets – comme un voyage pour les enfants de l'école locale.Si vous habitez en campagne – ou y avez déjà vécu – vous avez sûrement croisé sur une route départementale les affiches d'Emmanuel, ou celles de ses pairs. En caractère gras, barrant un homme en salopette – ou tout autre attribut classique de la vie rurale – quelques mots vous assurent qu'en leur présence, « vous n'aurez pas fini de rire ». Une promesse que semble apprécier le public. Emmanuel Ducroux a déjà joué face à 3 500 personnes. De son côté, Serge Maret – dit Chapuze – se produit hebdomadairement devant 250 à 300 spectateurs. Soit autant qu'un théâtre de boulevard parisien comble.Pourtant, cet ancien employé du milieu agricole – aujourd'hui à la retraite – assure ne pas vouloir « monter à Paris », persuadé que son humour et ses références ne passeraient pas auprès d'un public citadin. Il m'explique la chose suivante : « Ce qui fonctionne pour nous, c'est ce qui a fait le succès du film Bienvenue chez les Ch'tis – du rire et la mise en valeur du terroir ».À ses débuts, en 2000, Serge n'hésitait pas à employer le patois de ses origines vendéennes lors ses spectacles, en tant que symbole d'authenticité. Peu à peu, il s'en est séparé pour viser un public plus large que celui de son département. Aujourd'hui, il donne ses spectacles partout dans « le Grand Ouest », du Poitou jusqu'en Normandie, aidé par son agent. Serge est l'un des rares humoristes de sa catégorie à en bénéficier. Les autres se débrouillent comme ils le peuvent, avec un téléphone toujours à portée de main et le matériel de sonorisation à l'arrière de la voiture ou du camping-car.
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