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environnement

Les provinces s'organisent tout croche pour lutter contre les changements climatiques

Ça manque de coordination et d’objectifs précis. Résultat : on a de bonnes chances de rater les cibles canadiennes.

La majorité des provinces ne sont pas en voie de respecter leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre (GES), tranche un rapport conjoint des vérificateurs généraux des provinces et du Canada.

« Nous avons constaté que les mesures prises par les gouvernements jusqu’ici pour faire face aux changements climatiques partout au pays n’avaient pas été à la hauteur de leurs engagements », écrivent les vérificateurs généraux.

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Ce qui ressort des analyses des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux menées dans les 18 derniers mois, c’est que, même si tous luttent contre les changements climatiques à leur façon, c’est loin d’être suffisant.

À noter que le Québec n’a pas participé à l’élaboration de ce rapport puisque la vérificatrice générale de la Belle Province avait déjà fait cette analyse récemment.

Le bordel, un peu

Ce qu’on comprend dans les grandes lignes du rapport, c’est qu’il est complexe de progresser quand les provinces n’ont pas d’objectifs communs, et qu’elles semblent progresser (trop lentement) en vase clos.

Le Canada a une cible de réduction à atteindre pour 2020? Eh bien pas l’Alberta, qui est le plus gros pollueur au pays, ni le Manitoba, la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard, le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.

Parmi les provinces qui se sont fixé un objectif pour 2020, il n’y a que le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse qui sont en voie d’atteindre leurs cibles.

Le gouvernement du Québec a annoncé la semaine dernière que ses efforts en matière de lutte contre les changements climatiques ne permettent que de stabiliser les émissions de GES d’ici 2020, plutôt que de les réduire de 20 % d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990.

Et quand on compare les provinces et territoires ensemble, c’est un peu le bordel.

Les gouvernements analysés ont des approches différentes pour réduire les GES. Ils calculent leurs émissions à partir de sources différentes. Ils ont établi leurs cibles pour des années différentes. Et ils ont établi différents types de cibles – il est question de « cibles globales de réduction des émissions et des cibles pour certains secteurs précis de l’économie ».

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On note en outre que plusieurs gouvernements n’avaient pas de plans détaillés de réduction des GES. Il était question d’objectifs généraux sans directives pour la mise en œuvre, d’une absence d’échéanciers et même d’un flou quant au financement des mesures.

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Avec tout cela, le Canada est sur la bonne voie pour rater sa cible de réduction des GES prévue pour 2020. Il s’agissait de réduire les GES de 17 % par rapport aux niveaux de 2005, un engagement pris en 2010 – la cible avait d’ailleurs été critiquée par Greenpeace, qui la trouvait trop peu ambitieuse. Trop peu ou pas, c’est raté. On se dirigerait plutôt vers un dépassement de cette cible de 20 %.

Si le Canada veut atteindre ses objectifs de réduire de 30 % sous les niveaux de 2005 pour 2030, le pays « devra faire des efforts considérables et prendre des mesures qui vont au-delà de celles qui sont déjà prévues ou en cours », peut-on lire dans le rapport.

Pas de plans pour s’adapter aux changements

Non seulement les gouvernements n’en font pas assez pour activement lutter contre les changements climatiques, mais ils ne sont pas prêts à faire face aux impacts d’un climat en constante évolution.

Le rapport indique que « la plupart des gouvernements canadiens n’ont pas évalué les risques posés par les changements climatiques. Ils ne les comprennent donc pas bien et ils ne savent pas quelles actions ils devraient entreprendre pour s’adapter à un climat en constante évolution. »