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Près de 400 migrants évacués du plus grand bidonville de Paris

Il grossissait depuis des mois sous le métro aérien. Ce mardi, à l’aube, le « camp de La Chapelle » a été vidé par la police. Les migrants seront répartis dans des hébergements d’urgence, d’autres devraient rester dehors.
Photo VICE News / Matthieu Jublin

Il grossissait depuis des mois sous le métro aérien. Ce mardi, à l'aube, le « camp de La Chapelle » a été vidé par la police. Les migrants seront répartis dans des hébergements d'urgence, d'autres devraient rester dehors.

Ce mardi, vers 6 heures 30 du matin, une opération de police d'envergure a été menée pour évacuer le bidonville de migrants situé sous le métro aérien du Nord de Paris, entre les stations La Chapelle et Barbès-Rochechouart. Selon les chiffres de la préfecture, 380 migrants de diverses nationalités - Soudanais et Érythréens, entre autres - ont été mis dans des cars et transférés dans des hébergements d'urgence. VICE News était sur place.

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Cette installation de fortune, dans des conditions plus que précaires, a connu une explosion en termes de population depuis l'été dernier. Ce mardi matin, des parisiens vont travailler en métro, quelques mètres en dessous, des migrants évacués abandonnent leurs tentes et prennent place dans des cars. (Photo VICE News / Matthieu Jublin)

L'opération de police a débuté à 6 heures du matin, au petit jour. Les forces de l'ordre ont alors bloqué le périmètre autour du bidonville. De l'autre côté, policiers et agents de la ville démontaient les tentes et faisaient monter les migrants, dont des femmes et des enfants, dans des cars à destination de divers centres d'hébergement, hôtels. Une évacuation qui s'est faite dans le calme. Quelques manifestants sont venus montrer leur soutien à la cause de ce groupe de migrants composé de réfugiés pour certains, d'autres en attente d'une demande d'asile, enfin de simples clandestins.

Des militants et de simples parisiens sont venus apporter leur soutien aux migrants qui les ont salués en retour depuis les cars qui les emmenaient vers des centres d'hébergements temporaires. (Photo VICE News / Matthieu Jublin)

Certains anciens occupants du « Camp de la Chapelle » se trouvaient en dehors au moment où le périmètre a été refermé, ne pouvant récupérer leurs affaires et ne sachant où dormir ce soir. Ils se sont retrouvés face au cordon de police. C'est le cas d'Ahmed Haron, un réfugié soudanais de 40 ans, en France depuis 2013. Il nous montre une carte de réfugié politique. Il explique qu'il l'a obtenue parce qu'il a fui le Darfour, une région au Sud du Soudan, où un conflit armé dure depuis 2003.

Ahmed Haron, réfugié soudanais de 40 ans est en France depuis 2013, il assiste à l'évacuation du bidonville où il vivait. (Photo VICE News / Matthieu Jublin)

« Je suis passé par le camp de migrants de Calais, » raconte Ahmed. « Puis je suis allé à Paris, dans un centre d'accueil, puis dans ce camp [de la Chapelle], mais il y a de plus en plus de migrants depuis quelques mois. Je veux rester en France mais on ne m'a pas donné d'hôtel. Je ne sais pas où dormir ce soir, » nous dit-il, incertain.

Un policier en regarde d'autres se saisir d'une tente utilisée par les migrants pour dormir dans le bidonville. (Photo VICE News / Matthieu Jublin)

Après l'évacuation des migrants, les 250 tentes et 50 couchages de fortune posés sur le sol ont été enlevés au bulldozer et le site du camp a été nettoyé par les services de la ville de Paris. Selon le préfet de police d