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Sports

​Une rapide typologie de la reconversion des footballeurs français

Vendeur de piscines, caviste ou consultant TV, tout simplement... La reconversion du footballeur français est assez simple à catégoriser.

Voilà. Robert Pirès a pris sa retraite jeudi 25 février. Il était le dernier membre de l'équipe de France championne du monde en 1998 encore "actif" si on peut dire (il n'avait pas joué depuis un an et son dernier contrat était dans le fameux championnat indien donc, bon). Cela va donc être le moment pour Robert de trouver un nouveau sens à sa vie. Comme pour beaucoup de footballeurs, la reconversion n'est pas chose aisée : n'ayant généralement pas pu faire d'études pour cause d'entraînements quotidiens en centre de formation, les footeux se retrouvent souvent un peu désarmés face à leur conseiller Pôle emploi.

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Leurs nouveaux jobs sont donc traditionnellement un peu différents des vôtres et c'est bien normal : est-ce que je serais prêt à me faire raccompagner en Uber par Sidney Govou ? Non. D'autant plus que j'ai un poster de lui dans mes toilettes. Il a donc bien fait de devenir consultant TV, entraîneur des jeunes de l'OL et conseiller auprès de joueurs. Des voies assez traditionnelles de reconversion, comme celles qu'on a répertoriées ci-dessous :

Entraîneur

C'est généralement le haut du panier qui arrive au métier de coach. Les moins teubés en somme. Ceux qui acceptent aussi de prendre la voie de reconversion la moins facile. Généralement, on s'en rend compte pendant leur carrière de joueur. Laurent Blanc, Didier Deschamps… Zidane, un peu moins. L'intelligence tactique n'est pas donnée à tout le monde et les joueurs pros qui passent leur diplôme d'entraîneurs ne prendront généralement pas en main directement une équipe de Ligue 1. C'est plutôt leur ancien club qui leur donnera une équipe de jeunes à coacher et ils pourront peut-être gravir les échelons à partir de là. Ou rester entraîneur des U11 du RC Lens comme Yohan Demont.

Consultant TV

Le job à paillettes quand tu quittes les terrains. C'est le boulot qui te permet de rester identifié dans le monde du foot français sans avoir trop à te fatiguer en reprenant des études ou en passant des diplômes d'entraîneur. Ce qu'il faut, c'est juste avoir un avis sur tout, en l'exprimant intelligiblement. Ce que ne savait pas faire Zinédine Zidane, qui du coup s'est fait chier à passer son Diplôme d'entraîneur professionnel de football (DEPF).

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Là aussi, le niveau du footballeur peut être en inéquation avec sa présence régulière sur les plateaux de télé. Habib Beye et Eric Carrière n'ont jamais été les plus grandes restas du foot français, pourtant c'est eux qu'on voit tous les dimanches soirs au Canal Football Club.

Représentant d'un club de foot

Le job à la mode. On ne sait pas ce qu'ils font, mais on les paye pour le faire. Récemment, c'est Basile Boli qui annonçait qu'il était devenu
"ambassadeur de l'OM", sorte de VRP de luxe ayant, apparemment, pour mission de représenter Marseille lors de mondanités ou sur les plateaux télé. C'est le cas aussi de David Trezeguet qui a annoncé qu'il devrait bientôt être représentant de la Juve ou d'Eric Abidal pour l'Olympiakos. Un bel emploi fictif si vous voulez notre avis.

La bouffe et le pinard

Les années juste après la retraite sont un peu l'adolescence du footballeur. Celui-ci peut alors se permettre tous les excès qui lui étaient refusés quand il devait s'enfiler ses pâtes sans bolo matin, midi et soir. Alors oui, à ce moment-là, facile de tomber amoureux de la bonne graille et du pinard. Comme Fabrice Fiorèse qui a ouvert son resto de bouffe savoyarde à Annecy (avec M Pokora s'il vous plaît) après avoir déjà ouvert un glacier (et deux magasins de chaussures), ou Nicolas Ouédec qui a brièvement tenu une boucherie aux Philippines avant de se re-reconvertir dans la gestion d'un hôtel première classe du côté de Nantes. Et tout ça sans parler d'Olivier Monterrubio et sa désormais fameuse cave à vins, une passion partagée par son ancien coéquipier Eric Carrière, lui aussi caviste et également bistrotier.

Les fringues

Modeux devant l'Eternel, le footballeur a bien évidemment toujours envie de transmettre son savoir en matière de fringues, les do's & dont's du prêt-à-porter ou comment rester raffiné quand on a une coiffure qui vaudrait à n'importe quelle personne lambda de se faire interner sur le champ. Ils créent donc leur marque de vêtements. Mathieu Valbuena a pris de l'avance dans sa reconversion avec sa fameuse marque de caleçons KAHMO qu'on peut qualifier de "relecture des sous-vêtements vendus sur les marchés". Sans oublier de citer Djibril Cissé et sa marque Mr. Lenoir, kéké goth.

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Le futsal

Greg Wimbée, bien heureux de ne pas s'emmerder à passer ses diplômes d'entraîneur. Capture d'écran Metronews

Fort heureusement, il existe désormais une voie toute trouvée pour les joueurs de Ligue1 lambda qui n'ont pas la notoriété suffisante pour truster les plateaux TV ou le courage nécessaire pour passer leurs diplômes d'entraîneur. Il y a maintenant le futsal, le five, le foot en salle, appelez le comme vous voulez. De Greg Wimbée à Jérémie Janot en passant par Nicolas Dieuze (BONITOFOOT, "Plus qu'un sport, un état d'esprit"), tous font fructifier leurs salaires de footballeurs pros en acquérant des enceintes de futsal. C'est le job parfait : ta petite entreprise dans un domaine que tu connais bien, qui est en plus un marché en plein boom. T'es ienb, pépouze, pépère. Tu deviens même une sorte d'icône locale, tu peux raconter tes exploits passés au comptoir sans développer de dépendance à l'alcool, ce qui arrive généralement aux footeux devenus patrons de bars.

Les autres

Et puis, il y a les originaux. Barthez qui se lance dans le sport automobile. Mathieu Debuchy qui pense déjà à ses vieux jours en investissant dans le baby-foot, histoire d'inscrire son nom à tout jamais dans l'Histoire, de faire son petit legs perso à l'humanité. Ou Mickaël Landreau qui se lance dans des études de management, ce gros NERD.

On ne parlera pas de Stéphane Guivarc'h, ce désormais bien connu vendeur de piscines dans le Finistère, un concept tout à fait intéressant. Olivier Dacourt s'est, lui, reconverti dans le milieu de l'art contemporain, devenant directeur d'une maison d'édition spécialisée dans l'art moderne. Raffiné.

Il y a aussi une palanquée de footballeurs français qui ont fini par faire les acteurs : Cantona, Ginola, Lebœuf… Franck Lebœuf qui, d'ailleurs, fait une apparition tout à fait douteuse dans le biopic tout aussi peu convaincant consacré à Stephen Hawking sorti l'an dernier.

Mais rien ne surpassera jamais la voie royale choisie par le plus culte des footballeurs français, Tony Vairelles, le Elvis du ballon rond : repreneur du FC Gueugnon, gangster, taulard, puis slameur. Tonygoal a déjà vécu mille vies.