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LE NUMÉRO DE L'ENFANT-DRAGON

Livres et DVD

Depuis quinze ans, des potes se foutent de ma gueule parce que je suis fan de l'esthétique de Michael Mann...

DRIVE
Nicolas Winding Refn
Wildside Depuis quinze ans, des potes se foutent de ma gueule parce que je suis fan de l’esthétique de Michael Mann et de Police fédérale Los Angeles de William Friedkin. Depuis quelques mois, ces mêmes potes ne tarissent pas d’éloges sur le film le plus surestimé de 2012 – qu’il est aussi évident d’évoquer dans les pages de ce magazine que le dernier GTA – parce qu’on n’y aurait jamais aussi bien filmé Los Angeles. Parce que depuis quatre mois, on entend « NightCall » 15 fois par soirée et qu’à chaque fois, les filles se mettent à danser dessus lascivement et les mecs à mâcher une allumette. Tout ce que je regrette aujourd’hui, ce n’est pas que ma meuf se soit barrée à Los Angeles dans l’espoir adolescent de rencontrer Ryan Gosling, mais que Nicolas Winding Refn n’ait pas mis Lana Del Rey dans son film parce que ça m’aurait donné une nouvelle raison pour qu’il me sorte par le cul. Ce qui ne m’empêche pas de considérer que ce ­blouson en satin à scorpion doré est la fringue la plus classe à être apparue sur un écran depuis la veste en peau de serpent de Nicolas Cage dans Sailor & Lula.

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VIRGILE iCHIANT

LA CICATRICE INTÉRIEURE/LIBERTÉ, LA NUIT
Philippe Garrel
Why Not En ce moment je bloque sur Desert Shore, l’album de Nico qui m’avait profondément ennuyé il y a quelques années. En fait c’est un album sublime et finalement le seul qui mérite vraiment le terme « crépusculaire ». C’est un peu pareil avec Philippe Garrel. Il y a quelques années, je crachais sur ce « cinéaste poète » formaté par les idéaux soixante-huitards. Aujourd’hui, à cause de son connard de fils et de ses films un peu limite, ça me fait toujours mal de défendre son cinéma, mais ces dernières années j’ai découvert son père chez Eustache, Pierre Clémenti, et admis que Nico était devenue plus intéressante après le Velvet Underground. De fait, je me suis attaché à La cicatrice intérieure en ayant un peu honte, mais alors que la sortie de deux des films plus récents du réalisateur est un peu plus d’actualité, je conseille de se pencher sur ce double programme acid folk disponible depuis quelques mois et que j’avais bêtement laissé passer.

ALAIN DE BATARD

UNE PAUSE, MILLE COUPS!
Maxi Kim
IMHO Les éditions è®e, il faut arrêter de nous envoyer des livres s’il vous plaît. Je vous chronique juste pour ça, pour vous dire d’arrêter. Je ne sais pas comment vous le dire autrement. On s’en fout de votre littérature expérimentale illisible, de vos artifices typographiques dignes d’une maîtrise niveau CP du logiciel Word, de votre non-respect absolu de l’objet livre, de votre revue avec un nom de pouf, de vos titres avec trop de signes de ponctuation, et de plein d’autres choses encore. Tiens, tant qu’on y est, je vais le décrire comme ça on n’en parlera plus ; l’auteur : « un petit-fils de paysans coréens illettrés » ; l’histoire : « un collectionneur d’art, Ryu Asawaka, récupère une mystérieuse gravure pornographique de l’ère Edo… » Japoniaiseries, barock, ultra-contemporanéité. Si vous voulez lire un livre que vous auriez pu écrire, jetez-vous sur ce déroutant ovni inclassable.

BARBIE D’AUBERVILLIERS

UN GARÇON SANS SÉDUCTION
Christophe Mouton
Julliard Cher Christophe Mouton, cette chronique est un pis-aller pour les nombreux livres et scénarios que j’aurais pu écrire et dont tu aurais été le héros. En fait, tu es le héros de tout ce que j’écris à peu près. Je me suis même tapé les abominables livres de Charles Pépin dans l’espoir d’y croiser ta silhouette crépusculaire. Pour m’imprégner, j’ai même lu Nicolas Rey. Autant dire que même si tu m’es hautement sympathique, je t’en veux un peu. J’ai été agréablement surpris de voir que ton livre, aussi creux que les autres soit-il, a au moins l’audace de ressembler à un essai qui tente de faire coexister littérature et tableaux Excel. J’aime moins ton style de petit malin, mais d’après une meuf avec qui je vis depuis treize ans, c’est de là et de tout ce qui en découle que te vient ta grandeur. À vrai dire, par la symbiose qui m’unit à elle, je suis effectivement obligé d’être éperdument amoureux de toi, mais je suis aussi obligé de me dire que ce n’est pas une bonne chose.

STRASBOURG ST-DENIS, LIGNE 4