Reviews

SIRIUSMO

AXEL BARTSCH

WITCH

TÉTINE

Tiens, les gros lards du Oomp Camp se font même le plaisir de sortir des solos quand l’envie leur en prend. Ça ressemble à n’importe quel album du camp de dégénérés d’Atlanta sauf que seul Baby D rappe et qu’il y a aussi des beats hyper lourds, des charleys hystéros et des nigguz qui gueulent. C’est exactement pour ça que les gens qui aiment le rap aiment le rap.

PUPUCE 1515

EKOUÉ PRÉSENTE

Sous Les Pavés La Rage

Wagram Music

Ça partait extrêmement mal : une compilation commémorative de Mai 68, faite par un rappeur français qui choisirait les meilleurs morceaux « engagés » de l’histoire du rap en France. On peut difficilement faire pire comme idée, je vous l’accorde. Seulement, ils ont eu l’éclair de génie de faire chapeauter le projet par Ekoué de La Rumeur. On se retrouve donc avec de vrais classiques franco-français (« Une saison blanche et sèche », « Vécu de poissard »,

« Le combat continue 3 ») et d’autres tracks moins folichons, mais rien que le fait d’éviter le ridicule avec un tel concept relève de l’exploit.

PUPUCE 1515

SLICK PULLA

Omerta, The Code of Silence

C.T.E Entertainment/Own Music LLC

Le protégé de Jeune Jeezy sort son street album juste avant l’officel, et je parie déjà à l’avance qu’il sera approximativement 300 fois supérieur à la version retail. Cette turbine a tout d’un classique. Déjà, la voix nasillarde défonce, même si elle est facilement irritante. Ensuite les beats hyper trap music sont tous vénérissimes, sombres, façon musique de combat. Album rap du mois haut la main, écoutez ce truc directement, bande d’ingrats.

WOLFGANG WATERLOO

La moitié de 8Ball & MJG sort un album tout seul comme un grand, il a bientôt 40 balais, on comprend qu’il ait quelquefois des envies d’évasion. C’est pas vraiment un album d’ailleurs, c’est plus une collection de tueries mélangées avec des morceaux plus anecdotiques, pour ne pas dire nuls. Un exemple : écoutez le génial « Get Yo Ass Up », puis la piste suivante « The Truth », tout simplement dégueulasse. Et dites-vous que le vieux de Memphis se fout tout simplement de notre gueule.

WOLFGANG WATERLOO

BOSS HOGG OUTLAWZ

Headed 2 Da Kappa 2K8

Boss Hogg Outlawz/Mixtape

Bon, il s’avère maintenant évident que cette crapule de Slim Thug se paie notre tronche depuis beaucoup trop longtemps. L’an dernier, il nous avait déjà sorti sans souci

Headed Da Kappa 2K7

 avec la même formule : des tubes hyper biens où les gars de sa clique rappent et des freestyles hyper chiants de ces mêmes gens, que l’on zappe à la première occasion. C’en est vraiment trop mon p’tit Thug Maigre, tu nous gonfles, sors un album aussi génial qu’

Already Platinum

et fais pas chier.

YOUNG KING MOREL

ALINO

Tragédie

Hustlaz/Menace Records/ Musidisc

Une nouvelle sortie Menace Records qui ressemble à toutes les sorties Menace Records depuis deux ans ? Tout à fait. Un MC qui ressemble en tout point à Lino d’Ärsenik, mais qui en plus a exactement le même blaze que lui ? Parfaitement. C’est surtout l’histoire d’un album solide qu’on écoutera pendant un mois et qu’on aura oublié d’ici un an, mais assez réglo pour qu’on n’en ait pas honte le jour où l’on retrouvera le CD sur la commode.

YOUNG KING MOREL

SHAGGY

Intoxication

Wagram Music

Je mets 8 uniquement pour que toi et toute ta bande de petits nerds compreniez bien que la musique qui fait vraiment danser, c’est ce genre de trucs. L’electro, la techno, la house ne provoquent pas de fous rires ni d’érections sur la jambe. On s’amuse mille fois plus dans une soirée Erasmus que dans une soirée soi-disant branchée, et tout ça grâce à Shaggy et ses amis Sean Kingston ou Mr Vegas.

JUELZ MICHELET

Jamais j’aurais cru pouvoir aimer un disque sorti sur le label de Boys Noize tellement je déteste les « turbines » du boche. Mais je dois dire que cette succulente disco sur un lit d’electro saupoudrée de glitchs me fait plutôt envie. En plus, on a parfois l’impression que Jackson a fourni la recette et les ingrédients (compliment). Un mini-album qui va donc me faire apprécier la cuisine allemande et qui me fait dire, quand par exemple j’entends un titre comme « Lastdear », que l’electro ne suce pas tant que ça. Mais bon, je continue à préférer Shaggy en soirée.

JUELZ MICHELET

AXEL BARTSCH

Kiss

Karmarouge Records/

La Baleine

Axel Bartsch, c’est de la minimale qui lorgne vers la musique lounge pour nouveau riche du Moyen-Orient à gel et à gourmette. Pour le dire autrement, c’est le point nodal de toutes mes angoisses. J’ai enfin compris ce que devait ressentir Prométhée à l’époque où Zeus l’a fait enchaîner au mont Caucase pour qu’un aigle vienne lui dévorer le foie jusqu’à la fin des temps. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais vous voyez ce que je veux dire, et puis de toute façon je vais pas vous la faire, vous avez pigé que ça me faisait me sentir supérieur de montrer à tout le monde que j‘avais un peu de culture classique.

K-RYHME LE ROI LADURIE

Je mets 2 parce que je sais très bien que tu vas passer ça en soirée, espèce de petit connard de DJ, alors qu’on veut tous Shaggy. Combien de fois faudra-t-il le répéter ? Dois-je me balader avec un T-Shirt « I hate Berlin » pour qu’on comprenne ? C’est fatigant à la fin. Même là, à l’écouter chez moi, je me fais chier. Alors STOP.

JUELZ MICHELET

V/A

Ed Rec Vol III

Ed Banger Records/Because

Ed Banger Records est le label du légendaire Pedro Winter, ancien manager des Daft Punk, et figure incontournable du Paris branché. Emmené par le duo electro Justice, dont la rencontre s’est faite autour d’une raclette, cette bande de bidouilleurs futés incarne le renouveau de cette fameuse « French touch » que le monde entier nous envie : une musique de club foutraque et déjantée, qui fait danser les kids et sert de marqueur identitaire à toute une génération nourrie à l’Internet et à la culture pop, dont les icônes sont la chanteuse Yelle et le photographe américain Marc Cobrasnake. Autant dire que cette compilation risque de faire parler d’elle sur les réseaux sociaux tels que

MySpace

 ou

Facebook

, où les jeunes des quatre coins du monde se regroupent en une véritable tribu, en plus d’être à l’origine de nombreux débats au sein de la communauté des blogueurs.

MARTIN ROCKUPTIBLES

Witch s’est formé quand des gratteux (notablement, J. Mascis de Dinosaur Jr) et des folkeux (notablement, Kyle Thomas de Feathers) ont décidé de joindre leurs forces pour payer un tribut à la puissance intemporelle du heavy metal. Leur génial premier album ressemblait à du Black Sabbath psychédélique. Sur celui-ci, le son est plus clair et moins lourd, plus punk. Du coup, j’ai du mal à ne pas être déçu, moi qui espérais en faire ma bande-son pour mes sacrifices de vierges rousses. Mais ça reste quand même un bon album, avec des chansons magiques telles que « Eye », « Spacegod » ou « Sweet Sue ».

FERNAND BRETELLE

EMPYR

The Peaceful Riot

Sony BMG

Bon déjà eux ils peuvent être contents qu’il n’y ait pas de rubrique « Worst Title » parce que là c’était bingo, mais surtout j’ai jamais pigé tout ce punk rock à tatouages et BMX pour adolescent de banlieue résidentielle. Je veux dire, comment est-ce qu’on peut avoir autant envie de ressembler à un Australien ? Ce peuple n’a jamais rien produit à part des sports débiles et la série

Hartley, cœurs à vif

. C’est vraiment un truc qui me dépasse.

JEAN-FRANCOIS SIRINELLYVILLE