Les policiers canadiens ont peur de faire des overdoses au fentanyl pendant leurs interventions

De nombreux départements de police canadiens ont annoncé qu'ils allaient s'équiper avec du naloxone, vendu sous le nom de Narcan. Un produit qu'ils emporteront avec eux lors d'interventions qui peuvent les mettre en contact avec une drogue très puissante, le fentanyl, qui est un analgésique opioïde.

Toucher ou inhaler du fentanyl peut être fatal, même à très petite dose. C'est pour cela que des policiers du Canada portent déjà sur eux du naloxone, en aérosol. La police fédérale du pays va également distribuer des kits d'antidote à utiliser sur des personnes qui font une overdose.

Le naloxone est un antidote à l'overdose d'opioïdes. Il est utilisé par exemple par les secouristes qui doivent secourir un toxicomane mourant. Si le produit fait l'objet d'autant d'attention aujourd'hui, c'est à cause de l'arrivée du fentanyl : un opioïde synthéthique 50 fois plus fort que l'héroïne.

Lors d'une conférence de presse mardi dernier, Bob Paulson, commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (RCMP), a fortement insisté sur la dangerosité du fentanyl. « Cela se répand partout dans le pays », a déclaré Paulson dans un communiqué. « Les secouristes et le public doivent savoir que le simple fait d'être près de cette drogue peut vous rendre malade, voire pire. »

Les forces de l'ordre ont également présenté une vidéo où deux policiers racontent comment ils se sont empoisonnés après avoir à peine touché le fentanyl.

La RCMP a passé un contrat en août de près de 2 millions de dollars canadiens [1,35 million d'euros] avec Adapt Pharma Canada, le laboratoire fabriquant du Narcan.

Comme dans la vidéo diffusée par les forces de l'ordre, le détective Dan Kallen, du New Jersey, a été empoisonné lors d'une perquisition. Il a raconté son histoire à l'agence Associated Press. Avec ses collègues, il a ouvert une boîte contenant des accessoires utilisés pour consommer de la drogue. Il s'est senti très lourd. Pour lui, le responsable c'est le fentanyl.

« Ça nous a frappés d'un coup, comme des tonnes de briques », raconte-t-il. « On arrivait à peine à respirer et on a commencé à faire de la tachycardie. On tombait presque dans les pommes… Je me suis dit "Bon sang, je vais mourir". »

Dans l'État du Delaware, aux États-Unis, 23 départements de police ont eux aussi commencé à s'équiper en naloxone pour se protéger, mais également pour sauver des utilisateurs de fentanyl en état d'overdose. Les kits ont été achetés avec l'argent trouvé lors des saisies de drogue.

Selon les Centres pour le contrôle des maladies et de la prévention des États-Unis, les saisies de drogue, surtout de fentanyl, connaissent un pic depuis 2013, surtout dans les États de l'Ohio, New Hampshire et Massachussetts.

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