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On sait enfin comment se forment les flashs d'ondes radio captés dans l'espace

Pour la première fois, une équipe d’astronomes a réussi à tracer l’un des 17 flashs radio enregistrés jusqu’à aujourd’hui. Et les aliens n’y sont (encore) pour rien.

Depuis plusieurs années maintenant, les astronomes planchent sur un phénomène cosmique aussi rare que mystérieux : des paquets d'ondes radios, extrêmement brefs et intenses, captés par nos radiotélescopes sans que l'on ait la moindre idée de leur provenance ou de leur origine. Pour le moment, seuls 17 de ces « sursauts radio rapides » (pour Fast Radio Bursts, ou FRBs) ont pu être captés, et les théories concernant leur origine abondent : pulsars, étoiles à neutrons, trous noir et, comme toujours, beats émis par des antennes de communication extraterrestres. Une nouvelle étude, publiée le 25 février dans Nature, offre enfin quelques réponses quant à l'origine de ces ondes intraçables et volatiles. Et non, ce ne sont toujours pas les aliens.

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Le 18 avril 2015, le télescope de Parkes, en Australie, réussit à détecter directement l'un de ces FRB, numéroté 150418. Dans la foulée, l'alerte est donnée à différents télescopes pour essayer de retracer l'origine de ce flash, qui a libéré en une fraction de seconde autant d'énergie que notre Soleil en deux jours complets d'activité. Et ça fonctionne : une fois la trace du signal détectée, l'équipe du télescope de Parkes remonte la piste pendant six jours sur des distances monumentales et parvient à en retrouver l'origine, une galaxie elliptique située à 6 milliards d'années-lumière de notre planète. Et c'est là, en dressant le profil de cette galaxie, que les chercheurs ont pu identifier le ghetto blaster cosmique.

« Un pulsar ne vit pas très longtemps, par conséquent lorsqu'on le voit, il est toujours très jeune », explique Ewan Keane, responsable de l'étude publiée dans Nature, à Gizmodo. « Comme aucune étoile n'est en train de se former actuellement dans cette galaxie, la source ne provient probablement pas d'une jeune population stellaire. » Pour Keane, les FRB proviennent probablement de la collision de deux étoiles. Ces émissions d'ondes radios incroyablement puissantes seraient donc l'équivalent stellaire du cri de tôle froissée caractéristique d'un accident de la route, à la différence que l'énergie contenu dans ce son est absolument monstrueuse.

Comme le précise Gizmodo, l'histoire aurait pu s'arrêter là. Sauf qu'entre temps, un léger détail nommé ondes gravitationnelles est venu s'insérer dans notre définition de l'univers. « La prochaine étape, tant pour les chasseurs de FRB que d'ondes gravitationnelles », explique Keane, « sera de trouver quelque chose qui émet les deux à la fois.» Avec ces deux nouveaux outils de mesure, c'est un nouveau pan de l'astrophysique qui s'ouvre. Lorsque l'on sait que l'on ignore la composition de 96% de l'univers et qu'on ne comprend pas encore tout des 4% restant, ce n'est même pas du luxe.