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Music

Le nouveau clip interactif de Ty Segall a un trillion de versions différentes

Manipulez à l'infini l'album Manipulator.

Lorsque je ne suis pas là à vous écrire des articles, je suis designer interactif – en gros ça revient à avoir des idées et d'en faire des prototypes sur écran ou imprimante 3D. Et lorsque je ne fais ni l'un ni l'autre, il y a de grandes chances que vous me trouviez dans une cave, à boire pas mal de bières devant toutes sortes de concerts. Étrangement, aussi "punk" soit le mouvement des makers, l'opportunité de réunir les deux univers ne se présente jamais. Alors quand j'ai vu le dernier clip de Ty Segall – et même si je n'ai jamais été un immense fan de la version garage de T-Rex – je me suis dit qu'il était de mon devoir d'en parler.

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Depuis mi-aout, à peu près n'importe quelle discussion manquant d'entrain – du faubourg Saint Denis à Jules Joffrin et de chez Prune au Bar Ourcq – peut être relancée des heures durant par cette simple question : "Et toi t'en a pensé quoi du dernier Ty Segall ?" Ça ne manque pas. Certains argumenteront sur le caractère plus lisse de l'enregistrement quand d'autres en appelleront au sempiternel "nan, mais c'était mieux quand il était moins connu." Ces débats de barbus en A.P.C devront désormais compter sur un nouvel élément puisque Manipulator est désormais accompagné d'un clip qui offre à l'album un univers bien particulier.

Dirigé par Matt Yoka avec l'aide du développeur Simon Wiscombe, le clip est – comme pas mal de ses contemporains – accompagné d'une version sur site entièrement interactif. En somme, il vous est permis d'effectuer quantité de manipulations sur Manipulator. L'idée est simple : il vous suffit de cliquer sur des éléments du décor, un peu comme sur le menu d'un CD-ROM prévu pour Windows 95 – un petit coté Lo-Tech qui fait du bien dans ce monde de rapidité ultime. #TeamVirilio

Interrogé par The Creators Project, Matt Yoka explique que l'équipe s'est inspirée des fresques de la Renaissance pour le nombre incalculable de détails et de scénettes qu'elles cachent. Cependant, dans leur quête d'images, il avoue s'être un peu perdu. "Avec des amis, on s'est assis autour d'une table et on s'est mis à chercher et découper des images qui seraient susceptibles de nous intéresser dans de vieux bouquins. Personne n'était vraiment d'accord alors je leur ai juste dit de découper sans réfléchir."

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"Le résultat c'est cette espèce de stream sans fin psychédélique, que j'adore. C'était au début médiéval et Renaissance mais c'est devenu un melting-pot de plein de choses, entre illustrations de livres d'école et les catalogues des années 60 / 70. Ça a ce petit coté Terry Gilliam que je tenais à avoir comme référence."

Parmi ses combinaisons préférées, Yoka avoue être particulièrement fan de la chambre dont les murs peuvent devenir d'immenses steaks – "Comment ne pas aimer une chambre-viande". La version Youtube propose une seule des milliers de possibilités mais au final conserve l'esprit du clip.

Wiscombe a, de son coté, réellement compté le nombre de versions différentes. "Sur la première scène, il y a 19 choses sur lesquelles vous pouvez cliquer. Chacune propose plusieurs changements. Le sol a, par exemple, 13 différentes photos et 11 pour le rideau de droite. Si on applique ces chiffres aux 19 autres objets de chaque scène, on obtient quelque chose comme :  " Scène 1 - 1.67 * 10^17 = 167,000,000,000,000,000. Scène 2 - 8.7 * 10^7 = 87,000,000. Scène 3 - 6.0 * 10^11 = 600,000,000,000. Soit 3.1 * 10^31 différentes possibilités, soit à peut près six fois le nombre de bactéries sur Terre. Mais bon, on préfère ne pas y penser."

Retrouvez l'expérience sur http://ty-segall.com/manipulator/