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LE NUMÉRO D'OÙ TU REGARDES, TOI ?

Music Reviews

Des albums qu'on a adorés et d'autres sur lesquels on a vomi avant d'uriner dessus.

CASS MCCOMBS

FLUX PAVILION

HELLOGOODBYE

BLOOD ORANGE

Marciano poursuit sa destinée, c’est-à-dire devenir le Ghostface de la nouvelle décennie, ce qui implique quelques sacrifices comme parler de recettes de poisson, de téléphones portables sur écoute ou de chaussures Salvatore Ferragamo violettes, ce qui fait pas mal de contraintes pour au final ressembler à un disque d’Action Bronson en moins drôle. Mais ça va, même moi qui hais la soul, je trouve son système de référence ultra abouti, dans un délire film porno enregistré sur K7 vidéo retrouvée dans un vieux carton et dont la jaquette, vierge, porte encore une mention débile rajoutée à la main pour faire diversion au cas où les parents tomberaient dessus – genre « clips 2 rap M6 ».

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BASILE POLI

M.I.A.

Matangi

XL

Chaque album de M.I.A. confirme que notre mauvais esprit maison, ce poil à gratter jeté sur des sphères intellectuelles jugées par trop conformistes, s’acharne en fait à développer un discours à côté de la plaque, voire simplement inexistant, pour l’ensemble de la jeunesse de masse. La discographie de la pasionaria de la génération iPhone, récemment adoubée par Julian Assange, frappe par son étonnante homogénéité : toujours à peu près la même proportion de morceaux club et de chansons, et très bel équilibre entre les trucs chanmé, pas mal et moyens. Pas question de trop donner ni de trop retenir. OK pour le déchet, OK pour l’ennui, mais OK aussi pour donner une image du monde fun mais banale, finalement très identique à la vie de ses auditeurs, donc très honnête. Sa voix souvent si mignonne, seul point d’ancrage restant, marche de la même manière que la typo corps 128 pour T-shirts à message post-ironique.

UNE ÂME EN PEINE

LADY GAGA

Artpop

Interscope

Pas besoin de s’étendre sur la réaction déprimante de la critique sur cet album, puisque visiblement depuis RAM les journalistes ont l’air de vouloir parler des heures de promo et d’image pour faire pro, genre « on nous la fait pas ». Ce qu’il y a sur ce disque n’est probablement pas compréhensible par ces bouffons. En gros, les trois quarts des sons sont faits par d’obscurs Russes qui reprennent le son post-Justice en en ridiculisant tout le côté testostérone, pour mieux s’en détacher en mode camp, genre observation amusée de l’affirmation phallique intransitive – c’est Gaga et ses potes pédés qui matent un concours de zizi en faisant plein de petites blagues hyper drôles même si on les comprend pas forcément. Du coup, comme la musique est loin (et bien), il y a un truc karaoké sublimé complètement génial sur sa voix chantée et sa voix parlée (très drôle) et ses paroles – elle peut dire « My veil is protection for the gorgeousness of my face » ou faire mine de raconter ses rêves érotiques, ça passe sans problème. À part ça, les seuls invités sont T.I., Twista, Too Short et R. Kelly et ils y font tous leurs meilleurs couplets de l’année.

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MENU DÉCOUVERTE

Cette chronique est la retranscription fidèle du duo d’artistes contemporains Kaaris et Scylla lors de leur première écoute de The Entirety of Matter, de l’artiste allemand basé à Paris Kris Menace.

S : « C’est pas mal, en fait. C’est hyper déconneur ce truc néobourgeois. »

K : « Je ne sais pas trop. je crois que ce n’est vraiment pas mon genre de musique. Je préfère les rythmes plus saccadés. »

S : « Moi non plus je m’attendais pas à aimer, mais franchement, tout n’est pas à jeter. »

K : « C’est bien produit, je te l’accorde. Mais le nouvel album de Stromae aussi est bien produit. Ce n’est pas pour autant qu’il me plaît. »

S : « Bah moi j’aime bien. »

KAARIS ET SCYLLA

(PROPOS RECUEILLIS PAR MAXIME BROUSSE)

FLUX PAVILION

Freeway

Atlantic

C’est l’un des trucs les plus comiques que j’aie écouté de toute ma vie de chroniqueur musical, et sachez que j’ai à peu près tout entendu, du ghoul-gaze au groupe de Jared Leto en passant par les disques Bérengère Promotion. Mais là, c’est un autre truc, une autre vibration, un nouveau système de pensée, un totem. On pénètre dans l’esprit pas du tout torturé d’un producteur tech-step anglais, lequel aime manifestement les pâtes et GTA, et dont les morceaux provoquent la même sensation galvanisante que les cinq minutes après avoir bouffé un Big Tasty. C’est épuisant et il est impossible de mettre un Smile à un truc pareil mais sous weed et avec des potes, y’a vraiment une forte potentialité de chialer de rire si on le playliste au bon moment, genre entre un morceau hard-rock de Cypress Hill et une vidéo où Henry Rollins fait du stand-up.

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KELLY SLAUGHTER

NGUZUNGUZU
Skycell EP
Fade to Mind

Ahahahah ! C’est quoi cette merde ? De l’art contemporain ? Ahahah ! Vous êtes homosexuels ou pas ? Ah-AH-HA-A-A-AH. Et vos coupes de cheveux, pourquoi elles sont pas droites ? Vous vous prenez pas pour n’importe qui ! Pédés. Hein ? Du Nutella ? Oui, j’en mange beaucoup. Ah-ah-ah-ahah. Et la situation en Syrie ? Merde, ma vidéo Youtube est chargée ; je ne paierai pas ma facture EDF ce mois-ci non plus ! J’irai sur Égalité et Réconciliation ! Ah-ah-ahahah-ahah. Ouais !

UN BLOGUEUR

V/A

Dance Mania

Boys Noize

OK les branchés, après avoir niqué les bistrots, les bonnets et le rap, vous vous en prenez à Dance Mania, le label de Chicago house le plus emblématique et important de la musique électronique des années 1990 – ça roule. Vous invitez Bart B-More et Harvard Bass parce que visiblement, vous avez décidé de montrer à tout le monde à quel point vous vous en battiez les couilles. Cool. En plus de ça, vous foutez la cover la plus éloignée possible de l’ethos Dance Mania, on peut donc en conclure que votre volonté est celle de faire chier le plus grand nombre de puristes possible, les forcer à chialer, les pousser plus loin dans la caverne. Très bien. Je suis hyper d’accord avec vous. Laissez-les crever eux et leurs MP3 rares. Cette compile est pas mal en plus, soyez-en fiers, il y a même de fortes chances que je l’écoute une deuxième fois. FIENDRICH SNITCH

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THE RANGE
Nonfiction
Donky Pitch

Attention arnaque, ou attention projet d’art contemporain flou qui risquerait de toucher des subs d’un Frac du Grand Est : c’est un disque de « beats » qui a reçu 8,2 sur Pitchfork, le début part pas si mal dans un mode cristallin mais articulé, dans un délire de juke propre presque squarepusherienne, même si on grille vite l’étudiant en archi, et puis là où ça devient très perturbant c’est quand « ça part en drum » vers la moitié. 8,2 sur Pitchfork donc.

ÉTIENNE MINOU

S’il y a bien un truc encore plus inadmissible que de porter le T-shirt de son propre groupe sur scène, c’est de baptiser son groupe avec un nom de logiciel qui en est au moins à sa version 2.0.5. Franchement, quel crédit vous donneriez à un groupe qui s’appellerait Fruity Loops ou Traktor Duo ? Alors si en plus, ils sonnent comme une version longboard des Libertines, qu’ils appellent leur disque « couteau à beurre » et qu’ils t’emballent tout ça dans un dessin de mec qui s’ouvre le ventre pour te montrer qu’il a une vague et une bougie à l’intérieur, j’ai envie de dire que les types capables de tomber pour un truc pareil feraient tout aussi bien de regarder eux aussi à l’intérieur de leur ventre, juste pour voir s’ils y trouvent autre chose que des monticules de merde et un audiobook de Lorànt Deutsch. X-MEN BADI

UNWOUND

Kid Is Gone

Numero Group

Ça me fait franchement bizarre avec le recul, mais durant la deuxième moitié des années 1990 – de loin la pire période qui ait jamais existé pour la musique – Unwound était un des deux ou trois groupes qui ont empêché tout un tas de gamins de 16 à 25 ans de s’ouvrir le bide à coups de cutter ou de sombrer dans des conneries genre triple album des Magnetic Fields. Ça me fait bizarre, parce que – et c’est vraiment flagrant sur cette compilation, qui regroupe leurs premières démos et 45 tours – Unwound sonnait vraiment comme un mélange entre un de ces groupes de lycée en plein complexe Nirvana/Sonic Youth et un genre de Swervedriver au bord du split. Mais bon, je ne pourrai jamais dire du mal d’Unwound. Parce que 1/ ils ont sauvé la vie de tous les indie-kids de ma génération, 2/ leur bassiste était vraiment trop cool, 3/ je les ai hébergés et 4/ je leur ai mis une pile au baby-foot. Metz ou Future Of The Left auront beau faire tous les efforts qu’ils veulent, ils ne seront jamais que des clubs de badminton amateur avec des guitares à côté de ces mecs.

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ANONYMOUS DIOUF

NOBUNNY

Secret Songs

Goner

Comme je n’arrivais pas à trouver les mots pour écrire ce que cet album m’évoquait, j’ai fermé les yeux en l’écoutant et j’ai laissé défiler sur l’arrière de mes paupières le prochain film des frères Farrelly dont Secret Songs serait la bande originale, comme Jonathan Richman dans Mary à tout prix. Je ne vous gâcherai pas la surprise, mais je vous avoue que c’est le film des Farrelly que j’ai préféré depuis Fous d’Irène.

RENAULT LAPINE

THE COLTRANES
Man With the Hat EP
Hip Kid

Déjà, c’est super dur de dire du mal d’un disque qui sort sur un label appelé Hip Kid, vu que c’est à peu près le meilleur nom de label qui ait existé depuis Koko Pop, au moins. Ensuite, le premier morceau ressemble à un croisement entre Jesus Lizard et PIL mais avec le son de Hammerhead. Donc, si tu veux, c’est un peu comme quand la plus belle fille du bar vient droit sur toi, te colle un genou sur le plexus et te fait : « Mon lit. Ta bite. Ultra-violence. » Je veux dire, ça n’arrivera qu’une ou deux fois dans ta vie, et encore si t’as vraiment beaucoup de chance, alors ouvre les yeux et profite. CHARLINE SPITTERILHERMITTE

CELESTE

Animale(s)

Denovali

Derrière ce double album concept aux titres aussi évocateurs que « D’errance en inimitiés » ou « Au pied d’une bicoque peu séduisante » se cache l’histoire d’amour de deux adolescents livrés à eux-mêmes, à dix mille années-lumière du reste de la civilisation et de la supervision de leurs parents. Forcément, ça finit mal, comme le suggère le deuxième morceau du deuxième disque intitulé « Cette silhouette paumée et délabrée qui sanglote et meurt ». Comme si la menace d’une incontinence prématurée et de vergetures disgracieuses ne suffisait pas, ces Lyonnais nostalgiques de l’âge d’or de la Team Nowhere ont réussi à me donner une autre raison de craindre d’avoir des enfants. C’est dommage parce que ça pourrait presque être aussi cool que Converge, mais je crois que le neo metal français a signé son arrêt de mort dès lors qu’Enhancer s’est mis à foutre le hola sur la brèche dans un supermarché Champion.

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GOJIRATE

AVRIL LAVIGNE

S/T

Epic

J’ai regardé sur Wikipedia pour savoir depuis combien de temps Avril Lavigne me cassait les burnes avec ses Docs défoncés, son rimmel et ses petits copains moisis. Onze ans ! Depuis 2002 je la vois dans les magazines en me demandant ce qu’elle fout. Aujourd’hui elle a 29 ans et n’a pas démordu de cette image servant à la race WASP pour phagocyter toute la subversion potentielle du monde. Voilà à quoi sert Avril Lavigne. C’est un peu convenu de la barfer, mais force est de reconnaître que dans sa catégorie, Miley Cyrus a fait bien plus pour la communauté la plus merdique du monde en un seul album qu’Avril l’a fait en onze années, preuve de son inutilité manifeste.

NATHALIE KOSCIUSKO-MORISSEY

GRIZZLY BEAR
Shields: B-Sides
Warp

Salut Grizzly Bear, désolé mais j’ai pas super envie d’écouter votre disque de B-sides qui sonnent sans doute aussi propres que les morceaux que vous foutez dans vos albums et les chemises que vous portez. J’écouterai donc un seul morceau, « Listen and Wait », que vous venez de gracieusement mettre à disposition sur Youtube. Alors, OK, à la première impression je dirais : 1. des violoncelles, 2. des arpèges, 3. des murmures. À la deuxième impression, je dirais que c’est comme si je mourais d’épuisement en bordure du lac Léman après une congestion alimentaire extrêmement lente et moyennement douloureuse (les derniers mois, des coliques néphrétiques s’étaient déclarées à plusieurs reprises, provoquant nausées bénignes et écoulements sanguins). En revenant dessus, à brûle-pourpoint là, je dirais que ce disque est ridicule.

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RADIOMETH-HEAD

WHITE DENIM

Corsicana Lemonade

Downtown

J’ai d’abord cru que ce disque ne suscitait chez moi aucune réaction, avant de réaliser que plus de la moitié des morceaux me crispaient horriblement : je ressentais un frisson d’angoisse semblable à celui qui me parcourait l’échine quand je devais manger de la compote de fruits en conserve. Avec l’habitude, j’avais réussi à dépasser la peur et le dégoût et à analyser mon rejet de manière rationnelle. Ces merdes ne ressemblent pas à des fruits, elles n’ont pas le goût de fruits et je suis sûr qu’elles reviendront me hanter jusqu’à la fin de mes jours. Laissez-moi tranquille, les cerises en boîte et les musiciens du Texas.

JAY DU RETARD

THE FLAMING LIPS

Peace Sword EP

Bella Union

Il y a des groupes, tu sais à l’avance que tu ne les écouteras jamais. Les Flaming Lips pourtant, je pensais que je les écouterais un jour, surtout depuis que j’ai appris que Wayne Coyne avait réalisé un film de SF dans son jardin. Ce mec kiffe les fumigènes, les ballons et les ampoules colorées, il ne peut pas être un mauvais bougre. Et pourtant, je n’ai jamais tendu l’oreille à une seule de leurs sorties. C’est drôle de se dire, après 20 minutes d’écoute, que Peace Sword aurait dû servir de bande originale à un film de SF pour enfants avec Han Solo en rôle principal, mais c’est tout, parce qu’en réalité c’est surtout complètement long, chiant, pas drôle et même pas triste.

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ED RUDE JR.

BLOOD ORANGE

Cupid Deluxe

Domino

L’idée d’écouter tout un album de Devonte Hynes, producteur de « True » de Solange, comporte une dimension piégeuse. Le mec ne se censure pas, c’est vraiment un tube dont il assume le son au point de le décliner sur tout le disque ou presque. Pas grand-chose à dire d’autre, c’est un peu comme du Inc. en plus sportif, mieux nourri, avec des parents bienveillants sans être relou. Ça s’écoute comme du Sade, sans vraiment y ressembler – en fait ça s’écoute comme on regarde cette pochette d’un maxi de Sade où elle est couchée sur un lit avec un air moins mystérieux que d’habitude et un saxophoniste à marcel et cheveux gominés.

STUPID DELUXE

HELLOGOODBYE

Everything Is Debatable

Old Friends Records

Salut, c’est Forrest Kline, de Hellogoodbye, (ou hellogoodbye, comme vous voulez !). Tout d’abord, je voudrais remercier VICE France de me laisser écrire chez vous. J’aime beaucoup la France. Hey, c’est bizarre d’écrire pour la version française d’un magazine américain… En fait, je sais ce que je dis mais si je le relis (je te rappelle que tu m’as promis de m’en envoyer un exemplaire, dude ;)) JE NE COMPRENDRAI PAS ! Quand on y pense, c’est fou. Il paraît que l’album a bien marché ici, alors… un GRAND MERCI à chacun d’entre vous. J’espère que nous pourrons venir vous rendre visite très bientôt, mais pas trop vite, pour que je puisse apprendre plus de mots dans votre langue. Encore merci, et n’oubliez pas : respectez les animaux.

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FORREST KLINE
(TRADUCTION : MAXIME BROUSSE)

SWEARIN'

Surfin Strange

Wichita

Il y a quelque temps, j’ai lu une bande dessinée trop mignonne qui expliquait que des groupes comme Weezer, Dinosaur Jr. et à peu près tous les musiciens que vous écoutiez adolescents poussaient les gens à « un conditionnement romantique négatif amplifié », et que c’était eux qu’il fallait blâmer pour toutes vos histoires d’amour ratées ainsi que vos attentes démesurées dans la vie. Depuis que j’essaie de me départir de ce sentiment nuisible, j’ai appris à ne plus prendre le rock émotionnel trop à cœur – et c’est précisément la leçon que j’ai appliquée avec cet album de Swearin’, qui m’aurait autrefois fait regretter d’avoir abandonné mes idéaux romantiques au profit d’une vie professionnelle stable. Maintenant ça me donne juste envie de faire des cookies à la noix de pécan et d’être une meilleure personne.

DICK RIVERS CUOMO

CASS McCOMBS
Big Wheel and Others
Domino

Si Cass McCombs était un animal, il serait un ours. Si Cass McCombs était un thé, il serait subtilement parfumé. Si Cass McCombs était une odeur, ce serait celle des champs après la pluie. Si Cass McCombs était un souvenir, il faudrait le chérir. Si Cass McCombs était un plat, il serait un soufflé au fromage. Si Cass McCombs était une saison, il serait ces quelques jours où l’été cède doucement sa place à l’automne. Si Cass McCombs était un poète, il serait Cass McCombs.

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LOUIS ARAGORN

V/A

I Am the Center: Private Issue New Age Music in America 1950-1990

Light in the Attic

OK, c’est un label de diggers qui sort un truc de pressages privés ayant circulé dans les milieux new age, ça confirme donc ce que James Pants avait entamé il y a deux ans, à savoir que les mecs ont épuisé la musique noire et se sont miraculeusement convertis à la musique secrète des Blancs. C’est cool ou pas, en tout cas cette anthologie marche toute la journée, toute la nuit, c’est un best-of plein de passerelles mystiques vers des pochettes au design imprenable et des séances de méditation fondées sur l’idée de pinceau intérieur. Un des morceaux les plus grisants est fait par une certaine Constance Domby et j’ai même pas rigolé en écrivant son nom de famille tellement sa musique avait neutralisé mon ego.

TRINITÉ D’ESTIENNE D’ORVES

DEO & Z-MAN

No Bullshit

Hafendisko

Ça fait chier. Avec des noms pareils je pensais pouvoir m’attendre à un disque de shitheads déconneurs qui passent leurs journées à écouter Afroman et à fumer des digéspliffs en rematant les meilleures scènes de Pineapple Express, mais je me suis finalement retrouvée avec deux frères hambourgeois vraisemblablement tombés dans une marmite de ritalo disco à la naissance et qui décrivent leurs morceaux comme « une recherche sur la musique électronique contemporaine ». La dernière fois que je me suis sentie aussi arnaquée, c’était quand j’ai ouvert un paquet de chips Tyrells de 150 g qui contenait 90 % d’azote gazeux et 10 % de miettes.

JB WIZZ KHALIFA

ARCADE FIRE

Reflektor

Merge

J’ai toujours éprouvé une profonde sympathie pour le groupe Arcade Fire, à défaut d’aimer leur musique. La dernière fois que j’ai eu affaire à eux, ils avaient sorti un clip interactif en HTML5 qui avait pour particularité de se dérouler dans la ville natale de la personne qui le visionnait. J’avais constaté avec tristesse que la charmante petite bourgade du Maine-et-Loire que j’avais laissée derrière moi était désormais ravagée par des travaux interminables. Bref, je n’ai jamais réussi à leur en vouloir et j’impute cette clémence au fait qu’ils viennent du Québec, province où les adultes s’excusent quand on les bouscule. Désireuse de déterminer s’il existait bien une corrélation entre la gentillesse des Canadiens et la présence de truites arc-en-ciel dans leurs lacs paisibles, j’ai passé une heure à faire des recherches avant de me rendre compte que l’album était déjà terminé, sans avoir suscité en moi la moindre gêne. Ce sera donc un Smile pour cette fois-ci, mes petits chums.

HAYDÉE CHRISTENSEN