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Les Bad Sports s'en foutent du sport et de Henry Rollins

Les punks sont toujours dans une condition physique déplorable.

À l'inverse des zonards chiants sapés comme s'ils sortaient du squat des Exploited, quelques groupes arrivent tant bien que mal à conserver la flamme de la musique la plus conne du monde, le punk-rock. Les Bad Sports font partie de ceux-là.

La vague des noms de groupe en « The » a cédé sa place à celle des noms de groupes crétins. Les Bad Sports appartiennent à la même famille que les Personal and The Pizzas, que j'ai interviewés le mois dernier ici-même. Mais là où les pizzaïolos du New Jersey étaient une bande d'ivrognes chargés au pepperoni et à la bière bon marché, les Bad Sports font figure d'héritiers de la meilleure tradition punk-pop américaine – pensez Real Kids, Ramones et Nerves et vous avez une idée du son produit par ces trois Texans de Denton.

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Le Texas étant sûrement l’État le plus viril de tous les États-Unis, il n'est pas étonnant que le groupe soit signé chez Dirtnap, où ils ont sorti leur dernier album Kings of The Weekend. On a décidé d'aller leur poser deux, trois questions à propos du sport et du fait de faire des pompes en crachant, pensant qu'ils aimaient bien mettre leurs corps d'homme à l'épreuve. Apparemment, ils n'en ont rien à foutre.

VICE : Il n'y a pas beaucoup de groupes de punk à Denton. Vous avez commencé par jouer du cowpunk avant de monter Bad Sports ?

Daniel, frontman : On vient du Texas, mais la seule ville où on arrive à peu près à jouer, c'est Austin. Et non, on a jamais été des grands fans de cowpunk. On a tous grandi en écoutant du punk rock et du rock'n'roll, pas du cowpunk et tous ces autres trucs de rednecks.

Vous revenez juste d'une tournée à Porto Rico. Comment avez-vous eu l'opportunité de jouer là-bas ?

Nos potes qui jouent dans Davila 666 ont passé des années à nous demander de venir jouer chez eux, et on déclinait à chaque fois. Cette année, on a quand même fini par accepter et dire « oui ».

Ouais.                                                                                                                                                    

On a seulement fait deux concerts, un de chaque côté de l'île. Mais on a pu se dorer la pilule sur de super plages, boire de la bière à la pisse, manger de la glace à la pizza et apprendre les arts martiaux grâce à notre pote Koki.

Cool. Est-ce que cette tournée avait une signification politique particulière ou c'était juste pour déconner ?

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On ne connaît rien à la politique ; tout ce qu'on veut, c'est se marrer.

J'ai remarqué que votre dernier album, Kings of the Weekend, avait un son plus lourd que le premier – vous seriez pas en train de tourner hardcore, des fois ?

Je ne crois pas. Pour être franc, on trouve que Kings of the Weekend est même beaucoup plus pop que notre premier album. On l'a juste mieux enregistré pour qu'il ait un son plus complet, plus « plein ». On se disait que pour notre troisième album, plutôt que du hardcore, on se lancerait bien dans le prog-rock.

Ah, ah. J'ai vu que faisiez une tournée en Europe en ce moment, mais aucune date n'est prévue en France malheureusement.

Ouais, on joue dans un festival à Stockholm, le Whole Lotta Midsommer Fest, ou un truc comme ça, qui a lieu en ce moment. On fera une tournée complète en Europe quand on aura décidé si vous le méritez ou non – envoyez-nous des cadeaux et on réfléchira enfin à nous ramener pour de vrai.

Bad Sports c'est quand même un nom assez chelou pour un groupe de punk. Vous êtes si nuls que ça en sports ?

En fait, on est plutôt bons en sport. On est beaux-gosses tous les trois et en super santé. On est bons dans tout ce qu'on fait. On s'appelle Bad Sports parce qu'on pète les plombs quand on a pas ce qu'on veut.

Je suis sûr que vous détestiez les cours d'EPS au lycée.

Ce dont je suis sûr, c'est que je n'étais pas dans la meilleure forme de ma vie au lycée. Je rêvais de savoir courir et d'avoir le courage de soulever des haltères. Ce que je n'ai jamais fait. Je me souviens qu'Orvile [bassiste du groupe, NDLR] était un vrai culturiste à l'époque, et en ce moment Greg [batteur] essaie de le devenir lui aussi.

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À Denton, je suppose que vous avez déjà dû vous faire emmerder par les jocks de l'équipe de foot du lycée.

Pire ! Ce n'était pas juste les footballeurs qui nous emmerdaient, tous les connards du lycée s'y mettaient. Mais maintenant on se fout bien de leurs gueules, parce que je suis sûr qu'ils sont devenus des gros porcs coincés dans leur job de merde alors que nous, on voyage partout dans le monde – et on doit même se taper des interviews pour des semi-magazines culturels genre VICE.

Un morceau sur votre premier disque s'appelle « Last Cigarette ». Vous vous souciez vraiment de votre santé ?

Bien sûr que oui. On veut garder notre belle gueule pour au moins les 50 années à venir.

Et genre, devenir straight-edge ?

Je ne bois pas et je ne fume pas non plus. Mais je m'adonne quand même à la drogue, quand j'ai le temps. Là je suis vraiment à fond sur les Bath salts, mais avant je prenais un peu de « cheese » et du K2. Bon je ne suis pas sûr que ça parle beaucoup à notre public français, mais ils n'ont qu'à utiliser ce truc qui s'appelle Google qu'on a aux États-Unis.

Je vois ce que c'est, ouais. Ça vous arrive de boire ces boissons énergisantes pour bros à cheveux en pics ?

Avant je buvais beaucoup de ces trucs mais j'ai dû arrêter parce que ça irritait mes intestins – déjà irritables – de petite frappe. Maintenant je ne bois plus que du café et du Arnold Palmers, ce truc horrible à base de thé glacé et de limonade.

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Quel est le sport que vous détestez le plus ? Je pensais au lacrosse parce que ça a l'air d'être vraiment pénible et violent – mais c'est juste mon opinion, hein.

Tous les sports du monde sont chiants. Le seul truc que je suis un peu, c'est la lutte greco-romaine professionnelle.

Et qu'est-ce que tu penses d'Henry Rollins, aujourd'hui ridiculement musclé, qui prône une alimentation saine et le fait de faire de l'exercice pour rester en « bonne santé » ?

Qui en a encore quelque chose à faire des trucs que dit Rollins ? Je vais vous raconter un vrai truc sur Rollins. Un jour, le mec s'est pointé dans le disquaire où je bosse. Il est allé directement voir les disques sans dire bonjour, il a maté la section « B » des bacs puis la section « R » pour vérifier si on avait du Black Flag et du Rollins Band. Il s'est retourné et s'est barré sans rien dire. Autant te dire que je le voyais plus musclé.

Hier, les Miami Heat ont gagné le titre NBA 2012 contre le Thunder d'Oklahoma City. Vous voyez qui pour l'an prochain ?

Sérieux, aucune idée. Parfois Orville porte un maillot des San Antonio Spurs qu'il a récupéré il y a super longtemps dans une voiture où il avait dormi, et depuis, il s'en sert comme d'un porte-bonheur. Je crois que je vais faire comme lui et dire que ce sont les Spurs qui vont gagner.

Quelques morceaux SPORT à écouter en lisant cette interview

The Kids - Don't Wanna Be a Fat Boy

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Eddy Current Suppression Ring – Get Up Morning

The Spits – Sk8

Career Suicide – Cherry Beach

The Misfits – Nike a Go Go

Personal and the Pizzas – Diet, Crime and Deliquency

Brutal Knights – The Perfect Buffet

Minor Threat – Straight Edge

Bad Sports – Wont Let You Win

Teengenrate – Let's Get Hurt

Nobunny – I Can't Stop

New Bomb Turks – Action

Sham 69 – Hersham Boys

Hard Skin – Beer and Fags

Les Olivensteins – Fier de ne rien faire

The Briefs – Lifestyle of the Truly Lazy

The Reatards – Puke on You

La Peste – Better off Dead

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