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Drogue

Les douaniers américains continueront de refouler à la frontière les fumeurs de cannabis canadiens après la légalisation

Un cadre du service des douanes des États-Unis a de mauvaises nouvelles, y compris pour les employés de l’industrie du cannabis.
Passport photo via Flickr user Ritu Ashrafi, joint photo via KENZO TRIBOUILLARD/AFP/Getty Images

Cet article a d'abord été publié sur VICE Canada.

Si vous espériez que les douaniers américains allaient cesser de menotter, interroger et interdire de séjour à vie des Canadiens qui fument du cannabis une fois que ce sera légal de ce côté-ci de la frontière, mauvaises nouvelles.

Un cadre qui supervise le Service des douanes des États-Unis à la frontière canado-américaine a confirmé qu’un Canadien qui admet avoir déjà consommé du cannabis sera toujours interdit de séjour aux États-Unis à vie, et ce, en dépit de la légalisation.

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Todd Owen, adjoint au commissaire principal des opérations sur le terrain du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, a affirmé à Politico hier que les employés et investisseurs de l’industrie du cannabis peuvent aussi s’attendre à se voir interdits de séjour à vie.

« Si vous travaillez pour l’industrie, c’est un motif d’inadmissibilité », a déclaré Todd Owen par voie de communiqué. Bien que plusieurs États aient voté pour la légalisation du cannabis au cours de la dernière décennie, il s’agit toujours d’une substance illégale en vertu de la loi fédérale américaine.

Les avocats spécialisés en immigration se préparent déjà à un « raz-de-marée » de Canadiens interdits de séjour aux États-Unis après la légalisation du cannabis, le 17 octobre.

L’an dernier, le secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique du Canada a recommandé aux Canadiens « d’être honnêtes et de dire la vérité ». Mais la vérité a de lourdes conséquences pour de nombreux Canadiens, dont le compositeur Alan Ranta, qui a raconté à VICE avoir été menotté et interrogé sur sa consommation de cannabis à la frontière américaine en juillet 2016.

« On voulait aller dans l’État de Washington, où le pot est légal, a-t-il dit. Ça ne m’a pas semblé être un problème. »

Todd Owen a ajouté que les douaniers américains demanderont aux Canadiens s’ils ont déjà consommé du cannabis s’ils voient une bonne raison de le soupçonner. Dans le cas d’Alan Ranta, le douanier a appris qu’il se rendait à un festival de musique et a vu une petite bourse sur laquelle il était écrit « weed money » (« argent pour le cannabis »).

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« Nos agents ne vont pas systématiquement demander aux gens s’ils ont déjà consommé du cannabis, mais, si d’autres questions y conduisent ou s’il y a une odeur en provenance du véhicule, ils pourraient le demander », lit-on dans le communiqué.

Les douaniers américains sont autorisés à fouiller un véhicule et les appareils électroniques pour trouver un élément de preuve de consommation. « Si vous avez menti, c’est une déclaration frauduleuse, ce qui entraîne une interdiction de séjour à vie », rappelle Todd Owen.

Les Canadiens interdits de séjour aux États-Unis à vie ont la possibilité de demander une exemption, au coût de 585 $. Le traitement de la demande prend des mois et elle est accordée à la discrétion du Service des douanes.

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Alan Ranta, pour qui l’entrée aux États-Unis ne valait pas ce prix, s’en passera donc. À partir du 17 octobre, on ne risque pas de se tromper en présumant qu’il y en aura d’autres.

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