Reviews

CAJUN DANCE PARTY

MINITEL ROSE

SAVIOURS

¡FORWARD, RUSSIA!

Trae ou une autre idée du bon goût texan, ça pourrait être une bonne idée d’introduction pour cette tape rétrospective des derniers tubes de l’homme de Houston. Quand on est propriétaire d’une structure qui a pour nom Assholes By Nature, il est facile de prétendre chier sur toute concurrence. Mais quand on débarque avec un produit aussi solide, ce n’est plus une provocation, ça devient juste une évidence.

JIMMMY MORE HELL

BIG MOE

Unfinished Business

Koch Records

À Houston, la ville des grillz et du sizzurp, l’année 2007 fut plus que morose. Un mois avant que Pimp C ne se mette

high

 à jamais au purple drink, Gros Moe passait l’arme à gauche. Officiellement à cause d’une attaque, officieusement parce que le bougre avait beaucoup trop tiré sur la corde. On a donc ici tous les morceaux qu’il a faits avant sa mort. C’est un peu n’importe quoi, ça ne parle que de défonce, il n’y a pas un seul morceau sans featuring, et ça tue n’importe quel album qui sort aujourd’hui.

FRÉDÉRIC NOUNOUSS

SENO

Paradis Artificiel

187 Productions

Alors que durant tant d’années, le rap français influencé par les sirènes hurlantes californiennes était complètement marginal, aujourd’hui c’est le seul qui propose encore des choses croustillantes à se mettre sous la dent. Membre des Sales Blancs, Seno fait une sorte de G-Funk hyper bien, où il revendique le fait d’être un loser, d’être sensible et d’aimer boire de l’alcool. Vu comme ça, on pourrait croire à un piteux essai emocore, pourtant c’est juste le meilleur album rap du mois.

JIMMMY MORE HELL

Vous vous êtes déjà demandé pourquoi Joe le gros n’avait pas pondu un seul bon album depuis 10 ans ? Non. Nous non plus. On ne se pose pas la question parce que tout le monde s’en fout, plus personne ne veut aduler un rappeur qui ressemble à un mélange entre Dominique Farrugia et un vendeur de tacos, c’est dur mais c’est comme ça. Ah, et si vous connaissiez déja « Drop », pas besoin de prêter attention au reste.

FRÉDÉRIC NOUNOUSS

WEBBIE

Savage Life 2

Asylum Records

Quand on a sorti un premier album complètement génial, composé à 90 % de tubes et à 10 % de stupidité pure, on se dit qu’il est plutôt tendu de faire aussi bien deux ans et demi après. Surtout si on a le toupet de l’appeler exactement pareil avec un 2 derrière. Évidemment, le mec se vautre en beauté. Et d’un coup, on se dit presque que si on aimait Webbie c’était peut être juste à cause de son pote Lil’ Boosie, aussi con que lui, mais qui continue à faire des bons morceaux.

FRÉDÉRIC NOUNOUSS

KERY JAMES

À l’Ombre Du Show Business

Warner Music France

Vous aussi, vous avez aimé Ideal J plus que tout, vous aussi vous pensez que Kery James est devenu une sorte de spectre musulman un peu foireux, et vous aussi, vous vous attendiez à ce que cet album soit celui du grand renouveau d’un des plus grand MC’s français de tous les temps ? Vous aviez tout juste, jusqu’à la dernière question, à part si vous êtes fan de Grand Corps Malade, donc gay, par extension.

JIMMMY MORE HELL

La musique d’inspiration cosmique est à la mode en ce moment. Cela ne va pas nous empêcher d’apprécier cet excellent mix disco-rock, compilé par Daniele Baldelli, DJ légendaire du mythique club Cosmic, et par Marco Dionigi, DJ moins légendaire du moins mythique club Alter Ego. Je connais aucun des titres de cette compil et j’ai pas envie de faire semblant en cherchant des infos sur Internet comme je viens de le faire pour rédiger cette intro, mais faites-moi confiance, ça tue.

COLONEL TAMERE

MATMOS

Supreme balloon

Matador/Beggars

On dirait du Teamtendo remixé par St. Germain dans une machine à laver. Ils ont probablement pour ambition de réaliser la BO du prochain Dupieux alors qu’on sait pertinemment qu’ils vont produire la musique d’accueil du musée d’art contemporain de Châteauroux. Je profite de la centaine de signes qu’il me reste pour signaler à ces joyeux dépressifs qu’un remix tetris d’un menuet, c’est pas un « concept trop disruptif » c’est juste une idée à la con de mecs de la FEMIS.

MARCO POLIO

MINITEL ROSE

The French Machine

Futur 2007/La-Baleine

Je pense que Minitel Rose est un groupe fantôme inventé par le Ministère de l’Éducation nationale afin de permettre aux jeunes de province de prendre la mesure du danger que peut représenter l’Internet pour eux, parce que je peux pas croire qu’un groupe qui pille aussi allégrement l’esthétique « nerd printemps-été 2005 », qui se vante d’être playlisté par Ariel Wizman et qui mise toute sa promo sur le fait d’avoir une page Virb existe pour de vrai.

FELIX ATARI

Allez, celle-là elle est tellement facile que je vous la laisse pour vous entraîner à la maison. Je vous donne quand même des mots clés pour vous aider, genre « electronica », « lesbiennes », « graphisme », et « chanson pleine d’ironie sur les désagréments occasionnés par une visite chez l’ophtalmo », et avec ça vous devriez pouvoir vous débrouiller. Envoyez vos chroniques à

Vice

, les meilleures seront récompensées par un exemplaire dédicacé du premier maxi de Baker Wardlaw (ouais celle-là elle est pour ceux qui suivent).

FELIX ATARI

MIDNIGHT JUGGERNAUTS

Dystopia

Siberia records/Capitol records

Reprenons l’opinion de Teki Latex, selon laquelle ils font du « rock braxien », parce que c’est vrai. En gros, pensez à une batterie lourde, à une basse qui rebondit, à des synthés atmosphériques et de la guitare, et une image mentale d’un Australien à mèche se formera dans vos cerveaux de jeunes Parisiens à mèche. C’est vraiment un bon album, varié dans la forme mais cohérent dans le son, où coexistent des chansons

dancefloor

 et d’autres plus planantes. Le problème, c’est qu’avec les maxis et les tracks qui circulent sur Internet, on connaît pratiquement tous les morceaux. Au final, on a un super best of.

CHARLES MOREASS

DRAGONS

Here are the roses

Ohm recordings/ Differ-ant

Un disque electro-rock froid comme de la coldwave, voilà qui va plaire à mon prof d’éco qui s’habille tout en noir, porte des rangers, des bretelles et une coupe de néo-nazi. Autant vous dire qu’on se marre pas tellement en cours. Libre à vous d’en tirer les conséquences pour ce disque.

FAFOULEK

J’avais découvert ¡Forward Russia! avec le single « Thirteen/Fourteen ». À l’époque je trouvais que ça ressemblait à Test Icicles (que je renommais, avec humour, Test Icules) en moins bordélique, et en mieux finalement. Mais là je dois dire que ça me tape un peu sur le système, la batterie rapide, les guitares aiguës, sans compter que la voix du mec est insupportable : on dirait qu’il est en pleine crise urinaire. J’ai l’impression qu’ils font tout le temps pareil, mais en moins bien qu’avant (où est passé le synthé fou de « Thirteen » ?). En gros, ça va bien le temps d’un single mais sur tout un album ça devient vite relou.

CHARLES MOREASS

CAJUN DANCE PARTY

The colourful life

XL recordings

Du stoner métal qui s’assume totalement puisqu’il y a une chanson dans le CD qui s’appelle « Narcotic sea », et dont le clip décrit la façon dont ces preux métalleux partent en quête d’une contrée lointaine bordée d’un océan où ils pourront enfin découvrir les pouvoirs magiques de la skunk bleue. Un deuxième album pas mal qui plaira donc aux mecs qui font des trous de boulettes dans leur chemise de bûcheron. Cependant, les personnes qui ne portent pas de rouflaquettes regretteront la monotonie de l’ensemble.

COLONEL TAMERE

Je pourrais me contenter de recopier nos chroniques sur Los Campesinos, tellement les mêmes réflexions s’appliquent à Cajun Dance Party, en convoquant le champ lexical du vitalisme et en ajoutant : «

 C’est encore mieux.

 » Vous savez quoi ? C’est le genre de rock dansant qui me donne envie d’être à la prochaine soirée Le Rade et de m’enfiler 7 pintes avant d’acter comme un total idiot et de raconter tellement de conneries que j’aurai honte ensuite. Mais c’est ça québon.

FAB FOUR <