FYI.

This story is over 5 years old.

LE NUMÉRO « LE MONDE VOUS HAIT »

Music reviews

Depuis que Big Meetch a embauché French, Maybach Music est officiellement composé des 12 rappeurs les plus cons basés sur la planète Terre. C’est genre, la sélection pour la Dream Team des J.O. de ’92, sans Christan Laettner et avec plus d’obèses.

THE FEELING OF LOVE

SET & MATCH

ORVALD CARLOS SIBELIUS

IGGY AND THE STOOGES

Qui êtes-vous, les rappeurs conscients ? Ça fait 15 (20 ?) ans que vous nous tournez autour, que vous tournez sur vous-mêmes à la manière d’une toupie, que vous nous forcez à entendre vos revendications – refuser le gangsta rap, céder sa place assise aux personnes âgées, respecter les panneaux de signalisation – mais pourtant, à part une quantité significative de bonnets épais couleur Balisto, vous n’avez rien laissé à l’humanité. Vous gardez tout pour vous. Vous avez tenu secret votre monde fait de cigarettes roulées, de consoles de jeux et de clients torrent frauduleux pour votre cercle privé de DJs caucasiens et de meufs hispaniques dont le clitoris percé est surmonté d’un bijou phosphorescent. Évidemment, lorsqu’on jette un œil à ce que vous foutiez pendant qu’on bossait, on a du mal à ne pas faire une grimace de mécontentement. KELLY SLAUGHTER

Publicité

QUASIMOTO

Yessir Whatever

Stones Throw

La dernière fois que j’ai écouté Quasimoto, j’étais en seconde et je me souviens que j’avais trouvé ça assez chiant, préférant de loin des disques d’indie rap encore plus chiants, type Big Juss. Aujourd’hui, j’ai écouté 1 500 albums de plus, ai perdu ma virginité et dois faire avec d’autres responsabilités que celles de mener à bien mon projet de TPE – celui-là même intitulé « La place de l’artiste dans la société : l’exemple d’Andy Warhol ». Pourtant, même si environ 96 % des choses ont changé depuis 2002, l’une d’entre elles perdure ; je trouve Quasimoto, l’alter ego rigolo de Madlib, toujours aussi chiant. Pas de quoi mettre un smiley nauséeux bien sûr, mais, ouais, c’est juste « pas mal », comme un épisode de It’s Always Sunny in Philadelphia ou se faire sucer.

EDITOR-IN-BRIEF

FRENCH MONTANA

Excuse My French

Bad Boy/Maybach Music Group

Depuis que Big Meetch a embauché French, Maybach Music est officiellement composé des 12 rappeurs les plus cons basés sur la planète Terre. C’est genre, la sélection pour la Dream Team des J.O. de ’92, sans Christan Laettner et avec plus d’obèses. Parfois quand je ferme les yeux sur mon lit, je me demande ; que font tous ces mecs quand ils se donnent rendez-vous ? Est-ce qu’ils commentent CNN en se marrant ? Décapsulent-ils leurs bières avec des ouvre-bouteilles ou ont-ils des stagiaires pour ça ? De quoi dépend la couleur de leur prochaine voiture ? Pour l’heure, on ne peut qu’établir de vagues suppositions en écoutant cet album qui devrait devenir platine dans deux mois et qui, s’il s’arrêtait au 6e morceau, serait le disque de la décennie. JIMMY MORE HELL

Publicité

BIG K.R.I.T.

King Remembered in Time

Mixtape

Ouais salut Big K.R.I.T., alors pourquoi pas le coup de relancer en scred la mode des instrus avec des samples bien graineux, perso ça peut me mettre bien, t’invites 9th Wonder allez, OK, mais pas la peine d’en rajouter non plus avec ta voix sympa et chaude, genre t’as des trucs à dire à propos d’un sujet qui te tient à cœur. Tu es chiant, ta meuf te le dit pas car elle est amoureuse de toi, mais tu fais vraiment ramasser tout le monde. Et c’est pas Future en pilotage automatique sur un track d’une minute qui va remonter le moral des gens.

SAUCE BOULONNAISE

Alors c’est ça, maintenant journaliste musical ça veut dire mater sur YouTube des gamines lookées comme Eléonore Klar en 1991 qui chantent sur des instrus de Jackson et Art of Noise ? OK, bref, le disque fonctionne, même si pas tout le temps, en tout cas le délire FM illisible marche très bien en tant que non-concept effectif. ASSIETTE FALAFAIL

TRENTEMOLLER
Never Stop Running
In My Room

J’ai tendance à faire la gueule quand je reçois un CD dans une pochette plastique avec un simple communiqué de presse imprimé en A4 plié à l’arrache et fourré dedans à la manière d’une missive, sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi puisque dans tous les cas, ce CD va finir avec les autres, quelque part entre la poussière de mon bureau et celle de ma bibliothèque. En revanche, j’ai adoré écouter en boucle les trois mêmes morceaux en différentes versions (l’original, l’instru et le radio edit). Au bout d’un moment, je me demandais même quand les paroles allaient débuter sur la version instrumentale, et je décelais les nuances un peu plus à chaque écoute. Et puis, la dernière fois que j’ai tenu un CD qui contenait trois fois le même track, c’était le single de Charly et Lulu dans lequel ils se demandaient à quoi ressemblerait l’Internet.

Publicité

LIL’ BUB SPENCER

GEORGE ISSAKIDIS
Karezza
Kill The DJ

Difficile de parler normalement d’un disque dont la seule vocation est de dissoudre votre ego, de concilier profondeur métaphysique et culture du plaisir infini, en bref, d’envisager la musique électronique comme un outil de transe thérapeutique. Simplement, depuis 1995, George Issakidis ne sait pas faire autre chose que des morceaux géniaux et incapables de s’user. Il mixe trop rarement mais quand il s’y met il se transforme en putain de chaman sous MD auto généré qui ressemble en même temps à un pâtre de la Grèce antique très porté sur les chemises tunisiennes. ÉTIENNE MINOU

VARIOUS ARTISTS
After Dark 2
Italians Do It Better

Yo yo yo, une nouvelle compilation Italians Do It Better ?!

Say what ?

Comme à l’accoutumée, cette nouvelle galette fait figure de pépite à recommander à tous les partisans de l’internationale hip-hop ; une aventure plus qu’un disque, qui signe la rencontre de plusieurs MC’s internationaux surpris en flagrant délit de joute verbale sur des samples poussiéreux de funk dénichés çà et là au hasard des rencontres – à noter, l’apparition de scratches décisifs qui plairont à tous les heads dont le cœur bat à 90 bpm.

Nah mean ?

Je décerne cinq micros à cet effort qui renoue –

it’s been a long time !

– avec l’esprit originel de la culture urbaine. Musicalement vôtre, votre dévoué–

OILIVIER CACHIN

SET & MATCH

Tudo Bem

Publicité

Atmosphériques

Quelqu’un – appelons-le Julio – a déposé nonchalamment ce CD sur mon bureau en lâchant, de cet air détaché qui n’appartient qu’aux vacanciers : « Ciao a tutti, je me barre en Italie, quatre jours sous le soleil de Firenze ! » Cette personne avait ajouté à demi-mot, en me regardant dans les yeux : « Tudo Bem ! » Avant que je puisse lui faire remarquer qu’il devrait mettre à profit les huit heures de route afin de réviser les bases de la langue italienne, les coups de klaxons qui venaient de l’extérieur du bureau l’ont rappelé à sa réalité et il s’est évanoui. C’est trois jours plus tard, au volant d’un break V6 conduite à droite, que j’ai réalisé mon erreur et celle de Set & Match : j’avais mal interprété les derniers mots que m’avait soufflés cet ironiste de supérieur hiérarchique. Quant au groupe qui a produit ces quelques morceaux et choisi ce titre, ils ont commis une erreur bien plus grave et risquent d’être tôt ou tard accusés de publicité mensongère.

CÉCILE DU FLOW

THE FEELING OF LOVE

Reward Your Grace

Born Bad

CÜLO

My Life Sucks and I Could Care Less

Deranged Records

Il y avait ce dicton au lycée, qui avait l’air d’un savoir ancestral doublé d’une vérité absolue, et qui disait : « Si tu sais pourquoi tu aimes une personne, c’est que tu ne l’aimes pas vraiment. » Ça me faisait vachement flipper parce que j’étais moi-même très amoureux d’une fille et que je savais ce qui me plaisait chez elle, même si je n’avais aucune envie de l’expliquer à qui que ce soit. La dernière fois que je l’ai vue, son mec musclé portait un tee-shirt Mickey, mais ça ne m’a pas empêché de me souvenir de toutes ces raisons. Si dans quelques années, je n’aimais plus cet album, plutôt que de me demander ce qui m’a pris de l’écouter en boucle pendant des semaines, je pense qu’il en sera de même. Je repenserai avec nostalgie à ces quelques journées grises de mai où je dodelinais de la tête une bière à la main. DOMINIQUE POPCAAN

Publicité

Si je comprends bien, en 2013, le monde est devenu tellement débile que les disques qui traitent du passage à l’âge adulte de manière pertinente ne sont plus des artefacts indie pop soyeux tissé dans un alliage de velours et de mousseline, mais du hardcore 100 % pur haine ? Je sais pas trop ce que ça veut dire à propos de notre société, mais je sais que ça va pas faire plaisir à mes parents quand je vais leur annoncer que j’ai encore passé un mois à picoler dans mon canapé en attendant le RSA au lieu de me lever pour aller cotiser. RAGGASONIC YOUTH

WOE

Withdrawal

Candlelight

KREMLIN

Drunk In The Gulag

Hardware

Cet album avait l’air OK pour du black metal de branchés, mais au bout de ces 43 minutes d’agression sonore, force est de constater qu’on est ici plus près des petits orcs inoffensifs en plastique pour stratèges de la saga Warhammer que de Norvégiens vengeurs chiant tous azimuts sur l’histoire de la chrétienté. Je comptais être magnanime et laisser passer leur puissance de destruction mal maîtrisée, mais faut pas déconner, là ça tabasse trop, trop fort et ça fait trop mal au crâne pour déclencher un quelconque sentiment de pitié, même au plus profond de mon être.

THIN LIZZY McGUIRE

D‘habitude c’est pas trop mon genre de râler contre la France, mais depuis qu’on m’a forcé à écouter le groupe FAUVE, j’ai plus qu’une envie, c’est de tracer à Toronto et de monter, comme les mecs de Kremlin, un groupe de hardcore lo-fi sans originalité dans un garage pérave pour pouvoir vivre comme dans Clerks, d’amour et de bière tiède. Sérieux, ce plan de carrière reste 1 000 fois mieux que chouiner dans un rade de la rue du Faubourg Saint-Denis qui sert les pintes à 8 euros et les rates à 15. Ah et, pour revenir au groupe FAUVE – sachez que je me suis battu contre un ami à moi qui osait dire que vous n’étiez pas pires que les Nazis. HAÏLÉ SYLLASIÉ 1er DU NOM

Publicité

IGGY AND THE STOOGES

Ready to Die

Fat Possum

Big up à tous les vioques, vous pouvez remercier Iggy Pop de vous faire croire que vous n’êtes pas encore morts, mais imaginez-vous à 20 ans découvrant les Stooges et le MC5 chez votre disquaire de province et vous disant que votre daron est encore en train d’écouter Charles Trenet. Eh bien, sachez que c’est avec autant de mépris qu’un mec à peu près à l’heure aujourd’hui vous toisera quand vous essaierez de le convaincre que cet album est bien. Le pire dans tout ça, c’est que cet album n’est pas complètement pourri, mais putain, c’est pas possible d’adhérer à ce système, désolé Iggy. Ce BARF n’a rien de perso. C’est un BARF à la gueule du système.

CHARLES TRAÎNÉE

DEERHUNTER
Monomania
4AD

C’est devenu presque inutile d’énumérer les arguments qui visent à démonter la suprématie de la ville d’Atlanta sur le reste du monde : en plus d’avoir vu naître les meilleurs groupes de la Terre, elle est renée de ses cendres après avoir été entièrement brûlée sous les ordres d’un général unioniste et a élu un maire noir près de quarante ans avant que Barack Obama ne vienne vassaliser toute l’Amérique à coups de mugs sérigraphiés, au moment même où Toulouse – sa ville jumelle – faisait de la saucisse sa plus grande spécialité. Cet album est tellement bien qu’il me donne envie de faire une liste de choses à faire avant de mourir et d’en rayer trois ou quatre mentions. DJ FALCON PUNCH

Publicité

NO JOY

Wait to Pleasure

Mexican Summer

En choisissant ce nom d’album, je ne sais pas si ces filles ont voulu faire référence à cette leçon de philosophie pétée qui suggère qu’il est préférable d’attendre longtemps avant de satisfaire ses désirs parce que c’est la forme de jouissance la plus exquise qui existe sur Terre, mais elles me font beaucoup moins penser à Rousseau qu’aux All Saints période « Pure Shores » ou à Alyssa Milano quand son nombril était orné d’un piercing en forme de salamandre – et sachez que ça me va parfaitement, les filles ! SANDRA BOLLOCKS

GUIDED BY VOICES

English Little League

Fire Records

Allô la terre, ici Mars. Ouais bon, depuis le temps que vous nous envoyez vos rebuts musicaux sous prétexte que tous vos bars indie pop ont fermé, il serait temps qu’on vous dise qu’ici aussi, on a plus trop de bars où boire de la bière en rigolant avec des stagiaires et des SR un peu guindées qui ne se laissent jamais piner et préfèrent, souvent, se faire piner en Angleterre. D’ailleurs on se fait un peu chier, et le taux de reproduction a commencé à chuter dangereusement. De fait, on s’en bat un peu les couilles que vous nous envoyiez de la musique qu’on écoutait déjà y a 20 ans, mais sachez quand même que la thune allouée à notre mission nous interdit de nous racheter une nouvelle platine CD et qu’on a niqué la nôtre à la dernière fête du comité d’entreprise. Ça vous fera peut-être réfléchir à deux fois la prochaine fois que vous nous enverrez les produits manufacturés dont personne n’a besoin sur Terre. BARF ATTACKS

Publicité

!!!

Thr!!!ller

Warp

À une époque j’aimais bien ce groupe au nom anticonformiste destiné à semer le trouble chez les moteurs de recherche, et aujourd’hui, je ne peux toujours pas résister à l’envie d’éprouver de la compassion face à leur histoire qui ressemble à une version atrocement réaliste de This is Spinal Tap : en l’espace de quatre ans, deux de leurs batteurs ont péri dans des circonstances aussi stupides qu’un accident de voiture et une panne d’ascenseur. Avec cette nouvelle formation, j’espère de tout mon cœur qu’ils réussiront à briser cette prophétie macabre, faute d’avoir fait de la bonne musique.

DAVE GROWL

THE OCEAN

Pelagial

Metal Blade

Comme c’est touchant, ils font leurs photos sous l’eau parce qu’ils s’appellent The Ocean ! Ils ont même poussé la métaphore filée jusqu’au bout avec un site web plein de bulles, un champ lexical rempli de références maritimes et un album qui submerge son auditeur dans un océan relou au cours d’une odyssée en deux disques. C’est au moins aussi chiant que l’America’s Cup. CHAD KRUEGER

ORVAL CARLOS SIBELIUS

Super Forma

Clapping Music

Rien ne va plus dans le petit monde des orfèvres de l’indie-pop française plus ou moins psychédélique ! Nan je déconne, tout va bien, tout est à sa place, Zaho ne va pas débarquer par surprise, y a pas de partenariat avec Nike dans les tuyaux, aucun remix des Brodi Nam Nam en prévision. On sait ce qu’on va trouver, enfin plutôt on sait qu’on ne sait pas ce qu’on va trouver, la prod fait miroiter tous les instruments les uns dans les autres, y a des constructions en escalier de chalet géant abandonné, et l’esprit du truc est tellement 1967 via 1988 qu’on ne peut même plus parler de rétro, c’est carrément une psychose historique : les mecs sont convaincus de ne pas être en 2013, ou ils pensent simplement que ces délires de chronologie et de comptage des années, c’est du flan, y a qu’à regarder la physique quantique, c’est prouvé. STÉPHANE HASSOULE

Publicité

SAVAGES

Silence Yourself

Matador

Je suis tellement habitué à écouter aujourd’hui la musique fondatrice du passé et la musique parfaitement anecdotique du présent que je suis bien incapable de réagir lorsque j’entends la musique fondatrice du présent. C’est dur de ricaner d’une musique qui t’interdit au préalable d’en ricaner mais d’un autre côté, c’est aussi dur de croire au monde alors que celui-ci est sur le point d’avoir téléchargé 50 milliards d’apps différentes, y compris une app de lui-même, disponible aux formats TIFF et PDF et qu’il y aura bien un journaliste ou deux pour m’en parler dès 7 h 30 sur France Inter demain matin. SAM KIPINPAH

MERCHANDISE
Total Nite
Night People

Au vu de la pochette, je m’attendais à un disque d’indie rock random influencé par le site ASOS et les chemises à imprimés bigarrés qui aurait probablement terminé en tant que bande-son d’une publicité pour un plan épargne destiné aux jeunes précaires d’aujourd’hui, mais bonne nouvelle – non. En fait, c’est plutôt OK, le chanteur se prend un peu pour Moz, et du coup ça parle vachement à mon côté fan de pop songs nihilistes de droite, et un peu moins au diablotin à bonnet qui sommeille en moi, au fond, quelque part.

JOHN & SARAH CONNARD

ANIKA

Anika EP

Stones Throw

Je souhaite à tout le monde d’avoir, au moins une fois dans sa vie, eu à subir une matinée où, en descente de MD, les quelques personnes de la soirée de la veille encore présentes ont commencé à se foutre à poil sur le tapis du salon tandis que le propriétaire des lieux, contrit, préparait du café. La question de la musique à passer dans ces moments-là se pose toujours, et toujours, il y a un petit malin pour sortir de son MP3 l’artiste qui a fait la couverture d’un magazine ou la synchro d’une émission de merde. À tous les coups, cet été, 5 ou 6 gaîtés matinales de ce type vont être gâchées par Anika et ses morceaux qui ressemblent à des Mister Freeze qui ont coulé. C’est dommage parce que pris en dehors de ce contexte, c’est pas désagréable d’entendre Nico chanter sur de la synth-pop produite depuis les grottes de Lascaux. CHIENNE PINE

Publicité

YOUNG GALAXY

Ultra Marine

Paper Bag

Je passe le plus clair de mon temps à me demander ce que je ferais aujourd’hui si j’avais réussi à me débarrasser de toute la lâcheté, la couardise et le doute avec lesquels je compose depuis des années avant de prendre la moindre décision et de finalement décider de ne rien changer. Selon le moment de ma vie où cet événement se serait produit, à l’heure actuelle, ma vie serait totalement différente. Je pourrais être quelque part entre Camopi et Chiloe me demandant si je trouverais bien un bateau sur lequel m’embarquer ou en train d’hésiter entre acheter une résidence secondaire sur le lac de Côme ou une Porsche 911 noire. Ce qui est sûr, c’est que je ne serais pas en train d’écouter cet album. GEORGE W BROUSSE

WOLF EYES

No Answers: Lower Floors

De Stijl

J’ai à plusieurs moments de ma vie essayé de me mettre à la noise, en partie parce que les meufs de cette scène sont vachement ma came – c’est un choix esthétique très facile à justifier – mais ça n’a jamais complètement marché. Je crois que je fantasme trop sur ce que ça pourrait être – une catharsis sonore hyper belle – et que je n’aime pas vraiment ce que c’est en réalité – un truc génériquement informe. Mais le problème ne se pose pas avec ce disque de Wolf Eyes, qui ressemble plutôt à une sorte de musique de rituel païen white trash filmé (et joué aussi, d’ailleurs) par Carpenter et un orchestre de percussionnistes COTOREP.

KROUTE COBAIN