1 Belge sur 9 prend des antidépresseurs et près de 6 personnes se suicident chaque jour en Belgique. C'est le cinquième taux le plus élevé en Europe. Les jeunes figurent parmi les plus concerné·es par ces fléaux. Du coup de blues au suicide, trouvez ici nos articles sur la santé mentale.Le métier de DJ n'est pas un 9 to 5. Habituellement, iels travaillent au milieu de la nuit et parcourent parfois des milliers de kilomètres pour faire danser des gens animés par le même esprit de fête. L'absence de rythme, l'adrénaline et le fait de mixer à des heures pas possibles font partie du métier de DJ. Dans l'industrie de la musique, on parle de plus en plus de la nécessité de régulariser le nombre de gigs ou de jours par an qu’un·e DJ peut travailler. Paradoxal, puisque cette industrie encourage le style de vie rock 'n' roll de ces mêmes DJs. Mais qu'en disent les DJs elleux-mêmes ? San Soda, Zoey Hasselbank, TRiXY, et Jonas Lion nous parlent de leurs problèmes de sommeil et de la façon dont iels les traitent.
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Stabilité zéro
En plus d’être DJ à temps partiel, Lindsay Goethals (TRiXY), a également un job à temps plein : « Au début, je voyais le DJing comme un hobby, jusqu'à ce que je devienne résidente au Decadance. J’avais un boulot à mi-temps et je mixais chaque semaine. J'ai vraiment commencé à voir ça comme un second travail. Quand le Decadance a fermé ses portes, je suis retournée travailler à temps plein. Maintenant, je mixe encore deux à trois fois par mois. »
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Le stress pré-set
L'adrénaline post-set
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TRiXY se sent tellement excitée après un set, qu'elle a du mal à s’arrêter : « En général, je ne dors que quelques heures. Le dimanche soir, j'ai toujours du mal à m'endormir et je dois attaquer ma semaine de travail le lendemain. »Zoey, à l’inverse, se sent souvent à bout après un set : « Quand j'ai fini de mixer, je disparais toujours. J’ai du mal à parler aux gens par exemple. Après un set, je n'arrive pas à avoir ce déclic dans ma tête. Et je ne m'endors pas avant 6-7 heures du matin. »La définition exacte de burnout est complexe, mais les DJs admettent tou·tes qu'iels ont ressenti quelque chose de proche, à un moment donné. Même s'iels préfèrent ne pas utiliser ce terme.« Quand j'ai commencé mon nouveau job, j’ai craqué », confie TRiXY. « Je n'appelle pas ça un burnout, mais c'était intense. Je n'en pouvais plus. À cette période, je me sentais vraiment mal quand je mixais. Je ne me sentais plus à ma place, ni dans ma musique, ni à mon travail. Je n'étais pas satisfaite de mes sets parce que j'étais trop stressée. Je suis quelqu’un de très positif et j’ai beaucoup d'énergie, mais parfois, il faut s’avoir s’écouter. »Zoey dit qu'elle reconnaît chez elle les symptômes d'un burnout. Pendant ses jours de congé, elle passe son temps à dormir et n'a envie de rien. Elle éprouve aussi ce problème quand elle doit aller mixer : « J'ai du mal à sortir du lit et je dois vraiment me forcer pour y aller. Je reste au lit jusqu'à la dernière minute et je ne sors que quand il est vraiment temps de partir. »
Risques de burnout
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Tout est allé très vite pour San Soda pendant les cinq premières années de sa carrière mais il préfère ne pas utiliser le terme burnout : « C'est une conséquence logique après des années d'efforts physiques et mentaux incessants. » Il a eu du mal à dormir pendant environ deux ans. « Je donne vraiment tout pendant un set. En plus de la fatigue physique - principalement à cause des voyages - c’est aussi difficile émotionnellement quand tu mixes pendant plusieurs heures tous les week-ends. Bien sûr que ça fait des ravages. »Jonas était tellement fatigué après le travail qu’il a commencé à détester mixer. « C’était dur. J'ai continué pendant deux ans, mais j'ai dû faire un choix, car mon travail de DJ en souffrait et je n’arrivais plus à suivre. Mes week-ends passaient trop vite et je n'avais pas le temps de me reposer parce que dès lundi, je retournais au travail. »
Comment gérer les troubles du sommeil ?
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Jonas aussi a pris sa carrière un peu trop au sérieux : « J'ai renoncé à mon temps libre et à mon repos, c’était très lourd mentalement. J'ai un peu ralenti maintenant. Le fait d’avoir décidé que le DJing ne serait plus une priorité dans ma vie, m'a permis d’y reprendre goût. »TRiXY n'est pas DJ à plein temps mais si elle l'était, elle ferait plus de sport et essayerait de vivre plus sainement. Depuis qu'elle a recommencé à travailler à temps plein, elle accorde déjà beaucoup d'importance à l'équilibre entre le travail et la vie personnelle « sinon, ce sera trop difficile à combiner. J'avais l'habitude d’accepter plus facilement les petits gigs, mais maintenant je suis beaucoup plus sélective. »Pour Jonas aussi, faire du sport et vivre sainement en général est une priorité : « Tu profites du fait d'être en forme, surtout si tu es debout toute la nuit. J’ai compris qu'un mode de vie plus sain doit rester une priorité. »Tou·tes reconnaissent l'importance d'un mode de vie sain, d'un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée et de la capacité à faire face à la pression. C'est une responsabilité qui incombe aux DJs elleux-mêmes, mais aussi à l'industrie de la musique.Ne ratez plus jamais rien : inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire et suivez VICE Belgique sur Instagram.