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politique

Porter un signe religieux pourrait vous coûter votre emploi dans la fonction publique

Moins de 48 heures après sa victoire, François Legault ne perd pas de temps et entend interdire le port de signes religieux aux employés de l’État.
Crédit photo: Paul Chiasson pour La Presse canadienne

Si de nombreux citoyens s’inquiètent de la montée de la droite au Québec, l’élection d’un gouvernement majoritaire de la CAQ vient cimenter leurs craintes. Depuis, Andrew Scheer, chef du Parti conservateur du Canada, a salué cette victoire ainsi que des figures polarisantes de la droite, incluant Marine Le Pen, chef du Front national, le parti politique français d’extrême droite, et le groupe d’extrême droite La Meute.

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L’immigration et l’identité nationale ont été parmi les arguments les plus importants de la CAQ tout au long de la campagne. Bien que François Legault ait affirmé mardi en point de presse que ses priorités pour l’instant étaient de réformer l’économie, l’éducation et la santé, il a tout de même annoncé qu’il envisageait d’invoquer la clause nonobstant pour faire interdire le port de signes religieux par les employés de l’État.

« Je pense que la vaste majorité des Québécois voudrait avoir un cadre où on dit que les gens en situation d'autorité ne peuvent pas porter de symboles religieux », a déclaré le premier ministre élu hier. « Si on doit utiliser la clause nonobstant pour appliquer ce que veulent la majorité des Québécois, nous allons le faire. » Si la CAQ arrive à ses fins, les policiers et les enseignants seraient parmi les employés touchés.

La députée Geneviève Guilbault, porte-parole du parti, est allée encore plus loin aujourd’hui, en affirmant que les employés qui refuseraient d’obéir à cette mesure pourraient être réaffectés ou carrément renvoyés. Tout cela serait mis en place, selon elle, afin de « mieux intégrer les immigrants, pour être plus accueillant et plus inclusif ».

Un préjudice irréparable

Des projets de loi pour des mesures du même genre avaient déjà été déposés par le gouvernement libéral précédent, mais n’avaient jamais abouti. L’article 10 du projet de loi 62 prévoyait que tous les services publics soient donnés et reçus à visage découvert. La cour supérieure avait toutefois empêché la mise en vigueur de cette loi, car « un préjudice irréparable sera[it] causé aux femmes musulmanes ». La CAQ avait à l’époque voté contre ce projet de loi.

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La clause nonobstant permettrait au nouveau gouvernement de ne pas avoir à reconnaître certains droits inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés, dont le droit de porter des signes religieux. La CAQ planifie aussi de faire passer aux nouveaux arrivants des tests de français et de valeurs du Québec, en plus de réduire le nombre d’immigrants accueillis par la province.

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