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Le Stade olympique devient un refuge pour les demandeurs d’asile en provenance des États-Unis

Des centaines de migrants, dont un nombre important d’Haïtiens, affluent à la frontière, craignant les menaces d’expulsion de Trump.

Le stade olympique de Montréal s'est transformé en refuge temporaire d'urgence prêt à accueillir des centaines de demandeurs d'asile qui fuient les États-Unis craignant les politiques d'immigration du président Donald Trump.

Selon les données compilées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, le Québec a traité 6505 demandes d'asile entre janvier et juin 2017. C'est pratiquement un millier de personnes de plus que le nombre total de demandes traitées pour toute l'année 2016.

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Francine Dupuis, porte-parole du programme régionale d'accueil et d'intégration des demandeurs d'asiles (PRAIDA), estime avoir reçu 1174 demandeurs pendant le mois de juillet, une augmentation de 550 % comparativement aux 180 demandes répertoriées par l'organisme en juillet 2016.

« C'est du jamais vu, on est habitué à des pics, parce que ça dépend toujours des situations internationales, habituellement ça se résorbe assez bien. Dans ce cas-ci, je vous dirais que c'est vraiment plus intense que ce à quoi on est habitué », a dit Mme Dupuis, en entrevue à Radio-Canada.

La porte-parole explique que l'utilisation du Stade olympique était une solution temporaire d'hébergement. Ses nouveaux occupants, dont des femmes enceintes et de jeunes enfants, seront installés dans un couloir près des cantines et des boutiques.

Les autorités frontalières rapportent une augmentation importante des demandeurs d'asile d'origine haïtienne, un groupe qui s'est senti particulièrement vulnérable alors que Trump tente de tenir parole en scellant les frontières américaines par une myriade de moyens des plus discutables.

Au printemps dernier, il a annoncé qu'il révoquerait le statut de protection temporaire que le président Barack Obama avait donné à près de 60 000 Haïtiens demandeurs d'asile qui cherchaient refuge aux États-Unis à la suite du tremblement de terre qui a en grande partie dévasté leur pays en 2010.

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« Donald Trump veut sauver son pays, mais nous, on veut sauver nos vies », a dit un demandeur d'asile à Radio-Canada.

Pour gérer l'augmentation du flux migratoire, Montréal a aménagé des sites d'hébergement temporaire dans différents endroits comme des YMCA ou des résidences étudiantes, et en est maintenant à transformer son emblématique stade en camp de réfugiés.

Par ailleurs, des organismes d'accueil des immigrants ont rapporté avoir dû trouver des logements à plus de 1600 personnes.

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Lisa Filipps, porte-parole d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada nous a affirmé que le gouvernement était « au courant de la situation au Québec » et qu'il collaborait avec la province pour trouver des solutions.

« Nous avons déjà pris diverses mesures pour accroître l'efficacité du traitement des dossiers et, compte tenu du nombre accru de demandeurs d'asile en 2017, nous en mettrons d'autres en œuvre au besoin », a-t-elle écrit.