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Musique

Snake, le chanteur de Voïvod, nous raconte ses meilleurs souvenirs de la route

Parler avec Snake (Denis Bélanger), c'est comme ouvrir un livre qui regorge d'histoires, toutes plus incroyables que les autres. Il faut dire que l'homme est sur la route depuis 1982 et a parcouru les plus gros circuits métal de la planète. Autant dire...
Photo : Wikipédia

À l'aube de leur 35e anniversaire, les gars de Voïvod ont repris la route pour promouvoir leur dernier EP, Post-Society(Century Media), sorti en février dernier. Avec 13 albums à leur actif et une carrière qui les a emmenés aux quatre coins du globe, Voïvod a atteint le statut de légende.

Nous avons réussi à attraper Snake, le hurleur et parolier de la bande, juste avant qu'il s'envole vers les Maritimes pour le premier concert à vie de Voïvod à Terre-Neuve. Ensuite, ils décollent vers l'Europe pour une tournée de 27 concerts.

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Parler avec Snake (Denis Bélanger), c'est comme ouvrir un livre qui regorge d'histoires, toutes plus incroyables que les autres. Il faut dire que l'homme est sur la route depuis 1982 et a parcouru les plus gros circuits métal de la planète. Autant dire qu'il en a vu de toutes les couleurs.

VICE : Est-ce que vos tournées sont plus calmes qu'avant?
Snake : C'est sûr que la jeunesse donne le pouvoir de dormir juste deux heures par jour. Rendu à cinquante ans, c'est moins le cas. Tourner, ça reste exigeant : c'est beaucoup de voyage, il y a un prix à payer, mais on vit des choses extraordinaires en se baladant à travers le monde avec des gens qui sont souvent nos idoles.

Parlons d'un groupe qui n'a aucun rapport avec vous : Guns N' Roses. Vous vous connaissez, paraît-il?
À l'époque de Use Your Illusion [1991], ils enregistraient dans chaque ville où ils jouaient. Nous étions en studio à Mississauga — on faisait du mixage, on prenait pas beaucoup de place — et eux, ils venaient de jouer au SkyDome (l'ancien Rogers Center) avant de débarquer dans le même studio. C'était la grosse affaire : la bastringue, les limousines, les gardes du corps, la bouffe et tout. C'était malade.

Je me rappellerai toujours de Slash qui rentre, s'assoit au pupitre de secrétaire, les bottes de cowboys sur la table, et le propriétaire du studio qui arrive : « Hey, je suis vraiment content que vous soyez ici! » Et Slash qui lui répond : « Ah ouais merci, moi aussi je suis content d'être là. Merde, mais on est où? (Where the fuck are we?) »

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Puis il a fallu que je m'occupe de la soi-disant blonde de Duff (McKagan), parce que les gars n'avaient pas le droit d'emmener des filles et si Axl (Rose) l'apprenait, ça aurait fait du trouble.

C'est Axl qui leur interdisait ça?!
Il y avait comme une loi interne, je n'en sais pas trop. En tout cas, les gars ne pouvaient pas ramener de filles en studio. Alors Duff me demande : « Hey, peux-tu faire semblant que c'est ta blonde? » J'ai joué au pool avec la fille en attendant et, quand Axl est arrivé, je faisais semblant que c'était ma blonde. Après ça, Duff est venu me voir « Hey merci, bro! » C'était vraiment cool cette époque-là.

Photo : Wikipédia

C'est quand même fou que vous vous soyez croisés…
En fait, je les ai rencontrés plusieurs fois de même, aléatoirement. Quelques années plus tard, on enregistrait aux Universal Studios à Los Angeles. Un matin vers 10 h, on s'en va déjeuner dans un Sports Bar, qui appartenait à Telly Savalas, je pense. C'était vide, il n'y avait personne dans la place. Et là, qui on voit pas rentrer? Slash et Duff! Ils se souvenaient de nous, même de l'histoire de la fille avec Duff. On s'est commandé des nachos puis on jasait autour de la machine à boules. À un moment, ils nous demandent : « Vous venez de où déjà? » De Montréal. « Oh God… nous on peut plus jouer là-bas! »

La fameuse émeute de 1992 au Stade olympique!
Oui! Et là Slash me demande :
– Étais-tu là?
– Oui.
– Combien de tounes on a joué?
– Quatre…
– Ah [soupir]… honte à nous! [shame on us!] »

C'est drôle comme ils ont l'air de ne pas se souvenir de grand-chose par moments…
C'était vraiment le fun ce temps-là. Je me souviens aussi des shows qu'on a faits avec Motörhead. Les concerts, puis les after-partys avec eux, c'était quelque chose. Une fois, on a fait quatre spectacles avec eux, puis… mettons qu'on a pas dormi beaucoup.

Grosso-modo je pense que la vie de rock, c'est difficile, mais, quand tu te retrouves sur le stage avec 20 000 personnes en avant de toi, tu flottes. T'oublies tout l'ostie de trouble autour, les délais, les ci, les ça, t'oublie tout. Après, ça redescend, mais ce moment-là, ce moment magique, c'est comme une drogue. Tu veux toujours le perpétuer, tu veux toujours le revivre.

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