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Alcool

Les Québécois boivent moins d’alcool qu’il y a cinq ans

Sauf que le gouvernement n’aide pas du tout, selon Éduc'alcool.
Photo : Chris Montgomery/Unsplash

L'alcool se boit en plus faible quantité qu'en 2012, révèle une récente étude menée au Québec par Éduc'alcool.

Même si les boissons alcooliques demeurent très populaires - plus de quatre Québécois sur cinq s'adonnent au plaisir de l'alcool - chez les buveurs, on constate que la consommation a légèrement diminué.

En 2012, les Québécois se jetaient en moyenne 3,3 verres d'alcool derrière la cravate chaque semaine; cette année, on est passés à 2,8.

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Cela représente environ un demi-verre de moins par semaine, soit le quart de ce que les étudiants devraient arrêter de boire pour se payer une éventuelle hausse des frais de scolarité selon les carrés verts ( throwback 2012).

Vite de même, un demi-verre par semaine, ça représente aussi 26 verres de moins par an, et si ces 26 verres étaient habituellement consommés au Centre Bell, vous venez d'économiser une bonne partie d'une mise de fonds sur un condo à Griffintown. Qui disait que la modération a bien meilleur goût, déjà?

Le nombre moyen de verres bus par occasion est aussi moins généreux qu'il y a cinq ans; on est passé de 2,5 verres par occasion à 2,2 verres. VICE félicite chaleureusement le Québec de s'être restreint de 0.3 verre par party.

En ce qui concerne ce qui est bu, on indique que le vin est au top du palmarès avec une cote d'appréciation de 75 % au sein des Québécois. La bière arrive deuxième (60 %), suivie par les spiritueux (50 %) et les cidres, alcools prémélangés et autres affaires qui donnent probablement des maux de tête (33 %).

Mais il faut en faire plus

Si en général la consommation d'alcool est en baisse, on constate qu'il y a encore des progrès à faire du côté de la consommation excessive: un Québécois sur quatre dépasse les limites de consommation à faible risque au moins une fois par mois.

Ces limites sont fixées à 2 verres par jour et 10 par semaine pour les femmes, contre 3 et 15 pour les hommes. On conseille également de ne pas boire d'alcool au moins un ou deux jours par semaine, pour éviter de développer une dépendance.

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L'organisme de prévention indépendant pointe du doigt la banalisation de l'alcool et la valorisation de l'abus d'alcool - j'imagine que leurs oreilles sifflent à l'écoute de Gin & Juice de Snoop Dogg, et qu'à l'inverse elles rougissent de plaisir en entendant des boomers blaster par nostalgie Fréquenter l'oubli, l'hymne de la fin des 1990 où Kevin Parent déplore l'alcoolisme qui le ronge.

Outre les moeurs sociales qui feraient croire à certains qu'avoir un verre en main c'est paroxysme de la réussite sociale, Éduc'alcool blâme « l'incompréhensible et inexcusable laxisme de l'État. »

Selon eux, le gouvernement « contribue par ses décisions comme par ses non-décisions à aggraver la situation de la consommation excessive »

Entre deux statistiques sur la popularité écrasante du vino, l'organisme à but non lucratif lance une attaque directe au gouvernement du Québec, qui « fait la sourde oreille à toutes les mesures » qu'il réclame.

Ainsi, on déplore que le gouvernement refuse de rendre obligatoire une formation s'adressant aux propriétaires de bars et à leurs employés, qui leur permettrait de dépister et gérer les clients qui boivent trop. Ce type de formation est obligatoire notamment en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba et à l'Île-du-Prince-Édouard.

Éduc'alcool accuse également le gouvernement d'accentuer la pression à la baisse sur les prix de l'alcool et de contribuer à la banalisation de l'alcool.

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Il est question du refus de l'État d'établir un prix minimum pour les produits artisanaux en vente dans les épiceries. On déplore aussi que les dirigeants aient soustrait les bières non vendues en épicerie au prix minimum de la bière, et qu'ils aient « les bras croisés devant le contournement permanent du prix minimum de la bière par les promotions croisées ».

La liste de reproches pourrait s'allonger à l'infini, écrit-on.

Le ministère de la Santé et Services sociaux (MSSS) a indiqué à VICE qu'une politique visant à réduire la consommation d'alcool, de drogues et de jeux du hasard est en cours d'élaboration, et devrait être finalisée d'ici 2018.

« Le MSSS effectue également des travaux pour l'élaboration du prochain plan d'action interministériel en dépendance », qui réunit 13 ministères et organismes gouvernementaux, a-t-on précisé par courriel.

Du côté du ministère des Finances, nos questions sont restées lettre morte.

À noter que l'étude d'Éduc'alcool se base sur 1 139 entrevues téléphoniques effectuées du 20 février au 20 mars, auprès de personnes étaient âgées de 15 ans et plus. La marge d'erreur est évaluée à plus ou moins 2,9 %.