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environnement

Vous voulez aider à sauver la planète? Arrêtez de faire de la coke

Votre consommation même modérée contribue à une déforestation monumentale.
Gauche: Image via WikiCommons. Droite: Image via Flickr.


Composition par l'auteur.

On vous le martèle depuis votre enfance : la drogue, c’est mal. Si vos parents vous le disaient avant tout pour vous protéger, c’est la science qui vous le dit aujourd’hui afin de protéger la planète. Alors que 15 000 scientifiques de par le monde s’entendent pour dire, une fois de plus, que nous courons à notre perte, il est pertinent de s’interroger sur une des drogues préférées des Nord-Américains : la cocaïne, véritable désastre environnemental.

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La production de cocaïne, drogue de choix pour plusieurs, détruit les forêts d’Amérique du Sud à un rythme alarmant. On n’est pas là pour vous taper sur les doigts et vous dire que vous ne devriez pas en consommer, vous le savez déjà. Mais il est important que vous sachiez tout ce qui se passe pour que vous puissiez vous faire des clés dans les toilettes du bar.

Comme vous le savez probablement, la cocaïne est dérivée de feuilles de coca, une plante qui pousse naturellement dans plusieurs pays d’Amérique du Sud, notamment en Colombie, au Pérou et en Bolivie. Mais les feuilles de coca ne produisent que très peu des alcaloïdes nécessaires à la production de la cocaïne. Pour soutenir la demande mondiale, il faut faire pousser beaucoup de feuilles de coca et, pour ce faire, on utilise plusieurs pesticides illégaux et gravement nocifs pour la flore indigène.

Seules certaines personnes ont le droit de cultiver le coca dont les feuilles sont utilisées dans des cérémonies traditionnelles ou mâchées par les populations autochtones pour combattre les effets de la vie en altitude dans les Andes. La majorité de la culture de ces feuilles étant donc illégale, les producteurs doivent faire pousser le coca en forêt, et les forêts vierges d’Amérique du Sud sont un écosystème important.

De plus, la culture illégale de coca destiné à la production de cocaïne fait que l’on défriche environ quatre mètres carrés de forêt vierge pour chaque gramme produit. Avec une production mondiale d’environ 865 tonnes (une tonne, c’est un million de grammes) de cocaïne par année, ça fait beaucoup de mètres carrés de déforestation injustifiée.

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Enfilez votre sarrau de laboratoire, je vais vous donner un petit crash course sur la magie qui vient après. La manière la plus commune de produire de la cocaïne « pure » est la suivante. On broie très finement les feuilles de coca avant de les mélanger à de l’eau, de la chaux, du carbonate et du kérosène (ce qu’on utilise pour envoyer des vaisseaux dans l’espace). On laisse ça mariner pendant quelques jours, en remuant de temps à autre. Mais le peu de cocaïne qui en résulte est encore coincé dans le solvant, donc on chauffe et on ajoute de l’acide sulfurique. On filtre ensuite le mélange et on le presse. Au mélange de cocaïne sulfurisée est ensuite ajoutée de la soude caustique, qui sépare l’acide sulfurique de la pâte de cocaïne.

Et qu’est-ce qu’on fait, d’après vous, avec tous les résidus des produits chimiques utilisés? On les déverse dans le cours d’eau le plus proche, bien sûr, et l’eau potable qui abreuve la faune déjà en danger et les habitants des villages riverains les fait tomber malade (ou pire). C’est après tout pour une bonne cause : comment va-t-on passer le week-end à faire la fête sans zéro-9 pour nous piquer le nez?

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Et les dégâts ne s’arrêtent pas là. Dans plusieurs des pays qui en produisent, le marché de la cocaïne est une économie vitale, et les études démontrent que les gens tendent à s’installer aux alentours des lieux où elle est produite en espérant de meilleures conditions de vie. Bien que la plupart s’y installent pour prendre part à des activités essentielles et parfaitement légales comme l’agriculture ou le commerce, la construction de nouvelles habitations pour cette population grandissante accentue la déforestation. Ces sites étaient des havres de paix pour plusieurs espèces en voie d’extinction.

Il est certain qu’on fait un nombre incalculable de choix qui contribuent à la destruction de la planète, mais on peut commencer par se poser des questions sur les petits trucs qu’on fait qui pourraient être évités. Donc, ça a beau être le fun, si vous lâchez le bag cette fin de semaine, la forêt amazonienne vous en remerciera.

Billy Eff est sur internet ici et .