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Drogue

Le cannabis pour le self-care des femmes

« Personne dans l’industrie du cannabis ne se préoccupait des femmes et nous voulions régler ce problème. »

Melissa Pierce est entrepreneure, militante pour les droits des femmes et cinéaste. Elle est aussi une des trois fondatrices d’Ellementa, une compagnie qui encourage l’utilisation du cannabis à des fins de bien-être lors de rencontres mensuelles entre femmes.

Les trois visionnaires derrière le projet viennent de milieux différents : « J’ai été élevée par des parents très conservateurs et chrétiens, sur des bases militaires. Avant Ellementa, j’ai fondé un programme communautaire en technologie pour les femmes, à Chicago, raconte Pierce. Aliza Sherman est une juive hispanique américaine. Elle a commencé le site Webgrrl au début des années 90, afin d’enseigner aux femmes comment utiliser Internet dans le monde des affaires. Ashley Kingsley a dirigé Daily Deals for Moms et est une militante pour les femmes et le cannabis depuis des années. » Le 29 mai dernier, Toronto a rejoint les 37 villes américaines dans lesquelles Ellementa tient des évenements, une première au Canada.

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Prendre soin de soi avec du lubrifiant au pot

La compagnie, qui sert en quelque sorte de pont entre les consommatrices et des marques de cannabis de confiance, a été créée en mai 2017. « Nous connectons ensemble des femmes dans le monde entier et nous leur donnons des informations pertinentes et vérifiées à propos des bienfaits du cannabis pour elles », résume Pierce. Sur leur site web, du soutien moral et des recettes de cannabeurre sont offertes. Lors de leurs réunions, aucun sujet n’est tabou : du pot comme lubrifiant au joint fumé pendant que les enfants sont couchés.

Pour les fondatrices de la compagnie, les femmes sont souvent celles qui s’occupent le plus de parents vieillissants ou d’amis qui vivent une mauvaise passe, mais elles doivent aussi prendre soin d’elles, tout en jonglant avec tout ce qui est écrit dans leur agenda Kate Spade/bullet journal/calendrier du mouvement Scout. « Personne dans l’industrie du cannabis ne se préoccupait des femmes de plus de 35 ans et nous voulions régler ce problème », indique Pierce. En plus d’un manque d’intérêt envers elles, les femmes doivent dépasser un stigma digne du film de propagande antidrogue Reefer Madness, sorti dans les années 30. « Il y a beaucoup de peur, mais on a besoin de comprendre qu’il y a d’autres options que les opiacés pour contrôler la douleur et que les sédatifs très puissants pour se sortir de l’insomnie », assure Pierce.

Aller au-delà des préjugés sur la consommation

Pierce a longtemps associé cannabis à lazy stoners et party people irresponsables : « J’avais l’habitude de refuser des joints dans des fêtes et je disais des trucs comme “non merci je suis high on life” ou “je ne veux pas fuir la réalité”. C’est maintenant vraiment drôle pour moi de penser à ça car plusieurs femmes utilisent justement le cannabis pour focusser davantage sur leur vie. Elles ne tentent pas de fuir quoi que ce soit; elles l’utilisent pour être plus présentes. Je continue de refuser des joints pendant des fêtes; mais c’est simplement parce que je ne suis pas une fumeuse sociale. » Pierce considère que les stéréotypes sont décourageants pour quelqu’un qui pourrait réellement bénéficier du cannabis et qui ne réussit pas à voir au-delà des idées préconçues. « Nous travaillons pour s’assurer qu’Ellementa est un espace bienveillant pour toutes, qu’elles veuillent simplement relaxer, qu’elles soient des avocates occupées ou des mères atteintes de fibromyalgie qui veulent être là pour leurs enfants », atteste Pierce.

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Des femmes dans la vingtaine et de plus de 65 ans se retrouvent aux rencontres d’Ellementa, réunissant à la fois des consommatrices de longue date et des personnes pour qui le contact le plus rapproché avec la drogue était l’émission Weeds. Pierce, qui a essayé pour la première fois le cannabis après 40 ans, passant six glorieuses heures au lit, trop high pour faire quoi que ce soit d’autre, est certaine de l’importance d’Ellementa : « C’est mon copain qui m’a introduite au cannabis mais il ne sera pas d’une grande aide pour expliquer en quoi ça peut soulager mes crampes menstruelles. J’ai besoin de ma lady gang d’Ellementa pour ça. »