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Culture

Le documentaire retrouvé The Lost Tapes de Will Prosper peint un portrait du rap québécois d'il y a dix ans

La lentille de Will Prosper suit les membres à l'été 2006, alors qu'ils connaissent une montée fulgurante.
Will Prosper à la première de son film. Photo : Shaun Michaud

La scène dans l'auditorium de l'Université Concordia n'est pas sans évoquer les foules américaines qui, à l'apogée du blaxploitation, inondaient les salles de cinéma pour voir refléter une image positive d'eux-mêmes à l'écran.

Près de 200 curieux sont ici pour l'unique visionnement de The Lost Tapes, le film perdu de Will Prosper, activiste social et documentariste de Montréal-Nord. Le documentaire de Prosper raconte les hauts et les bas des pionniers du rap québécois des années 2000, tout en offrant une critique sociale de la culture musicale au Québec.

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Assis sur un siège qui semble trop étroit pour sa solide charpente, l'ex-agent de la Gendarmerie Royale du Canada et diplômé de l'École de Cinéma et Télévision de Québec, déplore la marginalité des rappeurs québécois. « T'as des gens qui sont oubliés, qui se battent pour se faire entendre dans la société, qui ont du talent, dit-il en entrevue avec VICE, puis on fait tout pour ne pas les entendre. »

Au cours des dernières années, le Québécois d'origine haïtienne s'est beaucoup fait connaître en tant que figure de proue de Montréal-Nord Républik, un mouvement antiraciste né à la suite du décès de Fredy Villanueva.

Une décennie plus tôt, Glamour Life, un label fondé et géré par des jeunes québécois d'origine haïtienne, l'avait approché pour produire un vidéoclip. Prosper s'est alors immiscé au sein du groupe de 2004 à 2007. « Je filmais toujours les événements hip-hop à Montréal », dit Prosper.

C'est à partir de ses images qu'il a produit ce qui est devenu The Lost Tapes.