L'entrée en scène du duo montréalais Small Talk n'est certainement pas passée sous le radar. Alors qu'un débat houleux faisait rage au sujet d'un défilé de la Saint-Jean jugé raciste à Montréal, la première vidéo du groupe — mettant en vedette un faux char allégorique avec des amis et proches des deux artistes — est venue contrebalancer le scandale avec un tableau des plus multiculturel.Mais c'était une simple coïncidence, tout comme le message politique que plusieurs ont attribué à la vidéo.« On a tourné cette vidéo il y a deux ou trois mois, on n'avait aucune idée. On n'avait pas vraiment le choix, on ne pouvait pas mettre 200 personnes blanches dans notre vidéo, on ne connaît pas 200 personnes blanches », explique Lex Garcia, le chanteur du groupe.Né à Montréal de parents panaméens, Garcia écrit les paroles pour le groupe. Elles sont habilement tricotées avec du français, de l'anglais et de l'espagnol, et abordent souvent le thème des réalités vécues par les immigrants de deuxième génération.C'est un sujet qui est aussi pertinent pour Nik Brovkin, le beatmaker du groupe, qui a immigré au Canada depuis la Russie quand il avait 12 ans. Le groupe explique que leurs maintes discussions sur leurs enfances respectives et leurs communautés ont énormément influencé leur direction artistique.« Au début, c'était un album rap, mais on a éventuellement constaté que c'était une tout autre chose, explique Brovkin. Donc on a commencé à expérimenter avec plusieurs genres différents, à se poser des questions sur nos identités. »Le résultat est un mashup entraînant de rythmes tropicaux, d'electronica et de rap, un style que le duo appelle « worldcore ».« Les chansons ont deux dimensions, elles font danser et chanter, mais, pour tous ceux qui cherchent à les comprendre, les paroles explorent des aspects de l'expérience humaine qui peuvent mener les gens à vouloir se déconnecter, s'isoler, dit Garcia. Notre musique est comme une façon d'offrir une alternative à cet isolement. »Écoutez l'album ici.
Publicité