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Sexe

Comment picoler jusqu’à en saigner de l'anus

J’ai passé un sale moment aux urgences cette semaine. J’ai dû extraire des lambeaux de tissu ensanglantés de l’anus d’un sans-abri qui n’avait pas...

Photo : Ív and Candie

Salut, bande de tarés, moi c'est le docteur Mona Moore. Évidemment ce n'est pas mon vrai nom, mais je suis un vrai médecin. Non, ne me plaignez pas parce que j'aurai toujours un job, un appartement dix fois plus grand que le vôtre et le droit de vous dire quoi faire sous prétexte que j'ai la science infuse. Bonne lecture !

J’ai passé un sale moment aux urgences cette semaine. J’ai dû extraire des lambeaux de tissu ensanglantés de l’anus d’un sans-abri qui n’avait pas trouvé mieux que se boucher le cul pour arrêter de chier partout. Toutes les deux minutes, je trouvais une excuse du genre « j’ai besoin de nouveaux gants » pour aller aspirer une bouffée d’air frais.

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Je peux sentir un alcoolique avant même de l’avoir vu. Je ne parle pas des alcoolos du samedi soir, ceux qui se versent de la tequila dans l’œil, qui s’enfoncent des tampons imbibés de vodka dans le cul, ce contingent de types mal dans leur peau qui boivent pour décompresser après avoir fait des tableaux Excel toute la semaine. Je ne parle pas non plus des femmes de 50 ans qui se descendent trois bouteilles de vin rouge après avoir couché leurs enfants pour noyer leur vie de merde dans l’oubli. Je parle plutôt de la catégorie « Je veux me faire des trous dans le cerveau, saigner du cul et perdre tout sens de la réalité pour toujours ». Ces mecs, eux, puent vraiment la mort, et notre homme au cul bouché en fait partie.

Il avait bu au point de se ronger l’estomac à coups d’ulcères qui propulsaient du sang à haut débit le long de ses 6 mètres et demi de tripes pour finalement le vider dans la rue, mélangé à de la merde. Son cerveau avait mariné dans du rhum si longtemps qu’il n’était même plus conscient de la misère dans laquelle il était plongé, et tant mieux pour lui d’ailleurs. Pour être correcte envers lui, je voudrais préciser qu’il était un peu gêné. C’est d’ailleurs pour cette même raison qu’il avait décidé de se bourrer l’anus de nippes – un simple geste de savoir-vivre pour ne pas salir la voie publique.

Alors que je me disais que ça ne pouvait pas être pire, il a commencé à me complimenter sur mon physique – j’étais, selon lui, « une belle petite chose ». Je n’y croyais pas : comment pouvait-il me faire la causette alors même que j’étais en train de lui retirer l'amas de tissu dégueulasse qui lui bourrait l’anus ? Trois de ses amis ont débarqué pendant la procédure, et il les a remballés en leur lançant très sérieusement : « Dégagez les gars, je pense que j’ai mes chances avec l’infirmière. » J’avais envie de vomir sur son cul nu et boursouflé.

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Pour des alcoolos de ce genre, un séjour à l’hôpital n’est rien d’autre qu’un obstacle à leur quête d’ébriété putride. J’ai chopé des patients en train de boire de l’antiseptique pour les mains, qui contient 60 % d’alcool et qui se trouve à côté de chaque lit d’hôpital, à portée de main, donc. Les plus raisonnables se satisfont d’un petit jet dans la bouche, tandis que d’autres retirent le couvercle et boivent au goulot.

Quelques petits malins boivent aussi de l’antigel parce qu'ils savent que le seul moyen de les sauver consiste à les mettre sous perfusion d’alcool. Ça leur permet de boire gratos sans avoir à ouvrir la bouche, bref, c’est toujours ça de gagné pour leur foie. Dernièrement,je suis tombé sur un mec d’à peu près 25 ans dans la salle d’attente, le menton dégoulinant de Canard WC. Il a essayé de nier, comme un enfant qui aurait mangé tout le chocolat.

Après avoir stabilisé la fuite anale, je l’ai admis en hospitalisation pour ne plus l’avoir sur les bras et j’ai terminé mon service. Sur le chemin de la sortie, j’ai croisé un incontinent qui portait une couche, assis dans un fauteuil roulant et en train de râler sur « ces putains de Chinetoques ». Après une telle journée, j’avais bien besoin de m’enfiler un whisky, et vite.

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