FYI.

This story is over 5 years old.

Culture

Les musiciens de la dernière pub du Barbies Resto Bar Grill sont des trolls

Ils nous expliquent pourquoi ils ont décidé de jouer dans la pub qui reste dans la tête depuis des lustres.
Marc-Antoine Barbier et Félix Bélisle du band Choses Sauvages - Photo courtoisie: Marc-Antoine Barbier

La scénarisation de la publicité de Barbies Resto Bar Grill a changé au fil des années, mais pas son jingle. Tout le monde a une opinion sur ce dernier, même l’animateur Guy A. Lepage. Nous l’avons entendu (et vu) dans Interstellar grâce à Arnaud Soly, et maintenant un band l’entonne pour la première fois dans la plus récente publicité. Les paroles sont inintéressantes et un peu insignifiantes, mais le jeu d’acteur a néanmoins retenu l’attention de l’humoriste Alex Perron qui a souligné sur sa page Facebook que « les musiciens dans la pub de Barbies sont tellement heureux de recevoir leurs assiettes, on dirait que ça fait 15 ans qui ont pas mangé! »

Publicité

Auparavant, la responsabilité de s’exalter à l’arrivée de côtes levées sur la table ne revenait pas à ceux et celles qui chantaient la chanson, mais à des comédiens. Cette fois-ci, par contre, ce sont les musiciens Marc-Antoine Barbier (chanteur), Félix Bélisle (batteur) et Alexandre Larin (guitariste), qui constituent la distribution de la publicité en ondes. Malgré leur expérience inexistante en théâtre ou cinéma, ce sont eux qui font flèche de tout bois pour donner un bon spectacle. Marc-Antoine et Félix font partie du band Choses Sauvages, composé de cinq musiciens, dont Tommy Bélisle, un autre troll en son genre. VICE leur a parlé de l’expérience derrière la caméra, leurs apparitions surprises à la télévision et leur talent d’acteur.

VICE : Comment vous êtes-vous retrouvés dans la publicité?
Félix : Une amie qui faisait un stage dans une boîte de pub a été engagée pour faire le contrat de publicité avec Barbies, et le réalisateur voulait des musiciens en studio qui se communiquaient un peu le fait qu’ils voulaient aller manger chez Barbies en jammant la toune.

Décrivez-moi l’audition? Vous deviez jouer le jingle ?
Marc-Antoine : Ils nous ont envoyé différents jingle à l’avance pour qu’on les apprenne. Nous on pensait qu’on allait jouer le jingle pour vrai, mais finalement il s’avérait que c’était plus du doublage qu’autre chose [rires].

Parlez-moi de l’ acting autour de la table? Vous semblez vraiment aimer vos plats.
Marc-Antoine : Le réalisateur voulait toujours plus, donc on lui a donné le maximum de bonheur qu’on pouvait jusqu’à tant que ça devienne un peu ridicule. Félix avait les bonnes techniques.

Publicité

Félix : Le réalisateur s’est rendu compte que, plus on était épais, plus c’était juste parce qu’on est pas des acteurs. Quand il nous disait « OK, toi tu reçois ton assiette et tu es content », moi, je suis pas capable de faire semblant d’être content.

Avez-vous des redevances sur la publicité? Elle joue beaucoup à la télévision.
Félix : Ils n’avaient pas vraiment de cash donc ils nous ont dit 700 $ par personne et « That’s it, that’s all ». Si on n’avait pas accepté, ils auraient pris quelqu’un d’autre. Ils auraient fini par payer 700 $ quelqu’un anyway donc on a fait « de toute façon, je le ferais gratis ».

À l’extérieur, vous avez votre propre band ?
Marc-Antoine : Notre band s’appelle Choses Sauvages. Alexandre, son band, c’est Rust Eden. Félix : Y a un de mes amis qui m’a envoyé un statut d’Alex Perron qui disait « c’tu moi ou les gars dans l’annonce de Barbies ont l’air contents en tabarnak de manger des ribs? » Je lui ai écrit : « Sorry Alex, on est pas des acteurs. »

Marc-Antoine Barbier et Alexandre Larin - Photo courtoise: Marc-Antoine Barbier

Avez-vous eu peur d’être ridiculisés ou de ne pas être pris au sérieux?
Félix : C’était pas mal ça le but.

Marc-Antoine : On a vu le scénario et on a pensé « OK, c’est un band qui jam en studio et qui s’invite à aller au resto, ça va être cave ». On s’est dit « on va le faire ». On essaye de faire ça un peu avec Choses Sauvages. Tommy, un autre gars de notre band, est passé à l’émission [éponyme] de Marina Orsini [diffusée à Radio-Canada] pour le club de lecture. On essaye de se plugger dans des émissions pas rapport. Qu’est-ce que vous pensez du fait que cette pub sera sur internet pour des années à venir?
Félix : D’après moi, Barbies, c’est pas le genre de business qui ont les moyens ou l’ambition de se tourner une pub. La pub de Barbies qui les a rendus célèbres, c’est à cause de la version francophone, parce que ç’a été mal traduit mot pour mot. C’est devenu drôle et François Pérusse était venu en arrière de ça. C’est devenu une joke de société rendu là.

Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.

Marc-Antoine : Mais là, notre gérante essaye de nous booker avec Piri Piri pour la prochaine. On aimerait ça. Allez-vous continuer d’essayer de vous retrouver dans des publicités ou des émissions de télévision?
Félix : Quand on a un peu de temps à rien faire, on se trouve une place à passer à télé. Marc-Antoine : On est pas proactifs trop, trop là-dessus, mais, quand on a une occasion, on se dit « on y va, ça va être drôle ».

Félix : Marina Orsini, c’est une bonne histoire. Notre claviériste a fait semblant qu’il était un grand lecteur en littérature. Raconte ça.
Félix : Il s’est fait passer pour un amateur de lecture. Il devait faire une critique, qu’il explique un genre littérature. Le clip est sur notre page Facebook. C’est un montage du meilleur moment, où il dit qu’il « adore la lecture ». Y a un bon bout qui n’est pas là, où elle lui demande c’est quoi son courant littéraire préféré, il répond « roman policier » [rires]. Comment il a fait pour se retrouver là?
Tommy : C’est vraiment random. Je suis en train de travailler une fois et j’ai eu une épiphanie. Je me suis dit « criss, faut je passe à l’émission de Marina Orsini ». J’ai demandé à un ami qui est recherchiste s’il connaissait le recherchiste là-dessus, et il m’a dit « hé je l’ai fait l’année passée ». Il m’a pluggé directement avec le gars qui le fait cette année. Il a fallu que je passe une série d’auditions au téléphone. Je lis correct, mais je me disais pas assez pour passer à une émission de club de lecture, donc j’en ai vraiment mis beaucoup. Finalement, ç’a été correct, mais j’avais un peu la chienne d’arriver là-bas et qu’ils me challengent au bout sur mes connaissances en littérature [rires].