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Sports

Un club de futsal féminin italien ferme après des menaces de mort

Menacé, le président d'un club féminin de futsal a décidé de mettre la clé sous la porte. L'enquête est en cours.
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Le Sporting Locri est un club de futsal féminin évoluant en Serie A, la première division italienne. Son président, Ferdinando Armeni, a pris la décision de fermer le club, victime de menaces de mort le mois dernier. « À l'arrière de ma voiture, là où d'habitude ma fille s'assied, il y avait un mot qui disait ''nous savons qui s'assied ici'', a-t-il indiqué à la télévision régionale Rai 1. Certaines joueuses ont aussi été approchées par trois hommes. Comment puis-je savoir si c'était des types qui voulaient faire les beaux devant les filles ou s'ils avaient vraiment de mauvaises intentions ? Je ne peux pas vivre dans la terreur, dans la peur que quelque chose arrive à quelqu'un. » Du coup, plus de matches et plus d'équipe. « Game Over », peut-on lire sur la page Facebook du club, ou encore « Fermé pour dignité », sur son site Internet. Au grand dam des joueuses.

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Selon certains médias, ces menaces auraient été proférées par la 'Ndrangheta, l'organisation mafieuse sévissant dans la région de Calabre, dans le sud de l'Italie.

Mais pourquoi certaines personnes en veulent donc à ce club de foot féminin ? Peut-être parce que, en dehors des terrains, cette association sportive soutient plusieurs causes. Pour preuve, en novembre 2015, les joueuses du club avaient posé dans le cadre d'une campagne d'affichage contre les violences faites aux femmes. Mouais, on a du mal à croire que les mafieux combattent des initiatives qui ne portent pas atteinte à leurs business, mais bon. Certains affirment que le club a de lourdes dettes à rembourser, ce que le président a démenti.

Ce qui arrive à l'équipe calabraise a provoqué l'indignation de plusieurs personnalités du sport italien comme la capitaine de l'équipe nationale, Patrizia Panico qui a affirmé être « indignée et choquée car il s'agit d'un fait très grave, déconcertant, mais la meilleure réponse à une telle bassesse est de ne rien lâcher ». L'équipe nationale devrait d'ailleurs prochainement jouer un match à Locri. D'autres personnalités du sport italien ont également soutenu l'équipe : « Le sport italien est aux côtés du Sporting Locri, de ses dirigeants, des techniciens et surtout des athlètes qui ne doivent absolument pas céder devant cette provocation honteuse, intolérable dans un pays civilisé, a déclaré Giovanni Malagò, président du comité olympique italien. Je suis à leur disposition pour toute initiative qui puisse les aider à revenir sur le terrain. »

Après les multiples marques de soutien et la mise en place d'une protection policière autour du club, le président a, dans les colonnes de La Repubblica, émis la possibilité de jouer le prochain match, prévu le 10 janvier, contre la Lazio : « Il est juste question de jouer. Je dois bien sûr voir ça avec le reste du club afin que toutes les conditions soient réunies, mais j'aimerais voir les filles sur le terrain.»

L'affaire est entre les mains des Carabinieri qui tentent de savoir d'où proviennent ces menaces.