Société

Ce qui manque aux célibataires endurcis lorsqu'ils se mettent en couple

En couple après des années d'indépendance, le sexe sans lendemain ne me manque pas. Ce qui me manque, c'est moi.
célibat relations
Photo : John Howard/Getty Images. 

Je suis dans une relation stable et heureuse depuis presque un an. Mais avant cela, j'ai été célibataire pendant de nombreuses années. En fait, je n'avais jamais vraiment eu de relation sérieuse. Les gens pensent que le plus difficile pour les personnes qui ont l’habitude d’être seules est de s’adapter à la monogamie. Mais si je reconnais que les relations vous obligent à renoncer à beaucoup de choses, je trouve que la liberté sexuelle est un peu surestimée. Mais comme mon expérience seule ne signifie pas grand-chose, j'ai demandé à d’autres anciens célibataires endurcis ce qui leur manque maintenant qu'ils ont été domestiqués.

Publicité

« J'ai toujours fait ce que je voulais de ma vie sexuelle, dit Giulia, 31 ans, célibataire pendant de nombreuses années. Mais tout ce processus qui implique de flirter et d'aller à des dates a commencé à m’ennuyer au bout d’un moment. » Que vous soyez satisfait ou non de votre vie sexuelle (car soyons honnêtes, nous avons tous des périodes de vache maigre), la plupart des célibataires à qui j'ai parlé ne semblent pas regretter le sexe occasionnel. En revanche, il est beaucoup plus difficile de sacrifier du temps, de l'espace et de l'attention. « Je n'avais jamais remarqué à quel point j’avais mon propre rythme et mes propres priorités en tant qu'individu », dit Tommaso, 34 ans, célibataire pendant huit ans. La dernière fois qu'il a eu une relation, il était encore à l'université et a été déconcerté par le temps et les efforts que demandait une relation entre adultes.

« Il faut s'habituer à la présence de l’autre, ce que j’ai ressenti comme une obligation », poursuit Tommaso. Au début, il passait parfois des jours sans donner de nouvelles à son copain. « Je ne comprenais pas pourquoi il me trouvait froid et indifférent. De mon côté, je pensais mériter un peu d'espace après avoir passé toute la semaine avec lui. » La solitude peut être difficile à rompre. « Au début, vous ne faites qu'essayer de rattraper ce que vous avez involontairement oublié ou manqué », dit Tommaso.

Publicité

De nombreux célibataires de longue date ont souvent du mal à montrer à leur nouveau partenaire qu'ils sont disponibles et engagés sur le plan émotionnel. Leur partenaire peut alors commencer à se demander pourquoi ils sont restés célibataires si longtemps. « J'ai passé un an à essayer de rassurer mon copain sur ma période de célibat, dit Letizia, 32 ans, qui vit avec son petit ami depuis deux ans. Il avait peur que je me lasse vite ou que je ne sois pas prête pour une relation. Si je demandais à être seule pendant un week-end, il était inquiet, ce qui aggravait ma propre anxiété. » Finalement, il a compris qu'elle était sérieuse quand ils ont emménagé ensemble.

De mon côté, il m'a fallu quelques semaines pour passer de l’égocentrique socialement angoissé que j’étais au petit ami attentif que je suis. Quand on a plus de trente ans et qu'on n'a jamais eu de relation de plus de deux mois, il faut peut-être se remettre en question. Mais je me suis vite rendu compte que j'étais mieux préparé à une relation que je ne le pensais.

Les célibataires endurcis ont parfois peur que personne ne les aimera pour ce qu’ils sont. « Vous espérez toujours trouver quelqu'un de parfait, dit Letizia. Non seulement en termes de personnalité, mais aussi en termes de capacité à s'adapter à vos névroses. »

Pendant des années, j'ai été cynique en matière de relations. Elles me paraissaient ennuyeuses, monotones et forcées. Mais j'ai dû reconsidérer la chose. « Nous avons tous tendance à amplifier les aspects négatifs des relations lorsque nous sommes célibataires depuis un certain temps, dit Giulia. Mais une fois qu’on rencontre quelqu’un, on se rend compte à quel point il est facile d'apprécier d'être à nouveau en couple. » Je suis bien d’accord. Comme dit Giulia : « Quand on devient intime avec une autre personne, on se rend compte à quel point on avait l'habitude de trop réfléchir à ses propres priorités. »

Bien entendu, il n'y a rien de mal à être célibataire. En fait, comme le dit l'adage : « Mieux vaut être seul que mal accompagné. » Mais en ce moment, je suis content d'avoir troqué les samedis que je passais à lire seul contre une relation épanouissante.

VICE France est aussi sur Twitter, Instagram, Facebook et sur Flipboard.