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politique

Oléoduc Énergie Est : la table rase à l’ONÉ va-t-elle changer quelque chose?

Les nouveaux commissaires de l’Office national de l’énergie ne seront finalement pas contraints de respecter les décisions de leurs prédécesseurs.
Photo : TransCanada

Le nouveau comité formé le 9 janvier dernier par l'Office national de l'énergie (ONÉ) ne sera finalement pas tenu de respecter les décisions prises par les anciens commissaires dans leur évaluation du projet de pipeline Énergie Est. On repart donc sur de nouvelles bases. Ou presque. Mais qu'est-ce que ça annonce pour la viabilité du controversé projet piloté par TransCanada?

Pour André Bélisle, président de l'Association québécoise de la lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), ce nouveau départ pourrait ouvrir la porte à des audiences avec des citoyens et des groupes environnementaux sur la question de l'oléoduc. Alors que les soubresauts du projet Énergie Est lui donnaient un air de « vraie bande-dessinée », selon le président de AQLPA, il y a maintenant une chance que les trois nouveaux commissaires regardent le projet d'oléoduc d'un autre œil.

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André Bélisle ajoute que ce retour à la case départ est une deuxième victoire pour les environnementalistes. « La première, c'est qu'ils ont reconnu que le processus [entamé par les anciens commissaires] ne fonctionnait pas ».

« La troisième victoire serait une enquête »

Le projet d'oléoduc, qui transporterait 1,1 million de barils de pétrole par jour une fois construit, a connu son lot de scandales depuis le début des audiences à l'ONÉ. La révélation de la rencontre entre deux des anciens commissaires et Jean Charest, alors que ce dernier agissait à titre de consultant pour TransCanada, a notamment provoqué la démission des trois personnes à la tête du comité.

Dans une entrevue avec VICE au début du mois de janvier, l'avocat spécialisé en environnement et vice-président du Centre québécois de la protection de l'environnement, Jean Baril, avait cependant affirmé que même si le comité a changé le 9 janvier dernier, cela n'aura pas grand effet sur la suite des choses.

En clair, les politiques à respecter au sein du tribunal administratif restent les mêmes, malgré le changement de personnes à la tête du comité. Ce qui ne garantit pas de changements de sitôt dans l'exécution des tâches par les commissaires. De là l'insistance d'André Bélisle, qui demande une enquête plus profonde sur le processus d'approbation du pipeline Énergie Est. « S'il n'y a pas d'enquête sur les dossiers dits cachés par les gens à la tête du projet, il ne peut y avoir une réforme décente. »