Les combats de chameaux 
en Turquie

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Les combats de chameaux en Turquie

C'est une tradition ancestrale turque. Pas de panique, c'est bien moins violent et sanguinaire que les combats de coqs.

Le combat de chameaux est une tradition turque qui remonte à près de 2 500 ans. Les animaux sont généralement importés d'Iran ou d'Afghanistan jusque dans l'est de la Turquie où la grande majorité des combats ont lieu. A plusieurs égards, cette discipline ressemble aux combats de coqs, en plus loufoque, mais moins mortel et sanguinaire.

Les combats se déroulent durant la saison des amours – de novembre à mars, les chameaux ont alors leurs hormones en ébullition – et drainent un large public. Deux mâles sont introduits dans l'arène, placés face à face avant que le combat débute à grands coups de museau. Parfois, quand les deux bêtes manquent d'entrain, on fait entrer une femelle histoire de les exciter un peu. Le combat s'arrête lorsqu'un des deux chameaux tombe, crie ou se fait la belle. Personne n'a intérêt à voir son chameau trop souffrir, car les bêtes sont achetées dès leur plus jeune âge pour des dizaines de milliers de lires turques, soit plusieurs milliers d'euros. Pour éviter les effusions de sang, les combats ne durent qu'une dizaine de minutes et les éleveurs musèlent leurs bêtes qui, par ailleurs, crachent beaucoup.

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Les nombreux spectateurs ne sont pas uniquement présents dans les tribunes pour regarder deux animaux s'affronter. Les combats de chameaux sont aussi l'occasion de se réunir autour d'un bon barbecue – les épaisses fumées s'échappant des braises sont là pour le prouver – et d'un verre de raki, l'alcool local. Un esprit de franche camaraderie envahit le stade et les combats de chameaux ne sont qu'un prétexte pour passer du temps avec les copains.

Si les combats de chameaux sont nés dans l'est du pays, la tradition se perpétue aujourd'hui sur le pourtour égéen, comme le souligne Vedat Çalışkan, auteur d'un ouvrage sur le sujet, interrogé par Le Petit Journal : « On sait que leur développement autour des villes égéennes d'Izmir et de Aydın remonte à la première moitié du 19ème siècle. » Parmi la centaine de festivals organisés chaque année en Turquie, celui de Selçuk, une ville située à 80 kilomètres au sud d'Izmir, est le plus prestigieux.