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Life

J'ai couché avec ma prof et c'était horrible

Ce qui aurait dû être la plus grande expérience de mes années lycées s'est transformé en un immense fiasco.
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Les profs ont toujours couché avec leurs étudiants. C'est une tradition qui remonte à Socrate, et sûrement bien avant encore. Et pourtant, nous faisons toujours les incrédules à chaque fois qu'une histoire de ce type sort dans les médias. À chaque fois qu'une femme modérément attractive est la coupable présumée, nous posons les fourches réservées à leurs homologues masculins, et les Casanovas du dimanche sortent tout d'un coup avec des commentaires du genre « de mon temps, ce genre de choses n'arrivaient jamais ! » Et pourtant, ça arrivait, et ça arrivera toujours. Elles ne t'avaient pas prise pour cible, voilà tout.

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Ma prof d'anglais était l'une de ces jeunes profs cool avec qui tout le monde veut être pote. Elle avait entre 25 et 30 ans, et même si elle n'a jamais prétendu être comme nous, elle n'a jamais été condescendante. De plus, elle était vraiment canon – enfin, dans le contexte en tout cas. Elle était sexy pour une petite ville, disons. Ses gros seins étaient un sujet de conversation intarissable dans les vestiaires. Son cul était reluqué par tous les adolescents au seuil de la puberté, moi compris.

À la fin de l'année scolaire, cette prof – que j'appellerai Mme X – nous a donné à chacun des cartes personnelles. Chacune d'entre elles contenait un message d'appréciation et de meilleurs vœux. Mais sur la mienne, ses coordonnées personnelles étaient également indiquées.

« Si tu veux aller prendre un café pendant l'été pour me parler de ce que tu as lu, envoie-moi un e-mail. » Ça aurait pu être un geste désintéressé, mais je ne pouvais pas laisser passer ma chance. Et vous savez à quel point je suis dans le vrai.

Finalement, j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai envoyé un mail fin juin. Il était rempli de blagues basiques : Comment se passe votre été ? Avez-vous des voyages prévus ? Qu'est-ce que vous lisez ? Après ça, j'ai proposé que nous allions boire un café dans une librairie stratégiquement située dans une ville voisine éloignée de l'école. Même si ça se présentait comme un rendez-vous purement platonique, nous savions tous deux que ce serait suspect qu'on nous voie en train de sympathiser hors des couloirs du lycée. Elle m'a répondu immédiatement : « Avec plaisir. On n'a qu'à faire ça la semaine prochaine ? »

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Je dois préciser que Mme X était – et est à ma connaissance, toujours – mariée. Elle a aussi un enfant. Je savais tout ça, mais j'ai choisi de continuer. Je n'en suis pas fier, mais lorsque l'un de vos fantasmes d'adolescent est sur le point de se réaliser, votre sens de la moralité peut vite s'effriter. J'ai été élevé par des teen movies débiles genre Sex Crimes. Hollywood m'a poussé à faire ça depuis ma première branlette, et putain, j'allais décrocher le pompon – ou tomber du manège.

Je me suis nerveusement rendu à la librairie la semaine suivante, faisant de mon mieux pour apparaître comme l'adulte sophistiqué que je n'étais pas. Après avoir échangé cafés et politesses, nous nous sommes mis à explorer la librairie, commentant les titres et se recommandant mutuellement des bouquins. Ce n'était pas encore du flirt, mais Mme X était bien plus chaleureuse et détendue qu'en classe.

Nous avons parcouru la librairie une heure durant, discutant de ce qu'il y avait sur les étagères en face de nous. On s'est séparé à la fin, mais pas avant qu'elle fasse une suggestion.

« Hé, pourquoi on ne s'échangerait pas nos numéros pour continuer cette conversation ? »

À ce moment-là, j'ai su que tout était préparé.

J'ai passé la semaine suivante à flirter comme tout le monde le fait quand on chope le numéro d'une fille qui nous plaît. Elle a commencé à me poser des questions sur ma vie sentimentale. Quel âge avait la plus vieille de mes copines ? Je lui ai dit qu'elle n'était pas si vieille, mais que j'étais curieux d'aller plus loin dans cette voie.

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« Tu recherches une Mme Robinson ? »

C'était maintenant ou jamais. « Est-ce qu'on va le faire ?

- Tu veux le faire ? »

Je lui ai dit que ma famille était en vacances le week-end d'après et que j'aurais la maison pour moi tout seul. Elle était d'accord pour venir.

Pour le petit merdeux égocentrique de 18 ans que j'étais, je voyais ça comme un accomplissement. Ce n'était pas de l'amour. Ce n'était pas une connexion entre deux personnes. C'était juste une conquête – l'une de celles que la plupart des mecs n'arrivent jamais à accomplir. J'allais être le premier de la bande à me choper un avion de chasse. Mais je savais que si je le disais à mes potes, ils ne me croiraient jamais. Comment donc pourrais-je faire avaler ça aux quelques personnes auxquelles je le dirais ?

J'avais une petite caméra Sony que j'utilisais pour filmer des conneries et des tricks de skateboard. Elle me servirait de preuve. Quand quelque chose d'aussi fou vous arrive, vous avez l'obligation de l'enregistrer pour la postérité. Enfin, c'est ce que je me suis dit. Aujourd'hui, j'ai bien conscience qu'il est parfaitement odieux de faire subir ça à une autre personne. Mais à l'époque, ça ressemblait à une bonne blague tout droit sortie d'American Pie (c'est exactement ce que fait le personnage de Jason Biggs dans le film, par ailleurs). Alors, après avoir mis un peu de chatterton au-dessus de la lumière rouge du bouton REC, j'ai discrètement dissimulé la caméra pour le grand jour.

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Je me suis assis dans mon salon vide, en attendant que Mme X se gare dans mon allée, et en priant pour que les voisins ne soient pas dans le coin pour me voir accueillir une dame qui avait une décennie d'écart avec moi. J'ai placé la caméra dans le salon, niché à côté du lecteur de DVD et de la télé. J'avais vérifié les angles. Pour que ce soit dans le cadre, il fallait que ça se passe sur le canapé. Une fois que Mme X m'a envoyé un texto pour me dire qu'elle arrivait, j'ai appuyé sur REC et ai ouvert la porte pour la laisser entrer.

Vu qu'on n'est pas sur un forum de Penthouse, je vais me limiter à la description de l'acte. On a commencé à se rouler des pelles. Elle m'a regardé avec des yeux un peu trop affamés.

« J'ai eu envie d'embrasser ces lèvres toute l'année », m'a-t-elle dit.

Berk. Moi aussi je voulais lui faire des trucs, mais j'avais 18 ans – c'est le genre de pensées qui vous traverse l'esprit dès que vous matez une fille. L'étrange précision de cette remarque m'a refroidi tandis qu'on s'installait sur le canapé.

Elle voulait me sucer. OK. Elle a enlevé son haut, et j'ai pu voir la poitrine que j'avais admirée depuis mon bureau toute l'année : la chair mature, marquée par les années, qui succombait lentement à la gravité. Jusqu'à maintenant, toutes mes partenaires avaient été des filles de mon âge. Ce n'était pas juste plonger au fond de la piscine ; c'était un saut vers l'inconnu. Il n'y avait rien d'étrange avec son corps. J'étais simplement frappé par ce contraste après n'avoir connu que la peau de lait des adolescentes. Au moment où nous avons commencé une levrette, j'ai remarqué quelques touffes de poils situées à des endroits où je n'en avais encore jamais vu. Ça commençait à faire trop pour moi.

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« On arrête. Je le sens pas trop.

- Tu es sûr ? Tu veux essayer une autre position ?

- Non, je veux juste arrêter. »

Ce n'était pas ce que j'avais prévu. Son corps, mélangé au commentaire flippant sur mes « lèvres » m'avait emmené ailleurs. La dernière parcelle de mon innocence avait disparu, tout comme mon érection.

On s'est habillé en vitesse, et je l'ai raccompagnée à sa voiture.

« On pourra réessayer une autre fois », m'a-t-elle proposé.

« Ouais, OK. On verra. »

Je suis rentré et ai arrêté l'enregistrement. J'ai fait en sorte d'effacer toute preuve de mon impotence. Car, même si la scène de sexe était pire que pétée, j'avais quelque chose à montrer de cette expérience embarrassante.

J'ai envoyé des textos à mes deux meilleurs potes. Bien entendu, ils ne m'ont pas cru, même après leur avoir spécifié que j'avais la preuve en vidéo. Une fois devant l'enregistrement cependant, ils ont capté qu'en effet, j'avais accompli l'impossible. Je leur ai dit de « garder ça pour eux », quoique je fusse tout à fait convaincu qu'ils ne le feraient jamais.

J'ai envoyé plusieurs messages à Mme X un peu plus tard dans la semaine. Je crois qu'on se sentait tous les deux mal à cause de ce qui venait de se passer. Elle a voulu qu'on se revoie, dans la même librairie, « pour parler ». C'est ce que nous avons fait. J'ai dissipé ses craintes en lui disant que je ne dirais rien à personne. Mais ensuite, je me suis laissé emporter et j'ai cherché à voir jusqu'où je pourrais la faire chanter. J'ai chopé quelques DVD et des bouquins.

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« Ooh. Celui-ci a l'air bien. J'ai toujours voulu le lire. »

Elle a tout de suite capté.

« Je pourrais te les acheter, si tu veux.

- Oh vraiment ? C'est gentil de votre part. Vous êtes sûre ? »

Elle savait qu'on n'était pas là pour discuter, mais nous avons tous les deux fait semblant, nous comportant comme s'il s'agissait d'un acte de générosité et non pas d'un chantage orchestré dans le but de choper un DVD d' Aqua Teen Hunger Force. Avec le recul, ça m'a rendu malade de voir ce que je pouvais faire. Mais sur le moment, j'arborais le sourire du Grinch ; je suis sorti du magasin avec un sac plastique rempli de conneries.

Vite, j'ai oublié ma liaison ratée avec Mme X. L'été s'est terminé et mes camarades du lycée sont arrivés à la fac. Un après-midi, une connaissance – avec laquelle j'étais au lycée, mais à qui je ne parlais jamais – est venue boire avec moi et quelques-uns de mes potes de chambrée.

« Hé, j'ai entendu que tu avais baisé Mme X. C'est vrai ? »

J'étais troublé. « Où t'as entendu ça ?

- Un peu partout. Des gens m'en ont parlé.

- Ah… Ouais, je l'ai fait.

- Non ?! »

J'ai sorti la cassette. Les gens l'ont vue, ça s'est répandu (évidemment) et j'ai fini par recevoir en novembre, un appel téléphonique d'une Mme X complètement flippée.

« Les gens en parlent. Une cassette circule ? J'ai entendu des rumeurs. »

J'ai menti. « Non, non. Tu sais, les ados aiment bien raconter n'importe quoi. Il n'y a pas d'enregistrement. Je l'ai dit à un pote, et je suppose qu'il en a glissé un mot à d'autres. Ça n'ira pas loin. Ce sont des rumeurs d'ados attardés. »

Si j'avais été dans sa position, je n'aurais jamais cru à ces conneries, mais en vertu de je ne sais quelle raison, elle l'a fait. Peut-être que ça venait de l'endroit de son cerveau qui l'avait poussé à me draguer. À ce moment-là, je voulais juste que ça s'arrête. Je voulais juste avoir une scolarité universitaire normale et commencer ma vie d'adulte. J'ai raccroché et effacé la bande. Une fois pour toutes.

OK, elle a clairement abusé de sa position d'autorité – elle a trompé son mari et s'en est prise à quelqu'un dont elle était responsable. Mais ne vous faites pas d'idées : dans cette histoire, je ne me vois pas comme le gentil garçon ou la victime. J'aime me dire que j'ai évolué, que j'ai appris et que je suis devenu plus mature, mais je suis convaincu que certaines personnes penseront toujours qu'on ne peut pas chasser le naturel. Peut-être que la partie perfide de ma personnalité, celle qui est capable de chantage et de voyeurisme, vit toujours à l'intérieur de moi, quelque part. J'espère que je ne la verrai plus jamais.

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